Wade, le pauvre
''J’ai décidé de répondre, point par point aux affirmations de Xamle, Seneweb News et autres''. Devant le tollé suscité par divers articles sur le net faisant étalage d'une fortune qui lui appartiendrait, l'ex-président de la République Abdoulaye Wade a décidé de ne pas laisser prospérer des rumeurs ou des vérités, c'est selon, qui ont fait mouche. Puisque du fait des ''réactions d'indignation devant l’étalage d’une telle fortune'', le prédécesseur de Macky Sall a tenu à répondre aux différentes ''accusations'' (25, au total). EnQuête livre les explications les plus saillantes.
''L’article sur le Patrimoine de Abdoulaye Wade est à 95% un tissu d’inventions'', renseigne d'emblée la réponse relayée par son porte-parole Serigne Mbacké Ndiaye, avant d'embrayer sur le ''petit studio de 41 m² au 50 Avenue des ternes acheté vers les années 1980'' par Wade pour servir de siège au PDS en France. Restons avec les biens de l'ancien chef de l'État en France pour dire que Wade réfute être ''en copropriété à Versailles avec Mme Wade''. D'après ses dires, Mme Wade et son frère Camille avaient, vers les années 1982, vendu certains de leurs biens d’héritage à Besançon et acheté ensemble en copropriété une maison à Versailles. Camille, décédé, a laissé comme seule héritière sa femme. ''Celle-ci, poursuit Wade, a vendu ses parts à Mme Wade et à ma fille qui se trouvent donc en copropriété''. Il précise que pour racheter la part de la veuve de Camille, ''Mme Wade avait bénéficié d’un crédit sur 10 ans à la Société générale de Versailles''.
Ces précisions faites, Wade aborde sa villa au Point E, à Dakar, informant qu'elle a été agrandie par le rachat de la villa voisine dont la source inconnue affirme que ''la valeur est estimée, après transformation toujours en cours, à 1 milliard''. L'ex-président réfute et renseigne que la ''maison du Point E était faite de la réunion de deux petites maisons d’environ 500 m² chacune sur un lot de quatre maisons de même superficie''. Il précise que ''la maison du Point E, que tous les amis et militants connaissent, date d’avant les années 1965. Puisque le PDS est né là-bas en 1974''. En outre, Me Wade ajoute : ''Karim s’est porté acquéreur des deux autres maisons contiguës du même type et nous avons décidé de les réunir''. Sans noter quand, ni si c'est avant ou après 2000.
Sur le terrain de 5000 m2 à Yoff Layène dont la valeur serait estimée à 750 millions, Abdoulaye Wade parle d'une ''erreur grossière, même sur le chiffre'' et explique qu'en février 1974, il a ''acheté trois grands terrains de Yoff d’une superficie totale de 17 000 m² environ qui appartenaient à la Comacico qui avait décidé de se retirer du Sénégal''. La vente ayant été faite, dit-il, chez Maître Senghor notaire à Dakar en janvier/février 1974, le ''terrain nu vaut bien aujourd’hui plusieurs milliards et non 750 millions !'', rectifie le prédécesseur de Macky Sall.
Wade revendique un seul compte bancaire à Paris
On prête également au président une flopée de comptes en banques à travers le monde. En effet, les documents en circulation sur la toile affirment que Wade possède ''divers comptes en banque, soit à son nom ou au nom de Abdullah Wad, ou au nom de Aboula Tzipi Wade ou au nom de Abadalaye Fabien Wade''. L'intéressé ne reconnaît qu'un seul compte en dehors du Sénégal à la Société générale Malesherbes Paris et déclare être ''prêt à donner procuration pour aller chercher ces prétendus fonds''. A ce point, il en profite pour révéler que Syndiéli a un appartement Rue Pierre Ier de Serbie à Paris. ''Elle en a fait, avec sa mère qui possède une action, une SCI nommée Yakaar'', renseigne-t-il et précise que ''la pratique est courante''.
L'ancien chef de l'État a également fait le point sur son parti politique dont, dit-on, ''il est le seul actionnaire à 100%'' et dont le patrimoine mobilier et immobilier est évalué à 500 voitures Pick-up, 150 voitures 4x4, 35 voitures ''8x8'', 1 avion de 20 places, 1 Péniche, 1 Yacht stationné à Nice, 1 permanence neuve construite sur un terrain de 5000 m2. Dans sa réponse, Wade soutient que ''la permanence appartient en totalité au Parti, car des militants ont contribué à sa construction''. Il ajoute que les véhicules portent soit le nom du PDS, soit son nom. ''Nous avons pris cette précaution car, renseigne-t-il, à l’occasion d’une dissidence, [Jean] Collin [ancien secrétaire général de la présidence de la République sous le président Abdou Diouf] avait voulu partager les véhicules du Parti entre les dissidents et nous, alors que c’est moi qui les avais achetés''. Devrait-on dire s'exclamer alors ''pauvre Wade'' ?