Réponse à ces fantassins fatigués au secours de l’Etat parti Apr/Bennoo Bokk Yaakaar !
Un conglomérat de ‘’chefs de parti, ministres, députés, experts, journalistes’’ et autres personnages, membres pour la plupart des institutions pléthoriques, budgétivores et parasitaires qui gangrènent la vie publique de notre pays, viennent de publier, « au nom de la République et de la Démocratie », une déclaration de guerre, parue dans la presse, contre « l’opposition radicale » sénégalaise, incarnée par la coalition Yewwi Askan Wi et le leader de Pastef, Ousmane Sonko.
1. De la paix civile, de la violence et de l'exercice des libertés sous le régime de Macky Sall :
S’érigeant en défenseurs de « la primauté de l'état de droit » et de « l'attachement sans réserve à la paix civile» au Sénégal, présenté comme « un modèle de pays libre», les fantassins de Macky Sall entendent faire face à « la démarche objective de subversion » et à « l’anarcho-populisme incarné par la coalition Yewwi » et ses dirigeants, qualifiés d’ « anarcho-émeutiers », dans un contexte où « le Sénégal s’approche des échéances de l’exploitation des ressources gazières et pétrolières ». Il est vrai que l’odeur du pétrole et du gaz fait frémir plein de narines et enivre nombre de chasseurs de primes ou de prébendes. Au point que certains d’entre eux qui pourtant revendiquent un brevet de « dépositaires de légitimité » historique dans la lutte contre toutes les formes d’inégalités et d’injustices au Sénégal, en arrivent à perdre toute lucidité et éthique de responsabilité !
Révélation de nos preux soldats du Macky : « La presse nous apprend, sans être démentie [Par qui, diantre ?!] de l’arrestation de membres du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, présents à Dakar, la veille de la manifestation autorisée du 8 juin [de Yewwi] ; quand la sûreté urbaine a pu appréhender les membres d’un groupe appelé « Force spéciale » chargés de perpétrer des attentats contre la Centrale électrique de Cap des biches et d’autres attaques, il y a de quoi s’inquiéter ». Il faut le souligner tout net : nos frères et sœurs de la Casamance, partie intégrante du Sénégal et creuset, s’il en est, du brassage des ethnies, des cultures et des religions, en ont MARRE d’être systématiquement stigmatisés et traités de ‘’rebelles’’ ou de ’’séparatistes’’ dès que la moindre secousse populaire fait trembler les fauteuils des pouvoirs en place, d’Abdou Diouf hier à Macky Sall aujourd’hui, quand Senghor avant eux préférait agiter le spectre des « anarchistes » et « agents subversifs téléguidés de l‘extérieur », spécialistes des « attaques crypto-personnelles » ! Plus de cinquante ans après, les mêmes maux, le même vocabulaire, les mêmes impasses d’un système autocratique de servitude néocoloniale ! Pourquoi chercher à instrumentaliser la presse pour distiller des ‘’informations’’, préparer une opinion et « porter presse », en lieu et place des autorités judiciaires attitrées, susceptibles d’être armées de dossiers solides et crédibles en vue d’édifier nos compatriotes qui n’attendent que la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ? Pourquoi chercher coûte que coûte à diaboliser la coalition Yewwi et ses principaux dirigeants, Ousmane Sonko en particulier ? L’on pourrait d’ailleurs, dans la même veine, rappeler ici la haine viscérale et psychotique entretenue par les Don Quichotte de l’Etat-Parti APR/BBY à l’encontre du leader de Pastef, accusé de tous les péchés d’Israël : rebelle, violeur, manipulateur, populiste, pyromane, terroriste, djihadiste, fasciste, subversif, anarcho-démocrate - excusez du peu ! Procès en sorcellerie, avec aucun fait réel comme argument, mais plutôt une confusion volontaire entre kiy dόor ak kiy feyu, entre violence et fermeté sur les principes, entre la tyrannie de la violation des libertés et la légitimité de la résistance à l’oppression en tant que « pour le peuple et pour chaque section du peuple, le plus sacré des droits et le plus imprescriptible des devoirs». Il n’y a pas de paix sans vérité ni justice, seule la lutte libère, seule la résistance vient à bout de l’oppression et toutes les luttes de tous les peuples du monde sont passées par là, de la Commune de Paris à la Russie des Soviets, de la Chine de Mao au Vietnam de Ho Chi Minh, de Cuba au Venezuela, de l’Algérie à l’Afrique du Sud.
Mettons en avant les faits, les choix ou orientations, non les individus ou les personnes. Ainsi, si vous cherchez un acteur politique adepte de la violence dictatoriale, du passage en force et de la répression brutale, pas besoin d’aller chercher loin, souvenez- vous de ce forcing illégal commis dans un bureau de vote à Fatick, il y a plusieurs années déjà ! La démocratie de Macky Sall est jonchée d’injustices, d’agressions et de crimes restés impunis et qui n’ont même pas fait l’objet de moindres enquêtes, malgré les plaintes déposées en bonne et due forme : radiation arbitraire d’Ousmane Sonko, assassinat de Mariama Sagna, responsable Pastef à Keur Massar ; saccage sauvage du siège de Pastef à Yoff ; irruption et vol de documents administratifs au siège de ce parti à Ziguinchor ; violences et voies de fait à Malicounda/Mbour à l’encontre de Guy Marius Sagna et autres responsables du FRAPP ; agressions brutales et répétées contre le convoi d’Ousmane Sonko, alors candidat à la mairie de Ziguinchor ; scènes honteuses de pugilat au sein même de l’Assemblée nationale du Sénégal ; recrutement et utilisation de nervis au vu et au su de tout le monde pour réprimer, y compris avec utilisation de balles réelles, la révolte des jeunesses mobilisées contre l’injustice, les inégalités, le chômage, la pauvreté et la misère en Mars 2021 et en juin 2022, avec leurs lots de morts et de blessés jusqu’ici non élucidés : au moins 14 personnes tuées en mars 2021, 03 en 2022 ! Et que dire du cas plus que préoccupant de François Mancabou, arrêté chez lui sans autre forme de procès, en liaison prétendument ave l’affaire dite des « terroristes » de la « Force Spéciale » et victime lui-même de tortures sauvages, jusqu’à être évacué, entre la vie et la mort, aux urgences d’un hôpital de la place ! Sur le même registre, répliquant à une sortie du SG de leur parti, le Comité de Réflexion Dooleel PIT, confirme et enfonce le clou,: « Depuis l’accession de Macky Sall au pouvoir, des centaines de citoyens sénégalais ont été arrêtés ou blessés, pendant que plus de vingt autres ont perdu la vie dans des opérations de supposé maintien de l’ordre par les Forces de Défense et de Sécurité, lors de mouvements de protestation pacifiques de l’Opposition ou du mouvement étudiant… c’est la conception cavalière et singulière que le Président Macky Sall a de l’activité politique, qui est en train de compromettre la stabilité légendaire de notre pays » (Communiqué du 27 juin 2022). Scrutez-en plus ce message plein de sens dans une interview de M. Abdou Aziz Tall, ancien ministre Directeur de Cabinet du Président Mackt Sall- qui sait certainement de quoi il parle : « Une vraie démocratie a davantage besoin d’oxygène que de lacrymogènes » (Sud Quotidien, 18 novembre 2021).
Autre illustration : un sinistre Djibril Ngom, voleur stipendié de dossier électoral à Matam au détriment de la coalition Yewwi, au lieu d’être poursuivi, est officiellement reçu au Palais de la République par le président Macky Sall, avec photos à l’appui svp ! Bel exemple de défense de la République et de la Démocratie ! Nos preux fantassins de la République et de la Démocratie ne pipent mot pendant que d’autres souteneurs du Macky s’épanchent librement sur les plateaux de télévision au vu et au su de tout le monde : en voici un qui menace de « brûler vives toutes les familles DIAS… sans aucun impact sur la cohésion sociale du Sénégal » !; et cet autre, un député au coupe-coupe facile, incitant publiquement au meurtre des anti-Macky, sans oublier cet enseignant haut responsable APR appelant à « tuer Ousmane Sonko», qui récidive et assume à haute voix sans être inquiété ni même simplement rappelé à l’ordre ! C’est tout bonnement du jaay doole et du maa tey ! Pas le moindre débat d’idées, aucune critique sérieuse soutenue contre des documents et publications comme, à titre d’exemples : Pétrole et gaz au Sénégal : chronique d’une spoliation /2017, Contrat de législature et Charte du député/ Coalition Ndawi Askan Wi 2017, Solutions /2019, Programme JOTNA / Coalition Sonko Président 2019, Les territoires du développement/ 2022, Programme Burok/ 2022, etc.
Par ailleurs, qui ne se souvient pas des tracasseries, humiliations, tortures, longues détentions en prison infligées à l’Imam Alioune Ndao poursuivi pour « apologie du terrorisme », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », avant d’être libéré ? Idem pour ce jeune élève de terminale à Mbour du nom de Saër Kébé, dont le seul tort est d’avoir protesté sur Facebook contre les bombardements meurtriers de l’armée israélienne, au cours de l’été 2014, sur les populations de Gaza en Palestine occupée !
Et toit fraichement, interdictions en cascade, par les gouverneurs et préfets en service commandé au profit exclusif de Son Excellence le président Macky Sall, de nombre de manifestations politiques ou syndicales, sous le prétexte fallacieux de « risques réels de troubles à l’ordre public ». Qu’à cela ne tienne : Yewwi en toute responsabilité décide, tenant le plus grand compte des préoccupations populaires ainsi que des particularités du contexte socio-économique, d’organiser à la place des concerts de casseroles pour maintenir, amplifier le mécontentement et la défiance populaires à l’égard du Macky, préparer la campagne électorale, appeler à battre massivement dans les urnes le régime de scandales et de misère sociale de Macky Sall.
Capitulation, hurlent les loups au pouvoir, désarçonnés en réalité et bien conscients du danger qui les guette : ils ne perdent rien pour attendre ! Presque au même moment, interdiction de la marche de la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S) : réplique là aussi des travailleurs à travers l’organisation, en lieu et place, d’un grand rassemblement à l’intérieur de l’hôpital de Fann. Interdire au peuple de lutter, c’est comme vouloir arrêter la mer avec ses bras ! Dans le même temps, l’on interdit aussi aux responsables de la coalition AAR/ Sénégal de simples distributions de flyers à Tambacounda et à Kolda, alors que libre cours est laissé aux hâbleurs de APR/BBY pour dérouler leurs meetings ou autres tapages à Guédiawaye, à Fatick et ailleurs à travers le pays. C’est cela aussi « la Démocratie et la République » version Macky Sall !
2. De l’Etat de droit, de la Constitution et des législatives de 2022
Turpitudes flagrantes à la face de l’Afrique et du monde. Nombre de juristes, professionnels du droit, universitaires de haut rang, observateurs avertis et autres citoyens honnêtes ont largement mis en évidence les illégalités, violations de la Constitution et du Code Electoral, manifestes et grossières, opérées par la Direction Générale des Elections, le Ministre de l’Intérieur, ses gouverneurs et ses préfets, sans oublier, last but not least, le « 7 Sages du Conseil constitutionnel ». L’unanimité est quasi générale : « Le droit que nous enseignons contredit la conception de l’ordre public proposée par le Préfet du département de Dakar. Le droit que nous enseignons s’éloigne du raisonnement abscons du juge constitutionnel sénégalais… Le Conseil constitutionnel n’a pas dit le droit et n’honore pas le monde du droit » (Groupe de 51 universitaires- et idem pour le Manifeste des 102 universitaires) ;
« L’interprétation et l’application du code électoral par le gouvernement et par le Conseil Constitutionnel sont tronquées et crisogènes » (Pr Ibrahima Fall) ; « Les décisions qui ont été prises, aussi bien par Monsieur le ministre de l’Intérieur que par Messieurs les membres du Conseil constitutionnels, sont illégales… » (Me Doudou Ndoye). Les tenants de l’Etat-Parti APR/BBY violent allègrement « les règles du jeu », tout en disant doctement aux autres : « Il faut respecter les règles du jeu » ! Mais quelles règles et quel jeu ? Si Nelson Mandela et le peuple sud-africain s’étaient contentés de respecter les lois du régime d’oppression des Pik Botha et consorts, assisterait-on même aujourd’hui encore dans ce pays, ne serait-ce qu’à un début de démantèlement du système raciste de colonisation, d’apartheid et d’exploitation ? En plus, regrettant certainement d’avoir fait adopter, par referendum en 2016, une révision de la Constitution, disposant en particulier en son Article 27 : « Le mandat du Président de la République est de cinq ans. Nul ne peut effectuer plus de deux mandats consécutifs », Macky Sall veut même ‘’changer, au cours du jeu’’, « les règles du jeu » qu’il a fait instituer lui-même ! Car à ses yeux à présent, la limitation des mandats n’est pas conforme aux réalités africaines ! Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine, va même jusqu’à s’allier avec des contre-exemples de République et de Démocratie comme les régimes en place au Togo et en Côte d’Ivoire, pour s’opposer à l’adoption, par les quinze Etats de la CEDEAO, de la limitation à deux du mandat présidentiel ! Le peuple sénégalais, toutes sections confondues, est largement averti et vacciné : PAS DE WAX WAXET, PAS DE 3ème CANDIDATURE POUR MACKY SALL EN 2024 !
Yoonu Askan Wi pour sa part, dans une Déclaration publique en date du 09 juin 2022, affirmait déjà : « …Par-delà les problèmes de personne -qui ont certes leur importance, la question essentielle reste le PROJET DE TRANSFORMATION qui mobilise, le combat au service du peuple, sur la voie de la REFONDATION des institutions et de la société, au Sénégal et en Afrique. Aucun Conseil constitutionnel, aucun Etat-Parti, aucun ministre des non-élections, ne pourront empêcher Sonko, ses camarades et ses alliés de FAIRE CAMPAGNE au vu et au su de toutes les populations, à l’intérieur comme à l’extérieur du Sénégal. Mieux, leur motivation, engagement et mobilisation seront redoublés, agissant en leur nom et en celui de l’ensemble des candidat-e-s injustement banni-e-s ou rayé-e-s des listes. Il s’agira aussi, entre autres, de donner une leçon de choses politique, idéologique et éthique autour d’une cause, pas pour des noms, mais surtout et avant tout pour un PROJET de transformation au service de l’intérêt général …
Mobilisation maximale pour les législatives, pour infliger à l’Etat-Parti APR/BBY une défaite mémorable, les yeux résolument fixés sur le cap de 2024. Et sur le terrain, ne négliger aucune unité d’action franche apte à contribuer au contrôle efficace du processus électoral, de l’ouverture des bureaux de vote à la proclamation des résultats, et même au-delà si nécessaire. »
Les enjeux sont clairs : au-delà des étiquettes formelles et de la simple réclame, il s’agit, hirt, ici et maintenant, de choisir en toute connaissance de cause entre deux camps : d’un côté le camp de la servitude volontaire de soumission aux intérêts de l’impérialisme, français en tête, et de la bourgeoisie néocoloniale à son service, de l’autre le camp de la résistance citoyenne pour l’indépendance nationale et la souveraineté populaire effectives, afin que l’Afrique, riche de tout son potentiel humain et de ses immenses ressources naturelles, l’Afrique libre et unie, porte enfin sur ses épaules de géant, le présent et l’avenir du continent, au profit d’abord d’elle-même, de ses propres fils et filles.