Le Dg adjoint du FMI décerne une bonne note au Pse
Le Plan Sénégal Emergent (Pse), est un ‘’bon programme’’. C’est la conviction du Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI). Mitsuhiro Furushawa animait, samedi, à la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar une conférence publique sur le thème ‘’emploi des jeunes et émergence’’.
Dans un amphi plein à craquer, le Directeur général adjoint du FMI a évalué le programme phare de développement du régime actuel. Sans avoir été prolixe, M. Furushawa approuve le Pse qu’il juge pertinent. Seulement, souligne l’expert, il faudra au Sénégal deux éléments à prendre en compte pour relever le défi de la mise en œuvre du Pse. Il s’agit de s’inspirer et de tirer les leçons de l’expérience internationale des pays membres du FMI ayant réussi leur émergence. Ensuite, procéder à des réformes profondes de façon à maintenir la stabilité macro-économique, favoriser une articulation entre les investissements étrangers et les Petites et moyennes entreprises locales (PME). Autre suggestion faite par l’adjoint de Christine Lagarde est l’intégration de l’économie sénégalaise à l’économie mondiale à travers des importations et exportations libres. A cela, s’ajoute la transformation du secteur informel en un secteur d’émergence et porteur de croissance.
La communication du conférencier s’est achevée sur une note d’espoir quant à l’émergence du Sénégal projetée en 2035 qui, à en croire ce haut fonctionnaire japonais du FMI, est possible à cette échéance. Parmi les éléments sur lesquels se fonde cet espoir de développement à l’horizon 2035, il y a la gouvernance et la diplomatie sénégalaises. ‘’Le Sénégal a de nombreux avantages coopératifs avec beaucoup de pays et institutions internationales. Il a également une position géographique stratégique (accès direct à la mer et à l’occident), une assise démocratique entre autres’’, a énuméré M. Furushawa.
Adapter les enseignements aux besoins de l’économie
Comme solution à l’épineuse problématique de l’emploi des jeunes, le président de l’Institut supérieur d’entrepreneurship et de gestion (ISEG), Mamadou Diop, a beaucoup insisté sur la formation. ‘’Avec une formation aux métiers, nous pourrons parvenir à contribuer à l’insertion des jeunes et à réduire le chômage et surtout mettre l’entrepreneuriat au cœur de la formation. Il s’agit de donner à l’étudiant l’occasion de créer son propre emploi, d’être son propre patron.
C’est dans ce sens qu’on a mis en place un incubateur d’entreprises qui mobilise plus de 2 000 étudiants qui s’activent dans la mini boulangerie villageoise avec du gaz, l’agriculture et d’autres projets de transformation agroalimentaires pour essayer de préparer nos étudiants demain à créer les produits et services dont notre pays a besoin au quotidien’’, a indiqué M. Diop, par ailleurs, président de la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur (Fepes).
Sur le même chapitre, le professeur Mamadou Sangharé pense que des réformes sont encore nécessaires dans l’enseignement supérieur. ‘’Le monde bouge. Il faut adapter nos enseignements aux vrais besoins de nos économies. Dans nos universités, les enseignements qui fonctionnent jusqu’à présent, sont ceux qui nous ont été légués par les français. Aujourd’hui c’est aux assemblées de nos universités de proposer des masters adaptés aux besoins de notre pays, ce qui tarde à se faire’’, a déploré M. Sangharé, Directeur de l’enseignement supérieur.
MAMADOU YAYA BALDE