Les artistes en vacances avec le ramadan
Rien n’est prévu dans les centres culturels dakarois, si ce ne sont des conférences religieuses. Cette situation est consécutive au Ramadan, mais aussi à la période hivernale.
Les centres culturels sont desservis et désertés. Aucune activité dans le programme. Du moins, pas de spectacles vivants. Ramadan oblige. Les artistes se mettent au repos. Ils sont en mode vacances, quand les musulmans sont en mode jeûne. ‘’Les Sénégalais, en grande partie, ne pensent pas à aller au spectacle. A l’heure du jeûne, ils ne sortent pas. A la rupture, pareille’’, a expliqué Mactar Sidy Mbaye, animateur culturel et responsable de la section danse et exposition.
Arguments que confirme le Régisseur général de la Maison de la culture Douta Seck, Lat Ndiaye. ‘’De manière générale, le ramadan est une période religieuse. Il n’y a donc pas de place pour les activités culturelles. Car pour certains Sénégalais, les activités culturelles sont des activités d’animation’’.
Cette situation ne facilite pas le travail des animateurs culturels. A cela, s’ajoutent les considérations des artistes qui préfèrent marquer une pause durant cette période. ‘’Le ramadan est considéré comme une période de vacances par les artistes. Ils se consacrent à la conception afin d’apporter du sang neuf’’, selon Lat Ndiaye. Les structures culturelles sont ainsi obligées d’afficher tableau blanc et les travailleurs de se tourner les pouces, à moins de régler la paperasse, pendant toute la journée ou d’organiser des conférences religieuses.
En effet, la Maison de la culture Douta Seck, tout comme le Centre culturel Blaise Senghor et le théâtre Sorano accueillent depuis le début du mois de ramadan des conférences religieuses. Ce qui permet aux travailleurs de ‘’meubler’’ leurs temps. Car, dans ces cas, ils ne font que régler les détails techniques et logistiques à la limite vu que la salle est louée par des privés. Ce qui permet, en outre, des rentrées d’argent.
Sur un autre registre, l’hivernage explique aussi l’absence d’activités dans certaines de ces structures. C’est le cas à l’Institut français Léopold Sédar Senghor (ex-Ccf). Dans un entretien avec EnQuête, le chargé de communication, Thomas Brunet s’est avancé sur l’absence de spectacles vivants dans leur programmation. ‘’Avec l’hivernage, le matériel technique et les lumières de la grande scène ont été démontés. La grande scène ne sera disponible à nouveau qu’en début septembre’’, a-t-il informé. Cette situation s’explique par le fait que la grande scène de l’ex-Ccf est installée en plein air. Avec l’hivernage, les projecteurs et autres baffles risquaient d’être bousillés. D’où le démontage. La même idée a aussi été brandie par le Régisseur général de la Maison de la culture Douta Seck.
BIGUE BOB