Le concessionnaire Bruno Thomas relaxé
Poursuivi pour viol et pédophilie sur une fille de 12 ans, le concessionnaire de véhicules Bruno Thomas a été relaxé au bénéfice du doute, vendredi, par le tribunal des flagrants de Dakar.
En prison depuis le 18 septembre dernier, le patron de la société de location de voitures ‘’Bruno Locations’’ a recouvré la liberté, vendredi. Bruno Thomas a été libéré et également blanchi par la justice. Mais pas totalement, car il a été relaxé au bénéfice du doute. Quoi qu’il en soit, après l’annonce de la décision, certains de ses proches ont pleuré de joie. La victime M. Diop, elle, a versé des larmes, mais pas de joie, et durant tout le procès. Un procès fleuve de près de sept tours d’horloge, plein de rebondissements, lorsqu’il a fallu faire une incursion dans la tendre enfance de la victime. En fait, lorsque M. Diop persistait à dire que Bruno Thomas l’a violée en juillet dernier, l’un des conseils des prévenus a détruit comme un château de cartes toute la stratégie mise en branle par la partie civile. En fait, quand Me Emmanuel Padanou lui a demandé si elle connaissait un certain Ndiawar, Khady Niang, la mère de la victime, a répondu par la négative, sans autre forme de procès. Avant de se raviser, lorsque sa fille, après avoir sursauté à l’évocation de Ndiawar, a déclaré qu’elle connaît bien ce dernier. Ressassant ses souvenirs, M. Diop a expliqué que sa grand-mère lui a confié que quand elle était enfant, ce dernier l’avait emmenée à l’insu de ses parents pour pisser sur elle. ‘’Il s’agit plutôt d’un viol. M. Diop avait huit ans et c’est à cause de cette affaire que Ndiawar avait quitté Mbacké pour aller à Linguère’’, a précisé Seynabou Wade, une des amies d’enfance de la mère de la victime. Dans son témoignage, la dame a révélé qu’outre ce Ndiawar, un Italien, ami au concubin de la dame Khady Niang, a également abusé de ‘’sa nièce’’. Pour crédibiliser son témoignage, Seynabou Wade a soutenu que son amie lui avait confié qu'Enrico avait violé M. Diop, mais elle ne pouvait le dénoncer au risque de se faire expulser par son compagnon. Khady Niang l’a démentie en indiquant avoir avancé plutôt le nom de Bruno. Bruno Thomas a contesté avoir abusé de l’homonyme de son épouse. Il s’est dit étonné par de telles accusations. ‘’ Soit c’est un piège ou bien elles cherchent à protéger quelqu’un’’, s’est défendu le prévenu. Mieux, il a ajouté qu’il a un dysfonctionnement érectile qui fait qu’il est obligé de prendre une injection ou a besoin d’être réellement stimulé. Le conseil de la victime n’a pas cru à ce moyen de défense du fait que l’épouse du prévenu est actuellement enceinte. En guise de réparation, Me Ametti a réclamé la somme de 25 millions de francs Cfa. A sa suite, le représentant du parquet a requis 10 ans ferme. Me Mbaye Sène de la défense a estimé qu’il n’y a pas de preuve dans cette affaire, mais ‘’une superposition de mensonges’’. ‘’Même la matérialité des faits pose problème’’, a déploré son confrère Me Bamba Cissé. La preuve, Me Emmanuel Padanou a souligné que la partie civile a déchiré le premier certificat médical délivré par le dispensaire Philippe Maguilène Senghor. L’autre incongruité soulevée par la défense, c’est le code de la chêne pornographique que le prévenu aurait remis à la victime après les faits. ‘’On regarde un film porno avant d’entretenir des relations sexuelles et non après’’, a indiqué en substance Me Serigne Diongue. C’est fort de tous ces éléments que la défense a plaidé au principal la relaxe pure et simple. A défaut, la relaxe au bénéfice du doute. Le tribunal l'a suivie en déboutant la partie civile.