Le secteur privé appelé à participer à la DSSI
La Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) réitèrent leur appel au secteur privé à participer à l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI). Le Comité ministériel conjoint des conseils des gouverneurs de la BM et du FMI sur le transfert de ressources réelles aux pays en développement, considère que cette extension finale permettra aux pays bénéficiaires de mobiliser davantage de liquidités pour faire face aux défis de la crise.
Les pays plus pauvres, faisant face à la crise avec des contraintes de ressources accrues, des marges de manœuvre budgétaires limitées et des niveaux d’endettement public en hausse, un plus grand nombre d’entre eux, dont les petits États, sont sujets à des tensions financières. La réponse rapide initiale apportée dans le cadre de l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) a permis, selon un communiqué conjoint de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) rendu public le week-end, de mettre à disposition des liquidités ‘’indispensables’’ pour les pays de l’Association internationale de développement (IDA).
‘’Nous nous félicitons des progrès réalisés par la DSSI pour faciliter l’augmentation des dépenses liées à la pandémie. Tous les créanciers publics bilatéraux devraient mettre en œuvre cette initiative pleinement et de manière transparente. Dans le droit-fil de la décision du G20, nous soutenons une prorogation finale de la DSSI de six mois jusqu’en décembre 2021, à laquelle le Club de Paris a également souscrit. Nous réitérons notre appel au secteur privé à participer à la DSSI à des conditions comparables, lorsque les pays admissibles le demandent’’, plaide le Comité ministériel conjoint des conseils des gouverneurs de la BM et du FMI sur le transfert de ressources réelles aux pays en développement.
Cette extension finale permettra aux pays bénéficiaires, d’après elles, de mobiliser davantage de ressources pour faire face aux défis de la crise. Et, le cas échéant, d’adopter ‘’une approche plus structurelle’’ pour remédier aux vulnérabilités de la dette, notamment à travers un programme de qualité de la tranche supérieure de crédit soutenu par le FMI. Dans ce contexte, la BM et le FMI saluent les efforts actuellement déployés pour mettre en œuvre le Cadre commun pour les traitements de la dette au-delà de la DSSI. Ceci, afin de s’attaquer, au cas par cas, aux vulnérabilités de la dette.
Ce qui est attendu du FMI et du Groupe de la Banque mondiale
Le Comité mixte invite aussi la Banque mondiale et le FMI à soutenir la mise en œuvre du Cadre commun, conformément à leurs mandats respectifs. Ce dernier souligne l’importance, pour les créanciers privés et autres créanciers publics bilatéraux de procéder à des traitements de la dette, dans le contexte du Cadre commun. Notamment à des conditions au ‘’moins aussi favorables’’, en application du principe de comparabilité de traitement.
‘’Nous rappelons le travail à venir des banques multilatérales de développement (BMD), comme indiqué dans le Cadre commun, à la lumière des vulnérabilités de la dette. Nous attendons avec intérêt les avancées du FMI et du Groupe de la Banque mondiale sur leur proposition d’un processus de renforcement de la qualité et de la cohérence des données relatives à la dette et d’amélioration de la communication des informations sur la dette. Nous réaffirmons, par ailleurs, l’importance des efforts conjoints de tous les acteurs, y compris les créanciers privés, pour continuer d’œuvrer à l’amélioration de la transparence de la dette’’, insiste le comité.
Le Comité conjoint signale que l’appui de la BM et du FMI demeure ‘’essentiel’’ à l’amélioration de la gestion de la dette et de la transparence, au renforcement de la mobilisation des recettes intérieures, à l’efficacité des dépenses des pays et à la lutte contre les flux financiers illicites. ‘’Pour l’avenir, nous exhortons la BM et le FMI à aider les pays à concevoir et à mettre en œuvre des politiques visant à s’attaquer aux causes profondes de la dette excessive et insoutenable. De nombreux pays à revenu intermédiaire sont également confrontés à un surendettement sévère qui limite leur capacité à opposer une riposte à la pandémie. Nous invitons la BM et le FMI à recenser les enseignements tirés et à continuer à travailler en étroite collaboration avec d’autres organismes et décideurs, pour relever les défis de la dette auxquels sont confrontés les pays à revenu intermédiaire, au cas par cas’’, plaide-t-il.
La même source approuve aussi le lancement de la deuxième auto-évaluation volontaire de la mise en œuvre des principes opérationnels en faveur du financement soutenable du G20. A ce propos, le comité informe qu’il attend ‘’vivement un nouveau point’’ sur la mise en application des principes volontaires pour la transparence de la dette de l’Institute of International Finance.
‘’Les effets de la crise de Covid-19 se feront sentir pendant de nombreuses années. Les restrictions de la mobilité et les confinements ont entraîné des pertes d’emploi, particulièrement chez les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables, et peuvent mettre en péril l’inclusion sociale. Les fermetures d’écoles ont causé des perturbations sans précédent de l’éducation, particulièrement celle des filles, détruisant le capital humain, ce qui a des conséquences économiques durables’’, note le Comité des institutions de Bretton Woods.
Le document relève également que l’inflation et l’érosion des revenus ont augmenté la dette des ménages et l’insécurité alimentaire. Ainsi, il est demandé instamment au Groupe de la Banque mondiale d’intensifier ses opérations pour juguler l’insécurité alimentaire grandissante et de prêter soutien aux pays afin qu’ils réalisent l’Objectif de développement durement n°2 (ODD 2) et garantissent la nutrition de tous.
MARIAMA DIEME