29 employés dénoncent un licenciement abusif
Ils sont 29 travailleurs à avoir été mis à la porte par la société Africa Coastal service (ACS) pour cessation d'activités. Des licenciements de type économique qui serviraient à délocaliser l'entreprise au Liberia où les coûts du travail sont plus bas, indique-t-on.
Les employés de la société Africa coastal service Sénégal (ACS) du groupe GMT ont eu la surprise de leur vie hier. En regagnant leur travail le matin, ils ont été accueillis avec des lettres de licenciement les informant de l'arrêt des activités de l'entreprise. Ce qui signifie en même temps la rupture du contrat de travail qui les liait à ladite société.
Les motifs évoqués par la direction dans ladite lettre se résument à des pertes cumulées et constatées depuis un certain temps. Mais selon les employés, qui ont jusqu'au 31 octobre pour plier bagages, il y a licenciements abusifs si on sait que l'entreprise en question est en phase d'être délocalisée au Liberia, un pays apparemment plus rentable que le Sénégal et où elle aurait déjà gagné un important marché. « Quand ils disent que l'entreprise est en faillite, ce n'est pas vrai puisqu'on nous paie chaque 28 du mois ou au plus tard chaque premier du mois», soutient le porte-parole des licenciés, Ass Sougou, au cours d'un rassemblement tenu devant l'entrée de l'entreprise.
Selon ces infortunés, même si fermeture il doit y avoir, il y a une manière de le faire et d'y arriver. «Il n'y a aucun dépôt de bilan, ni constat d'huissier», confie Manga Ndiaye, l'un d'eux. «En vérité, ils veulent transférer le matériel au Liberia.» Parmi ces 29 employés licenciés dont 22 chauffeurs, 2 mécaniciens, 2 tôliers, 2 soudeurs métalliques, 2 électriciens et 1 technicien de surface, ACS n'en a embauché que 5 durant toute la présence de l'entreprise au Sénégal. Ce qui a une signification pour ces ouvriers : la situation actuelle était préméditée.
Très remontés contre une mesure qui intervient à l'approche de la fête de Tabaski, les travailleurs de ACS dénoncent dans la foulée le mauvais traitement à leur encontre. «La direction nous a toujours fait signer de faux contrats sans aucune base juridique. Ce n'est que récemment qu'on a découvert ces subterfuges grâce à l'Inspection du travail», révèle Ass Sougou. «Ils nous prennent pour des esclaves.»
Même si l'entreprise a pris l'engagement de payer toutes les indemnités de licenciement, les travailleurs restent aux aguets et interpellent les autorités compétentes. «Nous interpellons le président de la République Macky Sall à agir au plus vite pour que nos emplois soient sauvés parce que nous sommes des dignes fils de ce pays et des pères de failles de surcroît'', lance Pape Moussa Diallo, technicien de surface. Sur place, il ne nous a pas été possible de rencontrer un ou des responsables de ACS, aux abonnés absents durant toute la présence de la presse sur les lieux.
ASSANE MBAYE
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