Publié le 16 Nov 2024 - 15:34
VEILLE ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

Fadel Barro regrette la présence de la violence

 

Se servant du prétexte de ce dernier jour de campagne électorale, le président de Jammi Gox Yi a commenté les fausses notes qui l'ont jalonnée.

 

Un message essentiellement de paix. Voilà la contribution du président du mouvement Jammi Gox Yi, Fadel Barro, en cette veille d’élections législatives. Le cofondateur de ce mouvement regrette notamment que l'argument de la force l'ait emporté sur la force de l'argument durant la campagne. “Le constat est amer, la violence verbale et physique a émaillé cette campagne électorale. Malheureusement, c'est devenu une fâcheuse tendance. Cette façon de faire nous a coûté presque une centaine de morts lors des trois dernières années”, relève le journaliste de profession. Il poursuit pour étayer sa thèse en évoquant la période macabre qui s'est écoulée avant l'accession du président Diomaye au pouvoir. “Combien de jeunes sont morts durant ces trois dernières années ? Plus de 80 ont péri et depuis lors, nous attendons que les responsabilités soient situées.”

Dans cette même veine, le leader des Jammistes s'est évidemment attardé sur le discours nationaliste, selon lui un peu trop poussé à l'extrême lors de cette campagne. “Pour clarifier les choses, pour nous, tout nationalisme qui n'a pas comme socle une conscience africaine relève de la xénophobie. Nous sommes tous Africains, tous frères ; certains propos ne doivent pas prospérer dans l'espace public. On peut convaincre son électorat sans verser dans la stigmatisation”, a soutenu Fadel Barro.

La typologie des politiciens selon Fadel

L'intervention de M. Barro ce vendredi a aussi porté sur une tentative de catégorisation des politiciens au Sénégal. “Nous avons deux types de politiciens dans l'espace public. Le premier surfe sur la violence pour faire peur aux masses afin qu'elles adhèrent à son discours. Quant au second, il joue sur les émotions des populations pour obtenir gain de cause. On se rappelle toujours du discours anti-français qui a conduit aux saccages systématiques des supermarchés Auchan et des stations Total à chaque manifestation. Maintenant qu'ils ont accédé au pouvoir, les entendez-vous parler de cela ?” s'interroge le leader des Jammistes. Poussant sa réflexion, il renchérit : “Ce n'est là qu'un exemple parmi tant d'autres. C'est pourquoi, à notre niveau, nous essayons de faire ce genre de contribution afin de toucher celles et ceux qui sont les plus vulnérables, parfois incapables de distinguer le vrai du faux, de ce qui est vraiment sincère et de ce qui ne l'est pas.”

Toujours dans cette dynamique politique, lors de son face-à-face avec les journalistes, le président de Jammi Gox Yi fustige ce réchauffé encore servi aux concitoyens. Selon lui, depuis l'indépendance, on reproduit “les mêmes systèmes, les mêmes politiques publiques, justement les mêmes assemblées nationales”. Tout ceci, dans l'entendement du y en a marriste, démontre que le changement de paradigme s'impose de la part des politiques, mais aussi des gouvernés.

Pour finir, Fadel Barro a plaidé pour une pleine prise de conscience du Président Diomaye de ses prérogatives. Car pour le journaliste, c'est l'unique façon de persuader encore une bonne partie de la population plongée dans un certain scepticisme. “Le slogan Diomaye Moy Sonko a porté l'actuel Président au pouvoir. Mais il est temps que son excellence se départisse de ces habits partisans pour ceux de la Patrie. L'ère du Diomaye Moy Sénégal a sonné. C'est seulement en essayant de devenir le père de la nation qu'à mon avis, une masse critique de Sénégalais pourrait se sentir vraiment concernée.”

MAMADOU DIOP

Section: 
Tas accuse Pastef de "Clanisme"
PUBLICATION DES RAPPORTS D’EXÉCUTION BUDGÉTAIRE : Diomaye et Sonko font pire que Sall
VOITURE DES DÉPUTÉS À 54 MILLIONS F CFA : La fracture morale
VISITE DE SONKO À PÉKIN : Une diplomatie économique au service de la souveraineté
LIBÉRATION DES DÉTENUS, HAUTE COUR DE JUSTICE, LIBERTÉ DE LA PRESSE : Ces mesures fortes attendues par l'opposition républicaine
FIN DIALOGUE NATIONAL : Mi-figue mi-raisin
SITUATION PARTI SOCIALISTE : Les responsables de Dakar appellent à la réunification
JET PRIVÉ DU PM : Entre fantasmes et réalité
DIALOGUE NATIONAL AU SÉNÉGAL : Incertitudes autour du statut du chef de l’opposition
POURSUITE DES TRAVAUX DU PORT DE NDAYANE : Plus de 480 milliards F CFA  investis  en 2025
POUR LA LIBÉRATION DE MANSOUR FAYE : La Cojer départementale de Ndar  se mobilise
MANQUE D’EAU À NDIOSMONE-PALMARIN : Les populations marchent contre la Se’o
MACKY SALL DANS LA COURSE POUR L'ONU : Ambition personnelle ou défi diplomatique africain ?
APR ET GSB PRENNENT LE CONTRE-PIED DU POUVOIR : Le dialogue parallèle des opposants
SÉNÉGAL BINU BOKK : La nouvelle voie politique de Barthélemy Dias
SYSTÈME POLITIQUE : Le dialogue de la réconciliation 
FICHIER ÉLECTORAL : Les limites de l'inscription automatique 
Dialogue national/ PDS
DIALOGUE NATIONAL DU 28 MAI PROCHAIN : Taxawu Sénégal y sera, Gueum Sa Bopp encore indécis
GOUVERNANCE ET TRANSPARENCE PUBLIQUE : Le Forum civil exige plus d’inclusion et de redevabilité de l’État