Publié le 17 Sep 2021 - 02:06
CREATION D’UN COMPLEXE CULTUREL A BAMBEY PAR LES FRERES THIOUNE

La culture au service de l’éducation et du développement

 

Les musiciens du groupe Les frères Thioune sont conscients qu’on peut éduquer et développer sa localité, voire son pays à travers la culture. C’est dans ce sens qu’ils ont ouvert, à Bambey, un complexe culturel dénommé ‘’Centre du jour’’.

 

Les frères Thioune, un groupe de musiciens basés en Espagne, entendent contribuer au développement de leur localité et à la réussite et à l’épanouissement des enfants par le biais de la culture. Après avoir passé 18 ans en Europe, Khaly et Aly Thioune ont décidé de retourner au bercail, là au tout a commencé, pour mettre sur pied un ambitieux projet qui est à la fois culturel, social et éducatif. Il s’agit d’un complexe qui regroupe plusieurs entités, niché à l’extrémité de la région de Diourbel, plus exactement dans le département de Bambey.

Le centre culturel dénommé ‘’Centre du jour’’ est au cœur du projet. Dans ce lieu chaleureux et convivial où des personnages comme Baye Alé Niang ornent les murs, il est construit une salle informatique, un jardin d’enfants et une boulangerie. Dans un premier temps, l’idée est de créer, bénévolement, des activités qui permettront aux enfants de travailler leur créativité. Car, selon les initiateurs, la musique n’est pas seulement de l’amusement. ‘’Il faut changer de paradigme pour éveiller la conscience des enfants et faire émerger la société. Il faut occuper les enfants et leur transmettre des choses qui ont de la valeur. Ici, nous avons un complexe polyvalent où la culture, notamment la musique, est utilisée comme moyen d’éducation. La musique peut nous aider à préserver nos valeurs et à éduquer nos enfants. Parce que la musique, c’est aussi une autre possibilité d’être auprès de la population. Et l’éducation doit avoir une place privilégiée dans le secteur de la musique’’, déclare Khaly Thioune.

En marge de la cérémonie de lancement des activités du centre culturel, il a ajouté que grâce à la boulangerie, officiellement ouverte le même jour, qui aidera le centre à fonctionner, ‘’les enfants talibés peuvent avoir un ravitaillement en pain, gratuitement, chaque matin. De plus, il annonce que ces gamins vont désormais pouvoir profiter des toilettes du centre pour se laver. Ces derniers auront également la possibilité de pratiquer la culture maraîchère’’.

Faire de Bambey le centre de la musique sénégalaise

Toujours dans le cadre des activités éducatives, Khaly Thioune et ses partenaires organiseront, avec la coopération des écoles, des visites au profit des élèves avant le mois de décembre. ‘’On va collaborer avec des écoles pour qu’elles viennent effectuer des visites ici. Les élèves seront séparés en groupes et il y aura plusieurs activités (conférences sur l’inter-culturalité, sur l’immigration et sur le développement, une projection de films, musique, animation culturelle). Chaque enfant participe à une activité de son choix. On terminera avec une récapitulation’’, a fait savoir ce diplômé de l’Ena (Ecole nationale des arts). 

Au-delà de cet aspect social, l’objectif de Khaly Thioune et Cie, c’est de faire de Bambey le centre de la musique sénégalaise, voire un lieu de ralliement des plus grands artistes du monde, alors que presque tout est centré à Dakar. C’est ainsi qu'en plus de la création d'un studio d’enregistrement moderne, d’une salle de conférence et d’un espace de résidence que l'on retrouve dans le centre culturel, un hôtel sera construit à proximité de cet édifice. ‘’Nous voulons renouveler la musique sénégalaise. Nous jouons de l’afrobeat et de la World Music. Des styles qui sont très bien consommés au niveau international. C’est pour cela que nous voulons créer un cadre qui puisse accueillir, ici à Bambey, tous les musiciens qui nous viennent de l’extérieur du pays. C'est d'ailleurs pour cela qu’on organise le festival Cila Bokk, dont la première édition s’est déroulée en 2019.  A cause de la Covid-19, c’est en 2022 que la deuxième édition aura lieu’’, a dit Khaly Thioune. Il annonce qu’un artiste très populaire en Espagne du nom d’Aristi de Moreno, a déjà prévu de venir avec son groupe à Bambey.

Le coup du projet tourne autour de 250 millions de F CFA, avec l’aide du financement de Hermano Thioune et de la fondation Afrocanarias, selon Khaly Thioune.

BABACAR SY SEYE

Section: 
EXPO "TRAITS ET LETTRES" AU CARRÉ CULTUREL : Le pouvoir de l'art dans l'éducation et la transformation sociale
AVANT-PREMIÈRE « AMOONAFI » DE BARA DIOKHANE : L'art, l'histoire et le droit au service de la mémoire
EXPOSITION "SYMBOLES DE LA VIE : AU-DELÀ DU REGARD" : Réflexions sur la condition humaine
LE SYNPICS ET CONI IA LANCENT UNE FORMATION : Vers une révolution technologique du secteur médiatique
LIBERTÉ DE PRESSE ET DROIT À L’INFORMATION : RSF appelle les députés à instaurer quatre réformes
BIENNALE OFF : L'Orchestre national raconté à Douta Seck
EXPOSITION FALIA La Femme dans toutes ses facettes
MUSIQUE À L’IMAGE : Plusieurs jeunes formés au Sénégal
CÉLÉBRATION 50 ANS DE CARRIÈRE : L’Orchestra Baobab enflamme l’Institut français de Dakar
15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Seulement deux prix remportés par le Sénégal
BIENNALE DE DAKAR : Un éveil artistique, selon Bassirou Diomaye Faye
CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE LA 15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Dak’Art pour un voyage culturel
EXPOSITION ‘’FAIRE LIEU’’ À DAKAR : Cinq lieux africains comme espaces de transformation
BIENNALE DE DAKAR   - EXPO ‘’DEVOIR DE MÉMOIRE’’ : Un modèle d’engagement culturel
Goncourt 2024
PRÉSENTATION TAARU SÉNÉGAL : La première Symphonie d'Amadeus
PARTICIPATION DES USA À LA BIENNALE DE DAKAR : Mettre en lumière l’influence de la culture africaine sur l'art américain
MARIAM SELLY KANE - JOURNALISTE : Une voix pour les femmes et les enfants
MBOUR - MONITORING SUR L'ÉMIGRATION CLANDESTINE : La Commission nationale des Droits de l'homme à la recherche de solutions
PROJECTION DU FILM ‘’FÀTTE XAJU FI’’ : Un appel à la mémoire pour la bonne gouvernance