Publié le 26 Jun 2013 - 10:41
BARACK OBAMA AU SENEGAL AUJOURD'HUI

Flou total sur une visite hautement sécurisée

 

Au vu de ce qui s’est passé hier, lors de la récupération des accréditations des journalistes, une seule évidence s’est dégagée : La sécurité du Président Obama est si importante que les Américains ne la laisseront à personne.

Le reste de la visite de Barack Obama ressemblera certainement à ce flou qui s’est emparé de la presse nationale et internationale, après le speech du directeur de la communication de la présidence de la République, Souleymane Jules Diop. Jules a voulu donner des conseils pratiques sur la visite du Président américain, finalement, il en a embrouillé plus d’un. Les nerfs se sont tendus, à l’image de ce journaliste de Walfadjri qui a boudé la salle en rouspétant : ‘’Nous savons pertinemment ce qu’il nous raconte, qui ne connaît pas l’entrée de la Présidence ici ? Ce qui nous amène ici, ce sont nos accréditations et le planning de la visite de Obama’’.

Les heures passent et les choses ne s'arrangent pas. Un des journalistes venus de Washington interpelle Jules en ces termes : ‘’Nous n’avons pas reçu le même agenda que vous, en venant ici. Ce que vous nous dites là, on ne le comprend pas trop’’. Le Directeur de la communication de la Présidence de lui rétorquer : ‘’Je ne peux savoir ce que vous avez reçu comme information à Washington, en tout cas ici au Sénégal, cela se passera comme je viens de vous dire’’.

Obama arrive à 20h30mn

Alors justement, qu’est-ce qu’il nous a dit Souleymane Jules Diop, dans cette salle archi-comble du complexe hôtelier Terrou-bi ? En somme, Obama arrive aujourd’hui à 20h30mn, à l’aéroport Léopold Sedar Senghor et que seuls les photographes et caméramen auront la possibilité de couvrir son arrivée. Ensuite, direction son hôtel (Ndlr : le Radisson Blu) avec son staff. 100 journalistes feront le voyage avec lui. Demain matin, jeudi, les journalistes sont priés de se rendre à 7 heures devant les grilles du palais présidentiel. Un point de presse est prévu à l’esplanade située derrière le palais, ‘’un peu avant midi’’…Oups pardon, ce sera à ‘’10h 45minutes’’, nous dit toujours le directeur de la communication, après un bref entretien avec le service de presse de l’ambassade des États-Unis. Ensuite, Obama se rendra à la Cour suprême où il va rencontrer 12 chefs de juridiction : 6 provenant de pays africains francophones et 6  de pays de l’Afrique anglophone.

Visite ''privée'' des Obama à Gorée

Souleymane Jules Diop renseigne que les deux premières Dames se rendront, elles, au collège Martin Luter King. A quelle heure ? Mystère total. Ensuite, le Président américain et sa femme se rendront à l’île de Gorée. Sur place, seuls les journalistes de la cellule de communication de la présidence du Sénégal et leurs confrères américains auront la faveur de les filmer. À peine Jules a terminé sa phrase, qu'une clameur s’empare de la salle. Vives protestations. Il explique : ‘’Cette visite est privée. Obama a souhaité la faire avec sa famille. Vous comprendrez qu’il y aura des émotions fortes et même les chaînes qui vont filmer n’auront pas la latitude de tout montrer’’. De poursuivre : ‘’les autres journalistes sont libres de se rendre à Gorée, seulement, qu’ils comprennent qu’ils n’auront pas accès aux endroits où se rendront les deux chefs d’État’’.

''Ne communiquez aucune heure pour des raisons de sécurité’’

Plus Jules explique avec ses airs de professeur, plus les journalistes s’impatientent. Ce vaste tableau qui s’offre à leurs yeux avec les images du palais présidentiel qui leur sont expliquées les lasse à tout point de vue. Les journalistes n’en peuvent plus. ‘’Ce Monsieur n’a qu’à faire vite. Nous avons des obligations dans nos rédactions’’, laisse entendre ce reporter de la West Africa Democracy Radio. Les reporters s’interrogent sur l’heure de chaque visite, mais Jules ne semble pas disposé à donner de réponse. Il se perd. C’est le moment choisi par l’attachée de presse de l’ambassade des États-Unis pour formuler une demande pour le moins bizarre à l’endroit des journalistes: ‘’S’il vous plaît ne communiquez aucune heure pour des raisons de sécurité’’ ! Bravo Madame les journalistes ne diront rien. Ils informeront simplement. En réalité elle venait de toucher le nœud gordien de toute cette ‘’cacophonie’’.
À  y regarder de plus près, seules les grandes lignes de cette visite sont connues et rien de plus. Les heures restent des énigmes dont les services de sécurité restent les seuls détenteurs.           
 

Amadou NDIAYE
 

 

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