BBY s’indigne de l’appel à la violence
On se rend coup pour coup entre le pouvoir et l'opposition. La déclaration des Organisations membres de la sous coalition BBY vient en témoigner.
"Pour avoir expérimenté et réussi, dans le contexte d’un pays en développement, un modèle démocratique éprouvé et reconnu comme tel dans le monde entier, le Sénégal s'est toujours distingué par la maturité de sa classe politique et de ses régulateurs sociaux qui ont toujours su, en toutes circonstances, faire prévaloir la sagesse sur les solutions de radicalité, chaque fois que des crises qui sont dans l’ordre naturel des choses en démocratie, se sont invitées dans l'espace public". C'est par ce rappel que le communiqué des Organisations membres de la sous coalition BBY a voulu poser le débat et mettre en garde contre le regain de tension noté en cette veille électorale.
Sur cette même déclaration, on peut relever une situation assez paradoxale entre un Sénégal "émergent" et un autre en "proie à des tensions politiques". "Nous sommes confrontés de nos jours au paradoxe d'une nation qui n'a jamais autant réuni des atouts pour réussir son émergence ; mais qui, au même moment, est traversée par des formes d’extrémisme sans précédent dans certaines composantes de sa classe politique", regrette le communiqué
Sans le nommer, le communiqué en a placé une à l'endroit de Ousmane Sonko. "C'est en effet la première fois dans notre trajectoire démocratique qu’un leader politique dont le parti bénéficie d'une existence légale décide d'assumer ouvertement son option de remettre en cause les fondements républicains de notre État par une attitude de défiance systématique à l'égard de toutes les institutions du pays sans exception", peut-on lire.
Ces responsables de BBY regrettent que, dans la cohérence de sa logique, ce leader de parti qui se présente en réalité en "chef de guerre, ne rate aucune occasion pour appeler à la guerre civile invitant ouvertement ses partisans à emprunter la voie de l'élimination physique de responsables de la majorité politique qui gouverne le pays ainsi que les membres de leurs familles".
Naturellement, les signataires Me Ousmane Sèye (CPE), Abdou Fall (Alternatives citoyennes Andu Nawle), Abdoulaye Makhtar Diop (SURS), Thierno Lo (Coalition ADIANA), Aliou Dia (DAAN DOOLEYI), Mamour Cissé (PSD/JANT BI) et Ibrahima Badiane (UFN) condamnent cette voie empruntée par les opposants. "Nous, leaders d’organisations membres de la sous-coalition BBY, tenons à marquer avec force notre indignation face à de telles positions politiques que rien ne peut justifier dans une démocratie aussi respectée que la nôtre".
Ainsi, ils poursuivent : "Nos organisations tiennent à ce qu'il soit entendu que la démocratie Sénégalaise que les partisans de la violence politique souhaitent anéantir a été le fruit de combats acharnés gagnés au prix d’énormes sacrifices consentis sur plusieurs générations par des hommes et des femmes qui n'ont ménagé ni leur liberté ni leurs vies pour la faire triompher".
Mamadou Diop (stagiaire)