Alioune Tine relève un ''problème de casting''
Le coordonnateur du Mouvement du 23-Juin (M23) Alioune Tine relève un ''problème de casting'' (répartition des tâches) dans les nominations aux fonctions publiques par le président de la République, Macky Sall. ''Concrètement, le problème que nous voyons, c’est le casting (nominations aux fonctions publiques). J’ai l’impression qu’on a inversé les rôles. Au lieu d’avoir une alliance pour la République, on a une République pour l’alliance. Et ça, il faut l’éviter'', a déclaré M. Tine dans un entretien avec le journal Enquête (privé).
''En réalité, on a une clientèle politique qui demande tout le temps son dû après les élections. Et cette pression, on l’a vue depuis l’élection de Macky Sall au pouvoir'', a dénoncé Alioune Tine, qui est par ailleurs président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO). ''C’est aujourd’hui un sentiment largement partagé. Il faut que Macky Sall puisse avoir des garde-fous. Il faut refuser de se faire enfermer dans une bulle qui vous abstrait de la réalité. Il faut également éviter la facilité qui consiste à se mouler dans ce qu’on appelle la culture électorale sénégalaise'', a-t-il commenté, mettant le président Sall en garde contre ''la République des partis''.
''Ce que nous sommes en train de construire aujourd’hui au Sénégal, c’est la République des partis. C’est toujours le partage du gâteau et pas le partage des servitudes'', a soutenu le coordonnateur du M23, un mouvement né en 2011 de la dénonciation des violations de la Constitution par le président Abdoulaye Wade, alors au pouvoir. Selon Alioune Tine, les Sénégalais attendent du président Macky Sall qu'''’il crée la rupture et la discontinuité par rapport aux pratiques du passé'' en matière de gouvernance. ''S’il veut laisser une trace dans l’histoire, [M. Sall doit] continuer à construire un modèle que d’autres vont regarder et admirer'', a encore dit M. Tine. ''Quand le Sénégal devient un modèle de démocratie, nous devons savoir que nous devons être responsables pour nous et pour les autres'', a-t-il commenté, ajoutant : ''C’est pour cela que Macky n’a pas droit à l’erreur.''
Aps