L’AMS dénonce un manque de considération
L’Association des métiers de la musique du Sénégal (AMS) annonce avoir livré au ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, avec copie au ministre de la Culture et de la Communication, un document relatif aux préjudices et à l’impact de la pandémie dans l’industrie créative du Sénégal, sans avoir reçu une réponse en retour.
L’Association des métiers de la musique du Sénégal (AMS) interpelle le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, sur la situation dans le secteur de la culture qui se complique, en cette période de crise sanitaire. Au moment où les autres secteurs s’organisent avec leurs ministres de tutelle, celui de la Culture semble absent. L’AMS, qui n’a pas attendu la tutelle pour s’organiser, a anticipé, en faisant des propositions à Abdoulaye Diop. Mais elle semble plus que déçue par l’attitude de ce dernier.
Daniel Gomes et Cie, à travers un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’, dénoncent ‘’une attitude incompréhensible du ministère de la Culture et de la Communication’’ et ‘’un manque de considération’’. L’AMS a déposé, le 27 mars 2020, un document au ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, avec copie au ministre de la Culture et de la Communication. Ce document est accompagné des statistiques de la Sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), de deux annexes et des premières estimations d’une enquête à l’endroit de ‘’tous les acteurs culturels, toutes catégories confondues’’. Mais depuis lors, c’est le silence total, du côté du ministère de la Culture.
Las d’attendre, les membres de l’AMS fustigent le fait qu’’’aucune de leurs propositions n’ait fait l’objet de la moindre considération’’. Ils pestent : ‘’Nous ne comprenons pas que la proposition de création d’un guichet unique, sous la supervision d’un comité de suivi des opérations composé des représentants d’acteurs culturels, du ministère de la Culture et de la Sodav, ne reçoive aucun écho, voire une contreproposition de la part des autorités.’’ Ces acteurs ne seraient-ils pas les bienvenus ou seraient-ils volontairement écartés ? Quoi qu’il en soit, ils ne comprennent pas ‘’que les cultures urbaines et quelques acteurs culturels triés sur le volet soient considérés comme seuls interlocuteurs valables auprès des autorités’’.
Aussi, Daniel Gomes et Cie disent ne pas comprendre la démarche du ministère, qui consiste à appeler des acteurs culturels pour les inviter à venir récupérer une aide financière de ses services, ‘’avant même que la composition du comité national de suivi ne soit actée’’.
Malgré ses inquiétudes, cette association refuse de croire que ‘’la grande masse des acteurs de la musique en particulier et ceux du secteur de la culture en général sont les agneaux d’un sacrifice programmé par les effets de cette crise effroyable !’’.
Assane Dia (Chargé Com ministère) : ‘’Nous allons leur répondre’’
Joint par ‘’EnQuête’’ hier, le chargé de communication du ministère de la Culture et de la Communication, Assane Dia, réagit : ‘’Ils ont envoyé leur document ; ils n’ont qu’à attendre. Nous allons leur répondre.’’
Pour rappel, le 16 mars 2020, l’AMS tirait la sonnette d’alarme en prévenant sur les conséquences néfastes que pourrait engendrer la pandémie chez les artistes. Et le 19 mars 2020, lors d’une rencontre réunissant les ministres de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, du Tourisme et Transports aériens, Alioune Sarr, et les représentants du patronat, la culture s’était faite représenter par la présidente du Conseil d’administration de la Sodav, Ngoné Ndour. C’est grâce à elle d’ailleurs, révèle l’AMS, que le secteur culturel a été pris en compte et invité lors de cette rencontre.
C’est au sortir de cette réunion, en outre, qu’Amadou Hott a déclaré qu’une commission composée de quelques membres du gouvernement, des partenaires, de la BCEAO et d’un représentant du secteur privé allait être mise en place. Depuis, du côté de la culture, rien de concret, selon les acteurs.
BABACAR SY SEYE (STAGIAIRE)