Publié le 27 Jun 2018 - 00:53
AFFAIRE DES ‘’DIAMBARS’’ DU GOLFE

Le suspense perdure

 

L’affaire des indemnités de guerre des ''Diambars'' du Golfe continue d’alimenter les débats.  Les membres du collectif qui regroupent les familles des défunts et les rescapés souhaitent internationaliser le combat afin de rentrer dans leurs fonds. Au même moment, le régime d’alors parle de non-sens alors que le Cemga a tenu à préciser le processus de paiement des indemnités de guerre.

 

La polémique se ritualise tous les mois de juin depuis plus d'une décennie. Les indemnités de guerre des ‘’Diambars’’, un contingent sénégalais ayant pris part à la Première guerre du Golfe, est loin de connaître son épilogue. Dans une conférence de presse la semaine dernière, le collectif qui regroupe ces soldats qui ont combattu en 1991 pour la libération du  Koweït donne à l’Etat un ultimatum de 30 jours  pour le paiement de leurs indemnités. Il pointe ainsi le ‘’laxisme’’ des  différents régimes qui se sont succédé au pouvoir depuis cette date. Pire, le collectif est d’avis qu’il s’agit d’un détournement d’argent effectué par le régime socialiste. Une  déclaration qui n’a pas tardé à faire réagir la formation politique de Léopold Sedar Senghor. ‘’Nous sommes au Sénégal, dans un État de droit. Les victimes durant les guerres, les missions militaires du Sénégal ont des possibilités de faire réparer leur préjudice’’, a déclaré le porte-parole adjoint du Ps sur les ondes de la Rfm.  Me Moussa Bocar Thiam dit ne toujours pas comprendre le temps mis par ces soldats  pour réclamer ces indemnités, ce qui, à ses yeux, ''est un non-sens''.

L’avocat socialiste pense en outre que l’Etat est une continuité, donc selon lui, cette question n’interpelle pas uniquement le Ps.  ‘’Que l’Arabie Saoudite ou les Nations unies versent des sommes importe peu dans cette affaire. Le plus important, c’est que les Sénégalais qui ont été victimes puissent être réparés à juste titre. Les transactions avec l’Arabie Saoudite dans le cadre de réparations militaires, c’est des choses complexes’’, défend le porte-parole adjoint des Verts.

Au fait, après ce crash d'avion survenu au Yémen, le 21 mars 1991, à 4 heures 45 minutes au bord de l’appareil Hercule C130 numéro 467 de l’armée de l’air saoudienne, les familles des 93 défunts soldats sénégalais  ont perçu  chacune 1 million 42 mille  francs alors que les 402 survivants ont reçu 1 million de francs à titre d’indemnisation. Ce qui est jugé inadmissible par les ‘’récipiendaires’’. ‘’Il s’agit des homelive per diem  (Hlp) qu’on attribue aux soldats durant leurs congés pour  leur permettre de  régler des problèmes familiaux qu’on a voulu injustement assimiler à des indemnités de guerre’’, a dénoncé Mame Makhtar Guèye, vice-président de l’Ong Jamra, lors de son face-à-face avec la presse, avant de s’interroger par la même occasion sur la destination de l’argent envoyé au Sénégal par les Nations unies et l’Arabie Saoudite.  Selon lui, ces sommes  d’argent n’ont pas été reversées aux rescapés et veuves des soldats qui ont participé à la guerre du Golfe 1990-1991.

Cependant, l’ancien chef d’Etat-major des Armées (Cemga) a, dans une sortie, recadré les faits.  ‘’Ce n'est pas l'Armée qui reçoit l'argent directement, c'est le gouvernement. Et on applique les règles suivant le type d'opérations’’, a-t-il précisé.

Autant de faits qui poussent les membres du collectif à inviter  l’Etat à poursuivre les investigations pour situer les responsabilités et voir les montants versés par  l’Arabie Saoudite,  et souhaitent dans la même logique une déclassification des versements relatifs à la comptabilité publique. Déterminés à aller au bout de leur combat, ils n’excluent pas d’internationaliser la bataille avec une saisine  des Nations unies pour faire condamner l’Etat du Sénégal en cas de résistance.

HABIBATOU TRAORE

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