‘’Songho’’ de Kadi Diedhiou distingué en Documentaire
Après 4 jours de projections de films à Dakar et à Saint-Louis, le festival Image et Vie a pris fin mercredi soir dans la capitale sénégalaise. Les noms des lauréats sont maintenant connus. Une jeune Sénégalaise, Kadi Diédhiou, est primée, grâce à son film ‘’Songho’’.
Clap de fin pour la 17e édition du festival Image et Vie qui s’est tenue à Dakar. Les noms des lauréats ont été dévoilés, mercredi soir, à l’Institut culturel Léopold Sédar Senghor. Dans la catégorie Court-Métrage Fiction, ‘’Le voyage de Keltoum’’ a été primé. C’est un film algérien réalisé par Anis Djadd. Il montre l’histoire d’une femme qui a consacré 30 années de sa vie à sa famille. Kinésithérapeute, elle passait ses soirées à l’hôpital pour entretenir sa famille. Un choix qui lui sera reproché une trentaine d’années après, la seule fois où elle a eu besoin de son mari et de son fils. Keltoum veut que sa sœur Ghalia aille en Algérie. Du moins, c’est la dernière volonté de cette dernière. Par manque de moyens, Keltoum ne peut l’emmener faire ce voyage. Elle le drogue et l’entraine dans un état second, la conduit dans des cimetières français, devant une tombe, pour lui faire croire qu’elle est devant celle de leur défunte mère à Alger. ‘’Un film magnifique et poignant’’, d’après le jury.
‘’Le film choisi l’est grâce au personnage singulier qu’il nous propose. Un homme captivant, fascinant et surtout persévérant que l’on prendrait pour un fou, mais qui est loin de l’être. Son auteur a d’ailleurs raison de le qualifier de moitié fou, moitié génie’’, explique le jury pour le choix de ‘’Songho’’. En effet, c’est le film de la Sénégalaise Kady Diédhiou qui a remporté le premier prix dans la catégorie Documentaire. En 90 minutes, Kadi Diédhiou nous fait découvrir un homme particulier que la société prend pour un fou, mais qui n’est ni plus ni moins qu’un philosophe. Si ceux qui l’entourent l’écoutaient et le prenaient un peu plus au sérieux, ils se rendraient compte qu’il est plus sain d’esprit qu’eux.
Au-delà de cet aspect mental, le film montre le combat d’un homme qui veut plus vivre sa passion que vivre de sa passion. Tout travail est le bienvenu. L’essentiel, pour lui, est qu’il soit payant et puisse lui permettre d’avoir des sous. Lesquels devraient lui permettre de financer la sortie de son premier album.
Pour le prix d’Interprétation, la lauréate est une jeune Rwandaise du nom de Fabiola Nhiyokubwayo. Elle a joué dans ‘’Une place pour moi’’ de la réalisatrice Clémentine Dusajambo. Un beau film sur la situation d’une jeune albinos. A l’école, ses camarades ne veulent pas d’elle. Sa mère se bat pour la maintenir dans cet énième établissement qu’elle intègre. Elle se bat également contre toute une société qui porte un regard stigmatisant sur Elkia et ceux qui sont comme elle.
Le président Macky Sall primé
Les organisateurs ont, à leur tour, décerné un prix intitulé ‘’Image et Vie’’. Cette année, ils ont décidé de l’attribuer au président de la République Macky Sall qui se bat, disent-ils, pour le financement des pellicules.
En effet, à partir de 2018, l’enveloppe allouée au Fonds de promotion à l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA) passe du simple au double. ‘’Ce matin (NDLR : mercredi matin) nous avons adopté le budget 2018. Et l’engagement pris par le président de la République devant les cinéastes a été effectivement concrétisé. Il sera exécuté en 2018’’, a annoncé hier le ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly qui présidait la soirée de clôture de ce rendez-vous annuel du cinéma.
Par conséquent, le FOPICA recevra désormais 2 milliards de francs CFA. Et comme pour dire que le président Sall mérite le prix qui lui a été décerné par Image et Vie, M. Coulibaly a ajouté que ‘’cet engagement financier traduit l’ambition qu’il a pour le pays, du point de vue de son développement. Vous avez misé sur la jeunesse et je suis heureux de constater qu’une jeune Sénégalaise aux talents multiples a remporté un prix au cours de ce festival’’.
Durant cette soirée, a été projeté ‘’Wallay’’ du réalisateur aux multiples nationalités Berni Goldblat.
B. BOB