Publié le 23 Apr 2013 - 17:00
ASSEMBLEE NATIONALE

La France autorise le mariage homosexuel

 

 

Le Parlement français a ouvert mardi le mariage civil aux couples homosexuels par un vote solennel des députés qui clôt des semaines de débats passionnés, faisant de la France le 14e pays au monde à reconnaître le mariage gai.

 

«Après 136 heures et 46 minutes de débat, le Parlement a adopté le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe», par 331 voix contre 225 et 10 abstentions, a annoncé peu après 15H00 GMT (11h à Montréal) le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, sous les acclamations des élus de gauche qui scandaient «égalité, égalité».

 

Le président François Hollande doit encore promulguer le texte qui permettra aux premières unions de se conclure dès cet été. Mais l'opposition ne désarme pas: les sénateurs de l'opposition de droite ont ainsi annoncé la saisine du Conseil constitutionnel pour contester la conformité du texte de loi avec la Constitution française et le droit international.

 

Deux manifestants ont tenté de déployer une banderole au sein de l'hémicycle dans les tribunes du public avant d'être évacués, tandis que d'autres opposants manifestaient dans la rue aux abords de l'Assemblée nationale.

 

Mais «tout cela va retomber», a assuré la ministre de la Justice Christiane Taubira, disant sa «fierté» d'avoir porté ce texte.

 

Cette loi est une loi «de liberté, d'égalité et de fraternité», a-t-elle souligné.

 

Elle s'est aussi adressée aux jeunes homosexuels «désemparés» par la montée du climat d'homophobie qui a accompagné le débat dans le pays.

 

«Si vous êtes pris de désespérance, balayez tout ça, restez vous-mêmes, gardez la tête haute, vous n'avez rien à vous reprocher», a-t-elle dit.

 

Les associations homosexuelles ont salué «une libération après des années de mobilisation pour l'égalité».

 

Le président socialiste de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, avait reçu lundi une enveloppe contenant de la poudre de munitions et une lettre de menaces le mettant «en demeure de surseoir au vote définitif de la loi».

 

«La loi va être votée, nous n'avons aucun doute là-dessus«, a déclaré Frigide Barjot, une des chefs de file des opposants à la nouvele loi. «Mais nous manifesterons pour proposer une autre solution, celle de l'union civile qui, contrairement au mariage, n'aurait pas de conséquence sur la filiation», a-t-elle ajouté.

 

Premiers mariages dès juin ?

 

La manifestation des opposants dimanche à Paris avait réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes, sympathisants de droite et d'extrême-droite mêlés aux familles et aux jeunes catholiques vent debout contre la réforme.

 

La chute de popularité de François Hollande moins d'un an après son élection a en effet poussé la droite, elle-même affaiblie par une guerre des chefs au sein de l'UMP, sa principale composante, à vouloir se refaire une santé en rejoignant l'opposition au «mariage pour tous».

 

Selon les juristes, le mariage ne posera aucun problème constitutionnel. En revanche, certains pensent que le Conseil pourrait remettre en cause la possibilité d'adoption plénière, qui rompt tout lien de filiation entre l'enfant et ses parents biologiques, au motif qu'elle irait à l'encontre d'un principe du droit français de la filiation, celui de l'altérité sexuelle.

 

Une fois la décision du Conseil tombée, d'ici un mois au plus, François Hollande promulguera la loi. Dans la foulée, l'un des premiers mariages pourrait être célébré dès juin à Montpellier et unir Vincent Autin, 40 ans, président d'une association locale Lesbian and Gay Pride, et Bruno, la trentaine, qui préfère ne pas donner son nom.

 

«On va faire de ce mariage un moment pour tous. Il sera public, ouvert à tous les militants, aux responsables d'associations français et internationaux, à la presse», a affirmé Vincent Autin.

Section: 
États-Unis : Les contours de la future politique étrangère de Donald Trump se dessinent
SOMMET ARABO-ISLAMIQUE DE RIYAD : Des actions concrètes contre l'agression israélienne  
ÉLECTION AMÉRICAINE - DONALD TRUMP ET L'AFRIQUE : Un ‘’Reset’’ face aux nouveaux défis géopolitiques
Ghana : Le Parlement suspendu pour une durée indéterminée à cause d'un différend juridique
Turquie  : L’attaque armée d’un bâtiment de l’industrie de la défense fait cinq morts et vingt-deux blessés près d’Ankara
Mali : Pas de liberté provisoire pour l'économiste Etienne Fakaba Sissoko
ELECTIONS AU TCHAD : Succès Masra hésite encore à participer aux élections législatives
DIPLOMATIE SENEGALAISE : Les errements de la tutelle
Cameroun : Face aux rumeurs, le gouvernement communique sur l'état de santé du président Paul Biya
EXIGENCE DE LA CARTE DE SÉCURITÉ SOCIALE : Le calvaire des Sénégalais vivant au Maroc
FRAPPES ISRAÉLIENNES À BÉZIERS : Des Libano-Sénégalais parmi les victimes
DEUX ATTAQUES REVENDIQUÉES PAR LE JNIM SECOUENT BAMAKO : Un nouveau chapitre de violence jihadiste au Mali
EXTRÉMISME VIOLENT : Confidences et analyses sur les facteurs de radicalisation des jeunes au Bénin
ISRAËL: Découverte à Gaza des corps de six captifs du 7 octobre, la centrale syndicale décrète une «grève générale»
Burkina Faso : Une partie des paramilitaires russes de la Brigade Bear quittent le pays
Drame en RDC
SENEGAL : Nouvelles révélations sur l’accord secret conclu entre Macky Sall et Ousmane Sonko
PROPAGANDE SUR UNE ATTAQUE TERRORISTE AU MALI : Yacine Fall recadre l'ambassadeur d'Ukraine
Algérie : Pour freiner l’exode de ses médecins, l’Algérie gèle la certification de leurs diplômes
Guerre au Mali : Les séparatistes du nord du Mali affirment avoir tué 84 mercenaires Wagner et 47 soldats maliens fin juillet