La ''part du lion'' à la région de Ziguinchor
La pauvreté endémique dans la région de Ziguinchor minée par le conflit casamançais expliquerait la part belle qui a été faite à l'attribution des Bourses de sécurité familiale.
Malgré ses nombreuses potentialités, la région de Ziguinchor se retrouve à la tête du peloton des régions du pays où le nombre de ménages avec enfants de 6 à 12 ans en situation de pauvreté extrême est le plus élevé. En effet, selon une enquête réalisée en 2011 par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie du Sénégal (ANSD), 13,1% de ces ménages au Sénégal vivent dans la région méridionale du pays. Sur un total de 31 570 ménages considérés, 46,3% ont été recensés dans le département de Bignona, 41,9% dans celui de Ziguinchor et 11,7% dans le département d’Oussouye.
Et, sur les 50 000 premiers ménages devant bénéficier du Programme national de bourses de sécurité (PNBSF), en sa phase pilote, 6570 concerneront la région de Ziguinchor, avec 3045 pour le département de Bignona, 2755 pour celui de Ziguinchor et 770 pour Oussouye. L’information est du ministre Mansour Faye, Délégué général à la Protection sociale et à la solidarité nationale qui prenait part, hier, à Ziguinchor, à un Comité régional de développement (CRD) élargi. L'objectif est de partager les orientations stratégiques du programme initié par le gouvernement et dont le démarrage effectif est prévu à partir du 15 septembre prochain.
Selon Mansour Faye, ''seule une approche mutuelle des efforts permettra d’atteindre les résultats escomptés par ce programme qui vise à renforcer la solidarité au sein des populations dans le but de réduire la fracture sociale.'' Inscrit dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à l'horizon 2015, le PNBSF vise à éliminer l’extrême pauvreté et la faim et à assurer l’éducation primaire pour tous. Le programme mettra à la disposition de 250 000 ménages vulnérables une Bourse de sécurité familiale de 100 000 francs CFA par an d’ici 2017. L’allocation sera trimestrielle et sera transférée par voie postale.
A en croire Mansour Faye, la sélection des bénéficiaires du programme par région administrative se fera proportionnellement au nombre de ménages avec enfants de 6 à 12 ans vivant en situation de pauvreté extrême. Elle sera réalisée par les Comités de ciblage et de suivi avec une forte participation des communautés, a-t-il expliqué. Les ménages bénéficiaires doivent, en contrepartie, assurer l’inscription et le maintien des enfants du ménage à l’école, tenir à jour les carnets de vaccination des enfants de 0 à 5 ans et les enregistrer à l’état civil, a-t-il ajouté.
HUBERT SAGNA (CORRESPONDANT, ZIGUINCHOR)