Les actionnaires sollicitent l'arbitrage du garde des Sceaux
Les actionnaires de Wari sollicitent l'intervention du ministre de la Justice, pour être rétablis dans leurs droits et recouvrer leur dû, dans cette affaire Wari qui les oppose à Kabirou Mbodj.
"Nous autres plaignants, saisissons l'occasion pour vous informer sur l'affaire Wari actuellement en appel qui nous oppose à Kabirou Mbodj, car le magistrat Ahmed Fall, Président de la deuxième chambre civile de la Cour d'appel de Dakar, cité en objet, a eu déjà à prendre des décisions incompréhensibles".
C'est par cette charge que les actionnaires de Wari ouvrent leur requête adressée au ministre de la Justice.
En effet, Seyni Camara, Malick Fall et Cheikh Tague sollicitent l'intervention du garde des Sceaux pour avoir gain de cause dans cette affaire les opposants à l'homme d'affaires Kabirou Mbodj. "Nous comptons sur votre autorité pour une diligence particulière dans cette affaire qui dure depuis dix ans. Et pendant tout ce temps, nous, actionnaires, membres fondateurs et concepteurs de Wari, sommes sevrés de nos droits, de nos biens avec nos familles, à la merci d'un hors-la-loi qui se croit tout permis. Il s'est royalement enrichi et continue de dilapider quotidiennement nos deniers à sa guise", déclarent ces actionnaires de Wari.
Dans cette adresse, Seyni Camara et compagnie font aussi état de leurs peines dans cette affaire. "Après l'augmentation illégale du capital, notre avocat associé par reconnaissance de notre donateur vote en faveur de M. Mbodj et en toute complicité avec les conventions réglementées. À cet effet, une plainte a déjà été déposée à l'Ordre des avocats depuis juillet 2015, mais sans suite et ce, malgré nos différentes relances. Il en est de même pour le commissaire aux comptes Guary auprès de l'Ordre des experts comptables", relatent-ils.
Il faut dire qu’il s’agit d’une procédure judiciaire dans laquelle le directeur général de Wari, Kabirou Mbodj, avait été inculpé par le juge d’instruction du deuxième cabinet d’instruction pour les faits d’abus de confiance et d’augmentation illégale de capitaux. Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tague avaient porté plainte avec constitution de partie civile. Il y a eu une première plainte déposée par Malick Fall et Seyni Camara, le 18 décembre 2014, au niveau du parquet de Dakar.
Dans ces affaires, les plaignants évoquent des sommes exorbitantes de 100 milliards de flux financiers pour 2,5 milliards de commissions et parlent de ‘’crime’’ pour qualifier les agissements de M. Mbodj. Dans leur plainte, ils demandaient des ‘’mesures conservatoires énergiques’’, notamment ‘’une interdiction de sortie du territoire à M. Mbodj qui a un passeport étranger, un gel de tout transfert de sommes d’argent qui ne sont pas liées aux opérations Wari, relativement aux sociétés CSI SA, Interactive SARL, Interlink et Interlinq SUARL’’.
D’ailleurs, dans une déclaration commune, Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tague soutenaient que l’homme d’affaires n’est pas le propriétaire exclusif de la société de transfert. Ils l’accusent d’avoir déroulé ‘’un plan de détournement et d’accaparement’’ de leurs sociétés, ‘’sans état d’âme et en toute illégalité’’, source de leur conflit en cours devant les tribunaux depuis toutes ces années.
Les accusateurs de M. Mbodj ne l'ont pas aussi épargné, comme le mentionne la requête : "Pour rappel, dans cette affaire Wari, Kabirou Mbodj, en plus de sa condamnation actuelle, en première instance, est aujourd'hui épinglé par l'Ofnac et la Cintif pour corruption et blanchiment d'argent. Ceci pour dépeindre le caractère constant dans la tortuosité de l'individu. Kabirou a usé des pratiques de corruption en cédant des actions à l'avocat de la société de Me Babacar Kamara qui le défend contre nous."
MAGUETTE NDAO