Macky Sall sur les pas de Senghor
Le président de la République accorde de plus en plus une attention particulière au monde de la Culture. Après les annonces de la relance du grand prix du Chef de l’Etat pour les arts et les lettres, de l’organisation annuelle d’une rentrée des arts, de l’augmentation du fonds d’aide à l’édition etc., Macky Sall a promis de décorer des acteurs du premier Festival mondial des arts nègres (Fesman).
Le deuxième acte de la commémoration du cinquantenaire du premier Festival mondial des arts (Fesman) est posé hier. Le colloque réunissant divers intellectuels africains dont le brillant écrivain Wole Soyinka s’est ouvert à Dakar sous la présidence du chef de l’Etat sénégalais. Ce dernier avait le choix entre être à cette rencontre ou ouvrir officiellement le Salon des mines qui se tenait au même lieu. ‘’C’est avec un plaisir tout particulier que je me joins à vous au milieu de tant d’esprits brillants des arts, des lettres et de la culture. J’ai tenu à être avec vous pour marquer tout l’intérêt que revêt pour moi cet évènement. Tout à fait à côté se tient le Salon international des mines, dont je devais présider la cérémonie d’ouverture et j’ai dû faire un arbitrage en y dépêchant le premier ministre’’, a-t-il déclaré.
Sur la même lancée, il a ajouté : ‘’paradoxe me diraient certains pour le géologue que je suis. Que non serais-je tenté de répondre parce que la culture est au début et à la fin de tout. La culture, c’est l’alpha et l’oméga. La culture, c’est l’homme intégral’’. Ainsi, a exprimé le président Macky Sall tout l’intérêt qu’il porte à ce secteur à l’instar du premier Président du Sénégal. Une manière également pour lui ‘’d’assurer la continuité de l’histoire en poursuivant la symphonie de 1966’’. Une année qui reste gravée dans la mémoire de beaucoup d’Africains grâce à Léopold Sédar Senghor. Celui-là même qui avait initié le Fesman 1 en 1966 et qui a aussi beaucoup investi dans la culture.
Devoir de reconnaissance
‘’Senghor avait fait preuve de pionnier en convoquant à Dakar, du 1er au 24 avril 1966, le 1er Fesman, fidèle à son aspiration au dialogue des cultures et des civilisations qui préfigure la civilisation de l’universel ; il avait fait de l’évènement le rendez-vous du donner et du recevoir. J’ai décidé très prochainement de décerner des décorations dans l’Ordre national du Lion les compatriotes qui ont honoré notre pays par leur participation remarquable au succès de cette rencontre. Cela en reconnaissance de leurs œuvres, de leurs talents et de leurs contributions à la culture de notre pays’’, a indiqué M. Sall.
Pour ceux qui ne sont plus là aujourd’hui, cette commémoration est une marque de reconnaissance à leur égard, selon les dires de l’ancien ministre de la culture Abdoulaye Elimane Kane qui a prononcé la conférence introductive. ‘’Cette célébration du cinquantenaire du Fesman 1 constitue un bel exemple d’accomplissement d’un devoir de reconnaissance à l’endroit des grandes figures qui l’ont conçu, préparé et réalisé, je veux nommer Alioune Diop, Aimé Césaire, Léon Gontran Damas, Léopold Sédar Senghor, André Malraux’’, a tenu à rappeler M. Kane. Un souvenir qu’il partage avec le président de la République.
En effet, pour Macky Sall, ‘’les fléaux contre lesquels se battaient les pionniers, sont encore tenaces’’. ‘’Notre monde peine encore à se débarrasser des masques hideux des préjugés de toutes sortes. Des êtres humains sont ciblés, rejetés et violenté du seul fait de la couleur de leur peau, de leur croyance ou de leur appartenance sociale’’, a-t-il dit. C’est ce qu’on appelle le racisme. Le chef de l’Etat de poursuivre : ‘’des travailleurs migrants sont discriminés et exclus des politiques publiques alors même qu’ils contribuent à la sueur de leur front à la prospérité de leurs pays d’accueil. C’est contre ces préjugés que se dressaient les initiateurs du mouvement de la négritude et du premier Fesman’’.
BIGUE BOB