Les acteurs rassurent
Depuis quelques temps, le bruit circule qu’il n’y a plus de lits disponibles dans les Centres de Traitement Epidémiologique (CTE). Des acteurs renseignent qu’il n’en est rien, mais si c’est tendu.
Cette deuxième vague de la pandémie met à rude épreuve le système de santé de ce pays. L’accroissement du nombre de cas qui nécessitent une prise en charge pose le problème de la disponibilité des lits, dans les Centres de traitement épidémiologique, et leur prise en charge. D’ailleurs, depuis quelques jours, des échos font état d’une indisponibilité de lits dans les CTE, surtout à Dakar. Une information battue en brèche par nos sources. Selon un médecin qui préfère garder l’anonymat, la capacité litière des CTE à Dakar est de 44 lits simples et 38 occupés. Le taux d’occupation est de 86%. Dans les régions, renseigne notre source, ils ont 130 lits simples et 31 occupés. Ce qui fait un taux d’occupation de 23, 85%, avec 99 lits disponibles.
Sur le plan national, confie-t-on, la capacité litière disponible est de 174 lits ; le taux d’occupation est de 55%. ‘’Il y a 183 lits installés à Dakar et 159 sont occupés, le taux d’occupation est de 87%. Les lits de réanimation, pour cas graves, on est à 88% à Dakar ; dans les régions, on est à 69%’’, confie-t-on. Selon les confidences de notre interlocuteur, nous ne sommes pas encore à un stade de saturation, malgré la situation. ‘’Il faut comprendre que les patients ne viennent pas pour rester. Les gens guérissent et sortent. En plus, cela concerne uniquement les régions de Thiès et de Dakar, pas tout le pays. Nous avons assez de places dans les CTE et les hôpitaux pour gérer le nombre de malades. Il n’y a pas de quoi avoir peur’’, assure-t-il.
Ces précisions faites, il dénonce les fausses informations données aux populations. ‘’Lors de la première vague, quand les centres de traitement avaient été débordés, nous avions communiqué. Ça sera le cas pour cette deuxième vague, si on est débordé ou s’il n’y a plus de lits disponibles’’, fait-il savoir.
‘’La situation est grave, mais nous ne sommes pas saturés’’
A ce propos, Docteur Bachir Ndiaye soutient que le pays a révisé sa stratégie de prise en charge des malades. Alors que le pays avait, dans un premier temps, décidé de placer systématiquement à l’hôpital ces malades. Qu’ils présentent ou non des symptômes de la maladie. ‘’Aujourd’hui, ces centres disposent encore d’une marge de manœuvre, avant d’atteindre la saturation. Elle sera maintenue, si et seulement si, les populations adoptent les gestes barrières’’, dit-il. Dr Ndiaye confie qu’ils ont appris à décongestionner les CTE, surtout avec la stratégie du traitement à Domicile.
‘’Parmi ces nombreux cas positifs, près de la moitié sont traités chez eux. Nous avons beaucoup appris avec la première vague. Donc, il y a des choses que nous évitons. Surtout que cette vague ne concerne pas tout le pays. Donc, rassurez-vous, il n’y a pas de saturation de lits’’, précise le médecin.
A Dakar, nous sommes, dit-il, à 86% de taux d’occupation dans les CTE. ‘’Les hôpitaux ne sont pas pris en compte dans ce décompte. C’est vrai que la situation est grave, mais nous ne sommes pas saturés, encore moins débordés. Mais, il faut le dire, nous avons la maitrise de la maladie et de la prise en charge, mais, nous n’avons pas la maitrise de la chaine de contamination qui continue de progresser’’, précise le médecin.
VIVIANE DIATTA