Des papys sont de retour
De la benjamine des députés, Fatou Thiam au doyen Moustapha Niasse, il y en a pour tous les goûts dans la nouvelle Assemblée nationale. Notamment avec ces dinosaures jeunes et vieux qui pourraient donner un peu plus de piquant à la vie parlementaire.
Outre les novices, le travail parlementaire dans la douzième législature se fera avec le concours de grands revenants comme Moustapha Niasse, Secrétaire général de l'Alliance des forces du progrès (AFP), les socialistes Doudou Issa Niasse, Aïssata Tall Sall et Aminata Mbaye, le leader de l'Union pour le renouveau démocratique (URD), Djibo Leyti Kâ...
A côté de ces derniers, il faut également citer les députés de Rewmi, en l'occurrence Adja Garmy Fall, Samba Bathily et Oumar Sarr, un trio rescapé de la douzaine de parlementaires proches d'Idrissa Seck et qui avaient défié Wade en 2005 avec un groupe parlementaire dissident. Il y aura aussi Moustapha Cissé Lô (APR) et Mously Diakhaté (Mouvement A3j).
Au Parti démocratique sénégalais (PDS), Ousmane Ngom, Aïda Mbodji (ancienne vice-présidente de l'institution) et Mamadou Diagne Fada. L'ultime ministre de la Santé de Me Wade fait son grand retour dans l'hémicycle autrement galonné : président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates du Pds dans l'opposition. A ses côtés, Oumar Sarr, le coordonnateur désigné par Wade, candidat malheureux à la présidence de l'Assemblée face à Niasse.
Entre les deux groupes, les non inscrits comme l'expérimenté Djibo Leyti Kâ veilleront au grain. Ancien baron socialiste jusqu'en 1998, année où il a claqué la porte du PS, DLK avait présenté sa propre liste aux élections législatives de cette même année. En véritable bête électorale, il bouleverse alors l'échiquier politique national avec 11 députés. Auparavant, en 1998, il introduit une motion de censure pour renverser le gouvernement de Mamadou Lamine Loum. Sans succès.
Exclu en juin 1999 du PS, Moustapha Niasse a été député de 2001 à 2007. A dire vrai, ce poste de président de l'Assemblée nationale ne lui est pas totalement étranger : il en a été l'intérimaire pendant son premier mandat parlementaire.
Vieux renard de la politique autant que syndicaliste invétéré, Doudou Issa Niasse entame son troisième mandat parlementaire, dont le premier en tant que responsable politique au Parti socialiste. Pour les deux autres mandats, il a été chaque fois élu député sur le quota de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) en tant qu'organisation affiliée au PS. L'expérience parlementaire, il la tire de son vécu syndical et de son engagement politique. «Le travail parlementaire est le même. Quel que soit le niveau où l'on se trouve, le travail se fait en commission», a rappelé celui qui avait dit non au projet de loi sur l'ajustement structurel. Un épisode qui a contribué, selon lui, à la chute du PS en 2000.
ASSANE MBAYE