Le GSPR contre une «justice sélective», pour un référendum
S'il soutient avec «vigilance» le pouvoir, Génération sentinelle pour la République n'en déplore pas moins une justice qui serait orientée, et appelle à un référendum populaire pour la mise en œuvre des réformes constitutionnelles promises par le chef de l'Etat.
Poursuivre la traque des biens mal acquis jusqu’au bout, c’est l'exigence formulée par Génération sentinelle pour la République (GSPR). «Nous n’accepterons aucune forme de médiation pénale, ni aucune forme de pressions maraboutiques. Il ne faut pas que les personnes emprisonnées bénéficient de grâce», a averti son leader Ousmane Ndiaye.
C'était hier au cours d'un sit-in organisé devant les locaux de la RTS. Au sujet de la médiation pénale, le Gspr, par ailleurs membre du M23, dit ne pas comprendre que le gouvernement fasse «une communication tendant à préparer l’opinion sénégalaise» à un recours à ce moyen. Mais autant la médiation pénale est rejetée, autant l'est également une «justice sélective». Pour le Gspr, sont concernés tous ceux qui ont occupé des fonctions publiques, «y compris l'ex-patronne de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux» (APIX), indique M. Ndiaye.
«Nous avons l’impression que le président Macky Sall veut protéger Aminata Niane. (Or), elle a été gestionnaire d'un grand nombre de dossiers d’Etat». Dans la foulée, mise en garde est lancée contre le parti présidentiel, Apr, à ne pas se transformer en «lieu de refuge» pour les dignitaires de l’ancien régime désireux d'échapper à la justice. Il promet, à cet effet, de mener une campagne de sensibilisation avec comme mot d’ordre : «Goxxi rek» (NDLR : remboursement).
Sur un aspect politique, le Gspr déplore la non-application des conclusions des Assises nationales par le chef de l'Etat «qui s’y était pourtant engagé». C'est pourquoi la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) confiée à Amadou Makhtar Mbow, considérée comme «un dilatoire», doit être «dissoute» pour faire place à un référendum qui voterait une nouvelle constitution. «Nous ne voulons pas d’un Président chef suprême de la magistrature, encore moins d’un ministre de la Justice qui donne des instructions au procureur.»
Entouré de ses camarades et du nouveau coordonnateur du M23, Mamadou Mbodji, le leader de la Gspr a également déploré la lenteur des réponses apportées à la demande sociale. S’il reconnaît que la «situation actuelle est meilleure» que sous Abdoulaye Wade, «l’inquiétude persiste» tout de même, avec «cette forte demande d’emploi des jeunes, les coupures d’électricité...»
DAOUDA GBAYA
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