Les étudiants de Benno Bokk Yaakaar sonnent la mobilisation
La campagne pour le référendum a débité à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Les partisans du OUI et ceux du NON essayent de mobiliser les étudiants. Mais pour le moment, la consultation populaire ne suscite pas l’engouement chez les étudiants.
Trois jours après le démarrage de la campagne pour le référendum, l’Ucad entre peu à peu dans la danse. Après la conférence de presse des étudiants de l’opposition pour lancer leurs activités le vendredi passé, c’est au tour des partisans du pouvoir d’entrer dans la danse. Hier, devant le pavillon A du campus social, les étudiants de la coalition ‘’Benno Bokk Yakaar (BBY)’’ ont lancé leur campagne. Vêtus de t-shirts à l’effigie du OUI et brandissant des portraits de Macky Sall, les étudiants de BBY comptent battre campagne pour une ‘’victoire éclatante du OUI au soir du 20 mars prochain’’.
Ils promettent de faire du porte à porte pour sensibiliser leurs camarades étudiants sur l’importance des 15 points de la réforme constitutionnelle. Selon Landing Biaye, le porte-parole du jour, les étudiants de la coalition au pouvoir ont l’obligation morale d’éclairer la lanterne des citoyens sénégalais. Il dénonce ce qu’il appelle l’amalgame entretenu par les membres de l’opposition sur les propositions de réformes. ‘’Nous le disons à haute et intelligible voix que 13 parmi les 15 points de réformes émanent d’une large concertation sous la direction de la Commission nationale de la réforme des institutions (CNRI)’’, a-t-il déclaré devant les journalistes. Ce qui pour lui prouve encore une fois que les réformes sont le fruit d’une participation inclusive et ouverte à tous les segments de la société.
Les étudiants de BBY ne comptent pas s’arrêter au campus social. Selon Landing Biaye, ses camardes et lui vont descendre dans plusieurs localités du pays pour animer des conférences publiques afin d’expliquer les 15 points de la réforme aux populations. ‘’Nous allons faire des visites de proximité, aller dans les lycées et collèges pour sensibiliser nos camarades élèves pour une brillante victoire le 20 mars’’, a promis l’étudiant Landing dans un concert de Oui.
Mais mis à part les étudiants du pouvoir et ceux du front du NON, le référendum semble ne pas trop emballer les étudiants. En circulant dans le campus, l’ambiance habituelle n’a pas changé. Les occupants des lieux vaquent tranquillement à leurs occupations. Beaucoup d’entre eux disent ne pas être très intéressés par la consultation populaire.
‘’Moi personnellement, je ne vais pas voter car c’est inutile. C’est du gaspillage d’argent’’, lance César Sambou. L’étudiant en licence 1 à la faculté des sciences juridiques et politiques comme beaucoup de ses semblables n’ont pas lu le texte. Ils se basent souvent sur les dires et commentaires des autres citoyens. A la question de savoir s’il a lu le texte, Jules Manga répond non. ‘’Je n’ai pas lu le texte mais, j’ai discuté avec quelqu’un qui a lu. Il m’a dit que les nouveaux droits énumérés dans les réformes sont flous. Ils risquent de promouvoir l’homosexualité dans notre pays’’, explique Manga. Ainsi, Beaucoup d’étudiants votent OUI ou NON sans pouvoir le justifier par des arguments fondés sur leur propre analyse du projet de réforme constitutionnelle.
Abdourahim Barry (Stagiaire)