Près d’une centaine de pro-Gbagbo devant la cour d'assises
La justice ivoirienne a confirmé mercredi 10 juillet les charges retenues contre 84 proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, dont son épouse Simone Gbagbo et son fils Michel Gbagbo, ainsi que le président FPI, Pascal Affi N’guessan. Les prévenus sont accusés de crimes de guerre, crimes de sang, crimes économiques, troubles à l’ordre public, atteinte à la sûreté de l’Etat et entretien de bandes armées. Huit d’entre eux sont accusés de génocide.
Le président ivoirien disait en début de semaine qu’il n’y a pas de prisonniers d’opinion dans son pays, se disait favorable à la liberté provisoire et qu’en définitive le sort des pro-Gbagbo détenus suite à la crise postélectorale se trouvait entre les mains de la justice.
La chambre d’accusation du tribunal d’Abidjan-Plateau vient de ruiner les espoirs de ceux qui s‘attendaient à un geste du pouvoir pour favoriser la réconciliation, en envoyant près d’une centaine de pro-Gbagbo devant les assises, après une audience marathon de confirmation des charges.
Certains, comme le président du FPI (Front populaire ivoirien), Pascal Affi N’Guessan, sont en prison depuis plus de deux ans. Simone Gbagbo est en résidence surveillée. D’autres ont bénéficié de la liberté provisoire, comme Gilbert-Marie Aké N’Gbo, le Premier ministre du gouvernement postélectoral de Laurent Gbagbo.
Tout ce monde sera donc jugé par une cour d’assises. Sauf dispositions particulières, il faudra encore plusieurs mois avant la programmation des procès. Les avocats de ceux qui sont encore en prison peuvent toujours continuer à demander la liberté provisoire pour leurs clients. Mais la veille de leur comparution au futur procès, même les prévenus en liberté provisoire devront se constituer prisonniers. C’est la règle pour les procès en assises. Aucune charge n’a été retenue pour seulement quatre à six partisans de Laurent Gbagbo, dont son médecin.
RFI