Le Premier ministre demande l'aide de Paris pour sécuriser le pays
Le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye a demandé l'aide de la France et de la Force multinationale de l'Afrique centrale (Fomac), pour sécuriser le pays après les violences survenues à Bangui depuis ce week-end, dans un message radiotélévisé mardi soir.
"Face à cette situation grave, je sollicite l'appui de nos partenaires au premier rang desquels la Fomac et la France, en tant que forces impartiales, pour la conduite des opérations de sécurisation de la ville de Bangui et toutes les régions de notre pays", a déclaré M. Tiangaye, issu de l'ancienne opposition au président déchu François Bozizé.
Pendant le week-end, une vingtaine de personnes ont trouvé la mort dans des heurts entre anciens rebelles et habitants de deux quartiers de la capitale, selon des témoins.
"De nombreuses familles ont été atteintes dans leur chair, en connaissant des pertes en vies humaines et des pillages de tous ordres. Ces faits affectent la cohésion sociale et tendent à rompre le pacte de l'unité nationale gravée dans notre devise", a déploré M. Tiangaye.
Le Premier ministre a également appelé "tous les représentants des pouvoirs publics, ainsi que les présidents des délégations spéciales de Bangui, les chefs de quartiers, les chefs des villages, les leaders d'opinion" à s'impliquer pour "la sensibilisation de la population autour de la recherche des idéaux de paix, de sécurité et d'unité nationale".
Le Séléka peine à établir l'ordre dans Bangui depuis sa prise de la ville le 24 mars et la fuite de François Bozizé. De nombreux habitants y vivent dans la peur des pillages et de l'insécurité.
Mardi, le nouveau président de transition Michel Djotodia, chef du Séléka, a annoncé un renfort de 500 hommes à la police et 500 autres à la gendarmerie, ainsi que le casernement des combattants du Séléka.
Le porte-parole du gouvernement, Crépin Mboli-Goumba, a demandé aux pays d'Afrique centrale d'envoyer 1.000 soldats pour aider au rétablissement de l'ordre dans le pays. Le sujet devrait être débattu au sommet extraordinaire de N'Djamena jeudi consacré à la Centrafrique.
AFP