Publié le 25 Feb 2014 - 13:19
CASCADE D’ACCIDENTS À LA SOMETA

 Les syndicalistes au chevet des travailleurs

 

Les travailleurs de la Société de métallurgie d’Afrique (SOMETA) ne sont pas au bout de leurs peines. Depuis son ouverture en 2012, la société de fabrication de fer à béton, située dans la commune de Sébikotane, enregistre une cascade d’accidents de travail, alors que les dirigeants chinois ne veulent entendre parler d'aucune forme de syndicalisme.

Cette situation a entraîné le ras-le-bol des travailleurs qui ont observé plus d’une semaine de grève générale. Ce week-end, les travailleurs ont sollicité l'assistance de la CNTS/FC dont les dirigeants sont allés s'enquérir de la situation. «Ces travailleurs ont le droit de réclamer leurs droits et de s’organiser en syndicat et c’est en fait ça qui n’est pas accepté par la direction'', a regretté le secrétaire général Cheikh Diop.

En raison de ce mouvement d’humeur, la direction de la SOMETA avait pris la décision de licencier l’ensemble des travailleurs ayant déserté leur lieu de travail. Ce que n’a pas accepté la délégation de la CNTS/FC. Dimanche, 17 heures à 21 heures, Cheikh Diop et ses camarades ont négocié avec la direction. Au sortir de la rencontre avec les patrons, le syndicaliste a indiqué que les Chinois ont décidé de lâcher du lest.

''Nous avons pu obtenir pour l’instant, les négociations n’étant pas encore finies, que dorénavant on va organiser régulièrement les élections des délégués du personnel parce que jusque-là, ces travailleurs n’appartiennent à aucun syndicat. Et on va veiller au droit des travailleurs, y compris leur droit de protection et leur droit d’avoir de bonnes conditions de travail. Ça au moins, c’est déjà gagné. A la fin des négociations, nous espérons sortir sans licenciements'', a déclaré Cheikh Diop.

La situation des travailleurs de la SOMETA est inhumaine, révèle Mouhamed Diandy, secrétaire général du syndicat des industries extractives et de la prospection minière/force du changement. ''Un investisseur est venu investir au Sénégal, un pays souverain, sans respecter les cahiers de charges et les droits les plus élémentaires du code du travail et de la convention collective», fustige-t-il.

Il fait remarquer que les travailleurs interviennent dans les ateliers sans protection aucune. Ces entorses au code du travail, de l’avis de monsieur Diandy, ont conduit à plusieurs accidents. «Il y a des amputations. Six personnes ont perdu des doigts, une personne a perdu son bras. D'autres ont été victimes de brûlures de premier, de deuxième, de troisième et de quatrième degré», énumère-t-il.

PAPE MOUSSA GUEYE

 

Section: