Aly Ngouille Ndiaye durcit le ton
Face aux députés hier, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a promis désormais un contrôle plus assidu de l’Etat du Sénégal dans le fonctionnement et le financement des organisations de la société civile.
Le retrait de l’agrément de l’Organisation non gouvernementale Leads Africa s’est invité hier aux débats, à l’Assemblée nationale. Interrogé sur la question par les députés, Aly Ngouille Ndiaye n’a pas fait dans la dentelle. Il avertit que, désormais, le contrôle sera de rigueur dans le fonctionnement et le financement des organisations de la société civile accréditées au Sénégal. ‘’L’Etat du Sénégal va contrôler dans les moindres détails les financements qu’elles perçoivent. Tant que je serai là, on mettra de l’ordre dans le fonctionnement des Ong’’, a déclaré hier le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, lors du vote du budget de son ministère.
Pour Aly Ngouille Ndiaye, le mouvement Y en a marre, qui est cité dans cette affaire, n’a pas le droit de recevoir des financements autre que les cotisations de ses membres. Car, il n’avait même pas de statut d’association, en 2011. ‘’C’est seulement en 2013 que Y en a marre a obtenu le statut d’association. Ce qui veut dire qu’il a pendant longtemps opéré en toute illégalité. Nous n’allons plus accepter cela. Désormais, nous allons combattre l’illégalité’’, fulmine-t-il. Avant d’ajouter : ‘’On a retiré l’agrément à Lead Africa, parce qu’il n’a pas respecté l’autorisation. Il peut faire un recours et, au moment opportun, on verra ce qu’on peut faire’’, rumine-t-il. D’ailleurs, relève le ministre Aly Ngouille Ndiaye, Leads Africa n’est pas une Ong, mais plutôt une association étrangère de droit sénégalais qui a failli à ses obligations.
‘’Leads Africa a la même autorisation que près de 19 000 associations et son mode de fonctionnement est régi par le Code sénégalais des obligations civiles et commerciales. Dans le cadre de nos investigations, nous avons remarqué qu’il y a 571 Ong au Sénégal dont seules les 124 respectent les agréments, les demandes d’investissement et les contrôles. En plus, il y a 63 Ong qui ne sont pas répertoriées au ministère de l’Intérieur et qui existent’’, explique le ministre de l’Intérieur.
ASSANE MBAYE