Publié le 8 Aug 2024 - 19:44
ACCUSÉE D’AVOIR ÉTRANGLÉ SON BÉBÉ ÂGÉ DE 10 jours

M. D. Mbengue encourt sept ans de réclusion criminelle

 

Sept ans de réclusion criminelle ! C’est la peine requise hier par le parquet à  l’encontre de M. D. Mbengue. Mère de deux enfants, elle est accusée d’avoir étranglé son troisième bébé âgé de 10 jours, qui est issu d’une relation hors mariage.

 

Divorcée à deux reprises, M. D. Mbengue a fréquenté A. Diouf. De cette liaison hors mariage est né F. Diouf. Ce n’est que tard que le couple a appris la venue prochaine de leur enfant.

En effet, la dame a fait un déni de grossesse. Hélas, ce n'est que 10 jours après l'accouchement qu'il a été retrouvé mort sur le lit de sa mère. Suite à un rapport médical, il a été conclu que l’enfant a  été étranglé avant de rendre l’âme  par étouffement. Sa mère est désignée pour responsable. Interrogée, elle soutient l’avoir retrouvé inerte. À l’instruction, l’accusée déclare avoir laissé l’enfant avec une certaine Badji. Mais cette dernière a botté en touche ces dénégations, soutenant qu’elle prenait son bain quand la maman de l’enfant se rendait à la boutique le jour des faits.

Au regard des faits, M. D. Mbengue est renvoyée devant la chambre criminelle sous les accusations d'infanticide. Face aux magistrats, la dame garde la même ligne défensive.

À l'en croire, le jour du drame,  elle a laissé le bébé dans la chambre sous surveillance du voisin, pour aller à la boutique. Et c'est lorsqu'elle est rentrée qu'elle a trouvé le bébé avec du sang plein la bouche. C'est sur ces entrefaites qu'elle l'a, avec le père, emmené à l’hôpital Philippe Senghor. L'accusée d'ajouter : ‘’C’est mon troisième enfant. Le premier est né en 2004, le deuxième en 2015. Le dernier, je l’ai eu hors mariage. Je ne savais même pas que j’étais enceinte, parce que je voyais toujours mes menstrues durant la grossesse. Je n’ai rien fait à mon bébé. Mon voisin était dans la maison et je lui ai demandé de surveiller l’enfant quand je partais acheter le petit-déjeuner. Je n’ai pas d’ennemi, à ce que je sache. Quand j’ai trouvé l’enfant, mes grandes sœurs l’ont pris et on s’est rendu ensemble à l’hôpital.’’

Quant au père de l’enfant, A. Diouf, qui se constitue partie civile dans cette affaire, il soutient avoir assisté l’accusée, au terme de sa grossesse, dès qu'il a su. À l'en croire, ‘’c’est à la fin que j’ai constaté qu’elle était enceinte. Le jour de son accouchement, je me suis rendu à l’hôpital, j’ai donné de l’argent à la sage-femme pour l’ensemble de ses besoins. Le jour des faits, elle m’a dit qu’elle voulait allaiter l’enfant, mais que celui-ci ne bougeait plus. Je lui ai demandé de l’emmener à l’hôpital. Là-bas, le médecin m’a confié que l’enfant était décédé sans me dire les causes.’’

Mais ces propos n’ont pas convaincu le maitre des poursuites qui requiert de déclarer M. Mbengue coupable du crime d'infanticide et de la condamner à sept ans de réclusion criminelle. Le parquet estime que le crime d’infanticide peut également s’expliquer par le fait que l’enfant est né hors mariage, un fait souvent négativement jugé par la société. Pour avoir laissé l’enfant sans surveillance, le ministère public impute la mort de l’enfant à la mère.

Toutefois, la défense sollicite l’acquittement de la prévenue au bénéfice du doute.

D'après la robe noire, la prévenue jouit d’une bonne moralité, pour avoir accepté sa grossesse et accouché seule après que l’enfant a été accepté par son père biologique. Elle estime que l’assistance pour sauver l’enfant pourrait expliquer la mort de l’enfant. Et le médecin a produit un rapport qui laisse perplexe pour éclairer la lanterne sur les circonstances du décès. ‘’Est-elle tombée en état de démence pour mettre fin à la vie de son enfant ? C’est la question qui mérite d’être posée. Non, je ne le pense pas, parce qu’elle était divorcée et avait le droit d’avoir une liaison avec un homme. Les preuves de la strangulation ne sont pas établies’’,  a plaidé le conseil de la défense.

Néanmoins, M. D. Mbengue devra prendre son mal en patience, attendant le verdict du juge qui est fixé au 27 novembre prochain.

MAGUETTE NDAO

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