Les quatre gendarmes auxiliaires risquent 2 ans de prison
A l’image de leur supérieur hiérarchique, Amath Bassine Diop, les quatre gendarmes auxiliaires impliqués dans la mort de Kékouta Sidibé risquent de passer deux années derrière les barreaux.
Après leur supérieur hiérarchique, Amath Bassine Diop, ex-adjoint au Commandant de brigade de Kédougou, les quatre gendarmes auxiliaires impliqués dans la mort de Kékouta Sidibé ont fait face au tribunal militaire, hier. Cheikh Tidiane Diallo, Abdoulaye Diallo, Ibrahima Diouf et Sadio Traoré Danfakha, en détention préventive depuis novembre 2012, risquent de subir le même sort que leur ex-chef, condamné à deux ans de prison par la Cour d’appel de Kaolack.
Les pandores répondent de la mort de Kékouta Sidibé, un jeune sourd-muet tué lors de son interpellation le 12 août 2012 à Kédougou. Si le certificat de genre de mort a attesté des actes de torture (traumatisme crânien, ecchymoses sur le postérieur, etc.), les inculpés ont avancé la thèse de l’accident. D’après leurs allégations, la victime a cogné la ridelle de la voiture à bord de laquelle ils l’acheminaient à la brigade de Kédougou.
Faisant la genèse de ce drame, les inculpés ont expliqué qu’ils étaient informés de l’existence d’un réseau de trafic de drogue tenu par le défunt. Ainsi après la rupture du jeûne, l’ex-adjoint au Commandant de brigade de la localité, le
Maréchal des Logis-Chef Amath Bassine Diop a remis la somme de 500 francs Cfa pour l’achat d’un cornet de chanvre indien. Après la transaction, le MDL-chef a prétexté chercher un marabout pour s’introduire au domicile indiqué par son informateur. Ses éléments et lui ont fait irruption dans la case où se trouvaient Kékouta Sidibé et son grand-frère, Balla Sidibé, ainsi que le nommé Bangougou Mady Keïta. D’après leurs explications, dès leur entrée, les occupants de la case ont éteint les bougies qui servaient d’éclairage. Qu’est-ce qui s’est passé dans ladite chambre fermée après l’évacuation de Balla Sidibé et Keïta avec les mains menottées ?
''Dès que Kékouta est entré, il a été terrassé par le MDL-Chef ensuite tabassé et ligoté avant d’être projeté dans le véhicule'', ont avancé les témoins. Mais les inculpés ont affirmé n’avoir jamais ni attaché ni levé la main sur la victime bien que celle-ci se soit rebellée. ''Comme il se rebellait, nous l’avons tenu par les membres pour le faire monter dans la voiture'', ont soutenu tour à tour Cheikh Tidiane Diallo et Abdoulaye Diallo. Ibrahima de renchérir : ''Alors que le véhicule roulait, il s’est levé pour cogner la ridelle et il s’est blessé à l’arcade sourcilière.'' Cheikh Tidiane Diallo d’ajouter : ''Nous avons été pris de court car nous nous disions qu’il ne va pas prendre le risque de sauter, c’est pourquoi il n’a pas été menotté.''