Publié le 14 Dec 2016 - 22:44
CEREMONIE DEDICACE ‘’TRAITS SENEGALAIS’’

La tâche indélébile du journaliste Mor Talla Gaye

 

Le chef du Desk Enquêtes et Grands reportages du quotidien L’Observateur a présenté samedi dernier son premier ouvrage intitulé ‘’Traits sénégalais’’ (270 p. - Harmattan). Une compilation de 45 portraits qui retrace la vie de personnages phares de la société sénégalaise.

 

Quand le modérateur Mamadou Koumé lui indique que c’est son tour de parole, Mor Talla Gaye a préféré la subordonner à la présence de sa mère qui venait de Thiès, prise dans les ‘’embouteillages’’. Une courte attente. Après, l’auteur de ‘’Traits sénégalais’’ pouvait commencer son discours. Voix étreinte et au bord des larmes, il est pris d’une vive émotion qui rappelle le souvenir d’un journaliste qui s’est patiemment forgé.

En l’absence d’un père décédé très tôt, ‘’Ndiaye Diatta’’ (sa mère) a serré la ceinture durant tout ce temps. Période pendant laquelle Mor Talla Gaye n’avait ménagé aucun effort pour perfectionner ses papiers et à sa sortie du Cesti (34e promotion) et durant l’exercice de son métier : ‘’j’ai trimé’’, se souvient-il. Devant proches, amis et confrères, le Thiessois, vêtu d’un ‘’sabador’’ bleu ciel, a tenu ainsi à ressortir ses ‘’traits sénégalais’’ à la cérémonie de dédicace de son livre.

‘’Je considère ce métier (journalisme) comme l’artisanat, car nous travaillons manuellement comme les artisans. Les détails sont souverains’’, soutient le journaliste. Comme les différentes rubriques d’un journal généraliste, son ouvrage se présente comme un mirage pour l’homo senegalensis. Chaque modèle choisi est (ou a été) en effet un personnage remarqué et remarquable dans son domaine d’activité. Du regretté Khalife des Mourides Serigne Saliou Mbacké (qui ouvre le chapitre des portraits) en passant par ‘’l’inamovible chef de protocole de la présidence’’ Bruno Diatta, ‘’l’homme de la tradition’’ Samba Diabaré Samb, le ‘’second de Baaba Maal’’ Mansour Seck, les sportifs comme Joseph Koto, Oumar Daf, Alassane Dia, la ‘’dame de fer aux facettes multiples’’ Mimi Touré, à la ‘’saga du célèbre transporteur ’’Ndiaga Ndiaye, Mor Talla Gaye n’a rien laissé au hasard pour montrer le Sénégal en miniature. ‘’Ces gens méritent d’être connus par les Sénégalais. Parce que souvent, on nous sert des modèles importés. Alors qu’au Sénégal il y a de la matière’’, s’indigne le journaliste qui indique que ce ‘’travail’’ est un legs à la ‘’postérité’’ mais il doit aussi servir de ‘’repère’’ à la jeunesse actuelle.

‘’Un livre très intéressant’’

Les appréciations des différents intervenants ont plus porté sur l’auteur que sur l’œuvre. Sauf que le formateur en presse écrite au Cesti, Mamadou Koumé, a ‘’trouvé un livre très intéressant’’ qui révèle le ‘’talent’’ de son rédacteur. Car pour lui, des genres comme le portrait ou le reportage sont devenus des denrées rares dans la presse sénégalaise. ‘’Ouvrez une vingtaine de journaux’’ dakarois, ils y occupent une place minime ou inexistante’’, déplore M. Koumé. L’enseignant a aussi partagé les souvenirs qu’il garde de son ancien étudiant qui était ‘’curieux, studieux et sage’’.

Son patron et directeur du Groupe futurs médias, Mamoudou Ibra Kane, le décrit comme un ‘’professionnel’’ qui a ‘’le sens de l’essentiel et de l’essence’’. Aussi, ajoute le DG de GFM, il a su montrer sa ‘’passion’’ du journalisme partout où il est passé (Walfadjri, Le Quotidien, Week-end Magazine).

Le patron de L’Harmattan Sénégal, Abdoulaye Diallo, a pour sa part trouvé en Mor Talla Gaye les qualités d’un homme ‘’très affable’’ et ‘’sérieux’’. Car, souligne-t-il, le journaliste a tenu à demander et obtenu l’autorisation de reprise des textes aux différents organes qui ont marqué son parcours, bien qu’il ait été leur rédacteur. Un des traits de l’éthique journalistique !

ABDOULAYE DIALLO (DIRECTEUR HARMATTAN SENEGAL)

‘’J’invite les journalistes à se rapprocher de nous’’

Le directeur de la maison d’édition L’Harmattan Sénégal n’a pas manqué de déplorer, lors de la cérémonie de présentation du livre ‘’Traits sénégalais’’, le peu d’intérêt que certains journalistes ont des livres pour faire des comptes rendus d’ouvrages dans leurs journaux. Alors qu’à L’Harmattan, il y a un ‘’service presse’’ qui leur est dédié. ‘’Le livre doit nourrir le travail qui est en train d’être fait’’ par les journalistes, estime M. Diallo. Cette insuffisance traduit parfois le manque ‘’d’analyse profonde’’ dans ‘’leurs papiers’’, ajoute-t-il. Mamadou Koumé, formateur au Cesti, a de son côté tenté d’atténuer. Il a invité L’Harmattan Sénégal à faire le premier pas en venant ‘’vers la presse’’.

OUMAR DEMBELE (STAGIAIRE)

 

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