L’OMS recommande le vaccin d’AstraZeneca pour les plus de 65 ans
L’Organisation mondiale de la santé estime que le vaccin du laboratoire britannique peut être administré pour cette tranche d’âge, « même si des variants sont présents dans un pays ».
Les campagnes de vaccination contre le Covid-19 se poursuivent un peu partout dans le monde. Dans des recommandations très attendues, et alors que l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca est de plus en plus questionnée, le comité d’experts sur les vaccins de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a assuré, mercredi 10 février, que le vaccin du laboratoire britannique pouvait être administré aux plus de 65 ans. Plusieurs pays, dont la France, ont pris une position inverse.
Le vaccin, développé par la société anglo-suédoise AstraZeneca et l’université d’Oxford, est au centre d’un débat scientifique sur son efficacité chez les plus âgés. En Europe, l’Agence européenne des médicaments a autorisé, le 29 janvier, son administration chez les plus âgés, mais plusieurs pays de l’Union européenne (UE) n’ont pas suivi cette recommandation. L’Espagne, l’Italie, la Belgique, la Roumanie invitent à utiliser un autre vaccin pour les plus de 55 ans. D’autres pays européens, comme la France, l’Allemagne, la Suède, l’Autriche ou la Grèce, ont fixé l’âge limite à 65 ans.
Le groupe stratégique consultatif d’experts de l’OMS sur la vaccination (SAGE) ajoute qu’il recommande son utilisation « même si des variants sont présents dans un pays ». Il déclare que « cette étude a été conçue pour évaluer l’efficacité [du vaccin] contre toutes les formes de gravité de la maladie, mais la petite taille de l’échantillon n’a pas permis d’évaluer spécifiquement l’efficacité du vaccin contre les formes graves du Covid-19 ».
Ces indications interviennent alors que l’Afrique du Sud a annoncé mercredi que sa campagne de vaccination serait finalement lancée avec le vaccin du laboratoire Johnson & Johnson, en remplacement de celui d’AstraZeneca-Oxford, dont l’efficacité contre le variant local du virus – connu sous le nom 501Y.V2 et considéré plus contagieux et largement responsable de la deuxième vague dans ce pays – est jugée « limitée » selon une étude. L’Argentine, elle, a donné son feu vert à l’utilisation du vaccin Covishield, issu d’un transfert de technologie d’AstraZeneca.
- L’Afrique du Sud choisit Johnson & Johnson plutôt qu’AstraZeneca
La campagne de vaccination en Afrique du Sud sera donc lancée avec le vaccin du laboratoire Johnson & Johnson a annoncé le ministre sud-africain de la santé, Zweli Mkhize. Dimanche, les autorités sud-africaines avaient suspendu le démarrage d’un ambitieux programme de vaccination qui devait avoir lieu dans les prochains jours avec un million de doses AstraZeneca.
« L’efficacité du vaccin Johnson & Johnson contre le variant 501Y.V2 a été prouvée », a affirmé Zweli Mkhize devant la presse. Il n’a pas précisé la date de lancement de la campagne.
A l’heure actuelle, l’Afrique du Sud, pays africain le plus durement frappé par le Covid-19, a commandé 9 millions de doses de vaccin Johnson & Johnson, dont une première livraison, en petite quantité, est attendue la semaine du 15 février. Le premier arrivage sera probablement utilisé comme « stock de recherche », a déclaré le ministre.
Un peu plus tard dans la journée, le gouvernement s’est dit prêt à revendre ou à échanger le million de doses du vaccin AstraZeneca en sa possession auprès de pays touchés par la souche originelle de coronavirus.
- Le Pérou lance sa campagne de vaccination
La campagne de vaccination péruvienne a débuté mardi matin dans les hôpitaux de Lima, où plusieurs centaines de médecins, d’infirmières et de personnel de santé ont reçu la première dose du vaccin. « Nous avons établi un calendrier de cinq jours » pour vacciner tout le personnel, a expliqué le directeur de l’hôpital San Bartolomé, Carlos Santillan, après avoir reçu la première dose.
Le président par intérim du Pérou, Francisco Sagasti, s’est lui aussi fait vacciner dans la soirée à l’hôpital militaire de Lima « sans peur, avec confiance et espoir », a-t-il dit. « N’ayez pas peur du vaccin », a ajouté le chef de l’Etat, qui a dit espérer que « tous les Péruviens seront vaccinés cette année ». Il a précisé qu’en cette première journée, 3 449 médecins et agents de santé se sont fait administrer le vaccin à Lima. D’ici à dimanche, le pays devrait disposer d’un million de doses du vaccin de Sinopharm.
- L’Argentine autorise l’utilisation du vaccin Covishield
L’Argentine, qui a démarré sa campagne de vaccination le 29 décembre 2020 avec le vaccin russe Spoutnik V, a autorisé mardi l’utilisation du vaccin Covishield fabriqué par le laboratoire indien Serum Institute of India (SII).
Il s’agit du vaccin développé par l’université d’Oxford-AstraZeneca, déjà homologué en Argentine le 30 décembre, fabriqué en Inde à partir d’un transfert de technologie. Le SII produit à grande cadence des millions de doses de ce vaccin pour l’Inde et une grande partie des pays en développement.
- Le vaccin russe au Venezuela la semaine prochaine
Les premières 100 000 doses du vaccin russe Spoutnik V, sur un total de dix millions commandées, arriveront la semaine prochaine au Venezuela, a annoncé, mardi, le président Nicolas Maduro. « Nous allons commencer à vacciner le personnel médical, tout le personnel sanitaire du pays, puis les personnes les plus vulnérables, puis les professeurs », a précisé le chef de l’Etat dans une allocution télévisée.
Ce premier contingent représente 1 % du total de la commande passée lors de la visite d’une délégation russe en novembre 2020.
- Les vaccinations débuteront la semaine prochaine au Japon
Le premier ministre japonais, Yoshihide Suga, a annoncé mercredi que la campagne de vaccination débuterait en milieu de semaine prochaine lors d’une réunion avec des représentants du gouvernement.
- Au Chili, plus d’un million de personnes vaccinées
Le Chili a dépassé, mardi, le million de personnes vaccinées contre le Covid-19 mardi, six jours après le début du processus de vaccination de masse chez les personnes âgées, qui ont rejoint le personnel médical déjà vacciné depuis décembre, a rapporté le ministère de la santé.
Le pays a vacciné un total de 1 025 580 personnes, dont 376 519 ont plus de 78 ans. Pour ce faire, le Chili a acquis quatre millions de doses auprès du laboratoire chinois Sinovac, selon la même source. L’objectif du gouvernement est de vacciner 5 millions de personnes d’ici à la fin mars et d’atteindre 15 des 18 millions d’habitants du pays d’ici à juillet.
Le Monde avec AFP