Publié le 12 Jun 2014 - 10:04
APRÈS LA LIBÉRATION DE MODIBO DIOP

Fass-Colobane-Gueule Tapée s'électrise 

 

Après trois ans, cinq mois et 21 jours passés en prison (son propre décompte), l'ex-directeur général de l'Agence sénégalaise d'électrification rurale (ASER) a été libéré hier sur décision de justice. Une nouvelle bien accueillie à Fass-Colobane-Gueule Tapée, son fief politique, où parents, militants, amis et sympathisants l'ont accueilli en grande pompe.

 

C'est dans sa demeure dakaroise du quartier de Bopp que Modibo Diop s'est retiré après un saut au Pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec pour «un bilan de santé». C'était peu de temps après sa libération de prison. C'est dans cette concession aux travaux inachevés que militants, sympathisants, amis et parents ont convergé pour célébrer à leur manière le retour de l'ancien directeur général de l'Agence sénégalaise d'électrification rurale (ASER). 

«Nous sommes très contents de le retrouver, ils ont essayé de le sacrifier mais il a été plus chanceux qu'eux. Personne ne peut rien contre la volonté de Dieu», rumine une vieille militante du Pds euphorique et totalement acquise à la cause de l'ex-dirigeant libéral. Emmitouflée dans un grand boubou marron assorti de quelques rayures rouges, Soda Ndiaye est venue manifester sa sympathie à l'ex-prisonnier. «Cette épreuve émane certes de la volonté divine, mais elle a été ourdie par des frères d'arme qu'il gênait.» 

Dans ce nouveau bâtiment à deux étages, l'ambiance est festive, bon enfant. Les militants n'arrêtent pas d'affluer. De tous âges. Au rez-de-chaussée, une grande salle est aménagée pour contenir la foule qui déborde jusqu'au premier étage. Ici, Modibo Diop, entouré par quelques lieutenants, échange avec un de ses enfants dans une ambiance de nostalgie partagée. Tout autour de la salle, des militants sont assis à même le sol, devisant entre eux, échangeant sans doute sur leur lecture respective de la situation nouvelle ainsi créée par la libération de Diop. 

Mais tout à coup, une dame d'un âge un peu avancé déboule, accompagnée par un flot de paroles qu'elle prend bien soin d'égrener en wolof. «Dem ngua ak ngor, déloussi ak ngor, ni Serigne Bamba déméwon ak ngor déloussi ak ngor» (Tu es parti avec dignité et tu es revenu avec dignité, à l'instar de Serigne Touba). Des rhapsodies qui n'ont apparemment pas laissé indifférent l'ex-DG. A son tour, il tend généreusement la main à la dame avec un sourire aux lèvres. «Comment ça va Coumba ? ça fait plaisir de te revoir», lui lance-t-il avant de l'inviter à prendre place dans un coin du salon, avec d'autres femmes...

ASSANE MBAYE

 

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