Le dealer nigérian avait convoyé 51 boulettes de cocaïne dans son ventre
Condamné à 12 ans de travaux forcés par la Cour d’assises de Kaolack, Kelvin Okoye Emeka purgera finalement 10 ans. Hier, la Cour d’assises d’appel de Dakar a réduit sa peine.
Alors que ses coïnculpés Abbocy Emmanuel et Edeh Tochokwu ont humé l’air de la liberté, depuis novembre 2010, Kelvin Okoye Emeka est en train de croupir en prison. Dans l’espoir de ‘’retrouver’’ ses deux compatriotes, le Nigérian condamné à 12 ans de travaux forcés pour trafic international de drogue avait fait appel de la décision de la Cour d’assises de Kaolack. Il voulait obtenir une réduction de peine et il l’a finalement obtenue. Car, il purgera finalement 10 ans de travaux.
Mais si cela ne tenait qu’à l’avocat général Alioune Sarr, Emeka purgerait l’intégralité de sa peine. Le parquet n’a pas été convaincu par les arguments de défense avancés par l’appelant encore moins par l’enquête de personnalité. ‘’L’enquête de personnalité est exhaustive. Rien ne nous prouve qu’il est fils unique et que sa mère était malade’’, a fulminé le parquetier. En fait, au cours de l’interrogatoire, Emeka a laissé entendre que c’est dans le but de sauver sa mère qu’il a accepté de convoyer dans son ventre 51 boulettes de cocaïne. Encore a-t-il soutenu : ‘’J’ignorais qu’il s’agissait de la drogue, car Suky m’a fait croire que c’était des substances destinés à la confection de médicaments’’. Selon ses dires, son mandant lui avait demandé de les avaler, car il ne disposait pas de licence pour la commercialisation. ‘’C’est à la gendarmerie que j’ai su que c’était de la drogue, mais c’est l’erreur de ma vie, car je voulais sauver ma mère qui était sur le point de mourir’’, s’est-il défendu. Concernant le délit de corruption d’un fonctionnaire, Emeké a soutenu que c’est le Commandant de la section de Recherches de Tamba à l’époque qui lui avait proposé un arrangement, après son arrestation le 4 novembre 2008 à Gouloumbou. ‘’Le commandant m’a réclamé de l’argent, en disant que c’était une amende. Je l’ai cru, car au Nigeria, on peut être libéré, après le paiement d’une amende’’, a-t-il déclaré pour expliquer la somme de 1,4 million de francs Cfa remis par le président de l’association des ressortissants du Nigeria d’alors Abbocy Emmanuel et son cousin Edeh Tochokwu.
Après son arrestation, Emeka avait proposé un arrangement à l’amiable que les pandores ont feint d’accepter. Sur autorisation de ses supérieurs hiérarchiques et du procureur de Tamba de l’époque, le Commandant Cissé a tendu un piège à Emeka qui voulait transiger à hauteur de deux 2 millions. C’est pourquoi l’avocate de l’appelant a estimé que l’infraction de corruption n’aurait pas existé s’il n’y avait pas eu de provocation policière. Me Ramatoulaye Bâ est convaincue que le délit de corruption a alourdi la peine, même si les juges de Kaolack, dans leur verdict, n'en ont pas tenu compte. C’est pourquoi, elle a sollicité la clémence de la Cour.