Sitor Ndour entre au tribunal et atterrit en prison
L’ex-directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), Sitor Ndour, est depuis hier pensionnaire de la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Fatick. Un séjour carcéral de 6 mois pour coups et blessures volontaires sur le journaliste Bocar Dieng.
En se rendant hier au tribunal départemental de Fatick pour le délibéré du procès l’opposant au journaliste Bocar Dieng, correspondant de Walfadjri, Sitor Ndour devait imaginer qu’il allait tranquillement retourner chez lui. Rien dans sa mise ne laissait apparaître que l’ex-directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) était préparé pour rejoindre sa nouvelle résidence : la prison de Fatick. Sitor Ndour était moulé dans un ensemble trois pièces en tissu basin aux couleurs jaune poussin. Un accoutrement qui ne cadre pas avec la prison, où le tribunal départemental de Fatick statuant en matière correctionnel l’a envoyé, pour les six prochains mois.
En fait, en condamnant hier Sitor Ndour à six mois de prison ferme, le juge a assorti sa décision d’un mandat de dépôt, à l’audience. C'est la raison pour laquelle, le leader du parti Énergie libérale pour une avancée nationale (ELAN) a été conduit en prison. A sa sortie, il devra allouer la somme de trois millions de francs Cfa au journaliste Bocar Dieng qui réclamait 40 millions. Sitor Ndour lui avait infligé des coups, le 26 février 2012, jour du vote du premier tour de l’élection présidentielle. L’ancien responsable local du Parti démocratique sénégalais (PDS) n’avait pas apprécié un article publié par la partie civile. Dans ledit article, le correspondant de Walfadjri avait écrit que le politicien avait fait venir des étudiants haïtiens à Fatick, pour qu'ils votent en faveur du président sortant, Abdoulaye Wade.
Le journaliste accusait l’homme politique de l’avoir agressé chez lui et détruit son matériel de travail. Mais seuls les coups ont été retenus par le tribunal qui a relaxé Sitor Ndour du délit de destruction de biens immobiliers appartenant à autrui. Le tribunal a aussi relaxé Henri Sarr, garde du corps de l’ex-patron du COUD qui est resté serein au moment où les gardes pénitentiaires le conduisaient en prison. Contrairement à ses proches dont certains, éprouvés par cette condamnation, ont versé des larmes. Peut-être que l’appel introduit par l’avocat du prévenu va les consoler.
FATOU SY