L’arrêté de la controverse
Le Syndicat des travailleurs de l’Administration fiscale (STAF) demande le retrait d’un arrêté ‘’qui divise les travailleurs de la Direction générale des impôts et domaines (DGID) en deux catégories : les sortants de l’ENA et les non-sortants de cette école’’. Pour le STAF, cet arrêté remet en cause le climat social de la boîte.
Des travailleurs des impôts et domaines crient à la discrimination au sein de cette Direction. Ces derniers, affiliés au Syndicat des travailleurs de l’Administration fiscale (STAF), informent qu’un arrêté qui date d’un an est venu diviser les agents en deux catégories : les sortants de l’École nationale d’administration et les non-sortants de l’ENA. Selon le secrétaire général du syndicat, Alassane Ba qui présidait, samedi dernier au Centre international de commerce extérieur du Sénégal (Cices), le premier congrès du STAF, l’arrêté donne plus de faveur aux agents qui viennent de l’École nationale d’administration.
Or, à côté, informe Alassane Ba, il y a d’autres corporations telles que des ingénieurs topographes, des ingénieurs du Cadastre, des statisticiens, des chauffeurs… ‘’Cet arrêté est venu chambouler ce qui existait dans la maison et remettre en cause la cohésion sociale. Nous le trouvons anormal et depuis un an, on demande son retrait’’, dénonce M. Ba. Ce dernier de rappeler que, ‘’depuis la sortie de ce texte, toutes les autorités compétentes ont été saisies pour son retrait’’. Mais il constate que c’est l’omerta totale par rapport à la question.
‘’Que l’arrêté soit purement et simplement retiré’’, met en garde Alassane Ba. Pour lui, dans la Fonction publique, il y a des critères qui organisent le système : critères de hiérarchie, critères de performances et critères de position. ‘’Ces dispositions, si vous les remettez en cause, vous remettez en cause beaucoup de choses’’, rappelle-t-il. Avant d’affirmer que le syndicat qu’il dirige va utiliser toutes les armes de droit pour passer à une vitesse supérieure. ‘’Nous allons vers des mouvements de grève et nous allons utiliser tout ce que la législation syndicale permet pour le retrait de cet arrêté. Il y a une gestion très corporatiste à la DGID’’, ajoute-t-il.
Sur un autre registre, le secrétaire général du STAF révèle que derrière les 1 000 milliards de recettes fiscales collectés l’année dernière, se cachent beaucoup de frustrations. ‘’Même si la DGID a réussi des recettes record, elle pouvait largement les dépasser parce que le potentiel fiscal est là’’, croit savoir M. Ba. Qui poursuit : ‘’Nous sommes très en deçà de ce que l’on peut avoir. Mais le climat social continue à détériorer cette situation. Il y a une discrimination dans le partage des sommes légalement dues à des agents suite à l’effort de contrôle de verbalisation.’’
ALIOU NGAMBY NDIAYE