Pour s’insurger contre les tracasseries qu’ils rencontrent sur les routes, en particulier lors des contrôles sur la charge à l’essieu, l'Union nationale des mareyeurs du Sénégal (Unms) a décidé d'observer un arrêt de travail illimité, à partir du 15 janvier prochain, sur toute l'étendue du territoire.

L’Union nationale des mareyeurs du Sénégal (Unms) ira en grève illimitée, à partir du 15 janvier prochain. Ses dirigeants l’ont annoncé samedi dernier au cours d’un sit-in tenu à Joal-Fadiouth. Ils s’insurgent contre les tracasseries dont ils se disent victimes sur les routes et lors des contrôles sur la charge à l’essieu. Ils dénoncent un véritable manque à gagner de leur activité, occasionné par l’application de la directive communautaire en vigueur au sein de l'Uemoa et qui leur impose un contrôle sur la charge à l’essieu.

Selon le président de l’Unms, le Sénégal, en appliquant cette directive, n’a pas tenu compte de sa spécificité avec l’existence de ports et de quais de pêche d’où partent les camions qui approvisionnent les autres localités du pays. ‘’Depuis un an, nous nous insurgeons contre cette directive qui limite nos activités. L’Etat du Sénégal devait penser à nous autres mareyeurs avant d’appliquer cette directive’’, déclare Ibrahima Diaw.

Ce dernier souligne d’ailleurs qu’en la matière, le Sénégal ne devrait pas être régi par les mêmes textes avec des pays de la sous-région comme le Mali et la Côte d’Ivoire qui n’ont pas les infrastructures dont dispose la pêche sénégalaise. ‘’Notre pays devait se soucier de la situation des camions frigorifiques qui effectuent un transport interurbain avec des marchandises périssables’’, a fulminé M. Diaw. 

Il rappelle, par la même occasion, qu’à l’instauration du contrôle sur la charge à l’essieu, seuls les camions d’un poids supérieur ou égal à 22 t étaient concernés par la directive. Mais que dans la pratique, même les camions de moins de 22 t ne sont pas exclus du contrôle à l’essieu, ce qui n’est pas du tout normal.

Au-delà de cet aspect, les mareyeurs du Sénégal dénoncent les conditions dans lesquelles se font ces contrôles. A en croire leurs responsables, les postes de pesage ne sont pas équipés d'infrastructures qui leur permettent de bien conserver le poisson ou la glace qui finissent parfois par pourrir ou fondre, si le contrôle dure trop longtemps. Aussi, dénoncent-ils les tracasseries policières rencontrées sur la route et les vols lors du pesage. ‘’Nous ne pouvons plus concevoir que nos marchandises soient volées lors du pesage où nos membres subissent toutes sortes de brimades. Pour dénoncer cette situation à la face du monde, une grève illimitée est prévue à partir du 15 de ce mois’’, décrète Ibrahima Diaw.

IDRISSA AMINATA NIANG (MBOUR)