Publié le 20 Mar 2013 - 20:10
CONSEIL NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DES COLLECTIVITÉS LOCALES

 Le budget consolidé d'investissement porté à 5 milliards en 2013

Le budget consolidé d'investissement (Bci) a connu une hausse cette année. Il est passé de 1,4 milliard en 2012 à près de 5 milliards de F Cfa en 2013. C'est l'annonce faite par le président Macky Sall, hier, ouvrant les travaux du Conseil national de développement des collectivités locales.

 

Le Budget consolidé d'investissement (Bci) 2013, dans les secteurs de l'éducation et de la santé, a connu une évolution très significative. C'est l'avis du Chef de l'État présidant hier le Conseil national de développement des collectivités locales. En effet, il a été porté à 5 milliards de F Cfa pour permettre aux collectivités locales de se doter d'infrastructures. ''Pour la construction de salles de classe, pour 2011, nous étions à 1,9 milliard, en 2012, il y a eu une baisse, c'était 1,4 milliard et pour 2013, nous sommes passés à près de 4,5 milliards de F Cfa'', annonce Macky Sall. Avant d'ajouter : ''pour la réhabilitation de postes de santé, nous avons mis 500 000 millions, ce qui fait un total de 5 milliards de F Cfa''.

 

Évoquant le taux faible d'absorption des crédits, il a noté qu'il y a des efforts à faire de la part de l'Administration centrale, du ministère de l'Économie et des Finances, du ministère de tutelle et des Collectivités elles-mêmes, pour absorber ce budget de 5 milliards de F Cfa. ''Il ne faudrait pas que les services centraux, par des lenteurs motivées, ne notifient qu'en juin ou juillet, voire au mois d'août, et qu'en novembre on vous dise que les engagements sont arrêtés'', souligne M. Sall. Faisant état d'une étude récente, réalisée par un cabinet externe, il a dit que le taux d'absorption est seulement de 17 % pour le secteur de la santé, (construction d'hôpitaux et de postes de santé) et de 20 % pour le secteur de l'éducation.''Il est clair qu'avec de tels taux, on ne va pas loin. On ralentit même les niveaux d'exécution'', analyse-t-il.

 

Pcr et pauvreté en milieu rural

 

Ainsi pour arriver à améliorer le taux d’absorption de crédit, il suggère aux services compétents de décentraliser l’ordonnancement du budget mais aussi que l'Autorité de régulation des marchés publics (Armp) et la Direction centrale des marchés publics (Dcmp) disposent enfin d'antennes locales. ''Ce, pour avoir les règles et procédures sur place de manière à permettre, au cours de l'année, d'exécuter le budget alloué'', souhaite-t-il.

 

Le Chef de l'État est aussi revenu sur l'interpellation des présidents de régions sollicitant l'augmentation de leur part sur la Tva. ''C'est vrai que nous sommes autour de 5,5%, mais je crois que nous devons aller au-delà. C'est d'abord par efficacité et par équité, puisque les collectivités sont le premier niveau d'adresse des populations par rapport aux problématiques qui se posent'', signale-t-il. Mais à en croire Macky Sall, cela suppose la définition de règles claires entre l'État et les collectivités. ''A partir du moment où nous augmentons les montants, il faut un compte rendu, pour savoir comment l'argent a été utilisé. D'où la nécessité d'avoir des contrats plans, pour évaluer les projets et programmes'', recadre-t-il.

 

Par rapport l'indemnité allouée aux Pcr, il a dit avec ironie que 250 000 F Cfa c'est raisonnable à cause de l'environnement en milieu rural. ''Il ne faut pas vous comparer au maire, parce que vous êtes tous des exécutifs locaux. Je ne suis pas opposé à ce qu'on la revoie à la hausse, mais il faut qu'on reste dans les limites de la décence par rapport à vos administrés. C'est un milieu rural où la pauvreté sévit de façon plus pesante'', conclue-t-il. Le fond de dotation de la décentralisation est passé de 16 822 910 000 en 2012, à 18 123 301 000 de F Cfa en 2013, soit une hausse de 1 300 391 000 F Cfa.

 

 

DÉLÉGATIONS SPÉCIALES  : «Il n' y en aura plus à des fins purement politiques.»

 

Macky Sall entend mettre fin au découpage anarchique du pays. Il l'a fait savoir hier lors de la réflexion autour de l'Acte III de la décentralisation. Au regard des pratiques observées ces dernières années et marquées par des découpages partisans, ''aux conséquences parfois tragiques, l'État ne nourrit de préoccupations autres que celles de la cohésion territoriale''. Avant de jurer, ''je prends ici l'engagement de veiller à ce que la légitimité électorale ne soit plus entravée par voie réglementaire''. Tout comme, poursuit-il, ''il n'y aura plus de la délégation spéciale à des fins purement politiques''. De ce fait, «beaucoup de collectivités locales ne sont pas pertinentes, il faudra avoir le courage de le dire.»

 

Revenant sur l'Acte III de la décentralisation, le chef de l'État a soulevé trois objectifs. La cohérence dans les actions de développement, la contractualisation entre l'État et les collectivités locales, la modernisation de la gestion publique territoriale avec une réforme résolue des finances locales en tenant compte de la qualité des ressources humaines. Le but à atteindre est d'organiser le Sénégal en territoire viable, compétitif et porteur de développement durable. D'où sa préférence pour une communalisation intégrale du pays.

 

 

PIERRE BIRAME DIOH

 

 

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