Publié le 26 Jan 2013 - 08:34
DR BABATOUNDE OSOTIMEHIN, SG ADJOINT DE L'ONU

''Aucune femme ne doit mourir en donnant la vie''

 

Faire en sorte qu'aucune femme ne meure en donnant la vie. C'est l'engagement pris par les acteurs luttant contre la mortalité maternelle, lors du sommet de la CARMMA (Campagne pour l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique) qui a eu lieu cette semaine à Addis-Abeba, sous les auspices de l'Union africaine et de l'UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population).

 

Selon le Secrétaire général adjoint de l'Onu et Directeur exécutif de l'UNFPA, Dr Babatounde Osotimehin, malgré certains résultats remarquables, plus de 450 femmes et filles continuent de mourir chaque jour en Afrique de complications de grossesse ou à l'accouchement.

 

''Les décisions prises en Éthiopie cette semaine aideront à stimuler une transformation positive de l'Afrique. Si l'on veut que le continent poursuive le remarquable progrès économique et social réalisé durant la dernière décennie, la réduction de la mortalité infantile et maternelle doit être une absolue priorité. Il est à notre portée de faire en sorte qu'aucune femme ne meure en donnant la vie. Tenir cet engagement est aussi entre nos mains'', a-t-il souligné dans une déclaration reçue à EnQuête. A l'en croire, pour que le continent tire le grandement profit de son riche potentiel, il faut encore relever bien des défis. Et aucun n'est aussi redoutable que celui qui consiste à améliorer le bilan de l'Afrique en matière de santé maternelle.

 

Dr Osotimehin soutient qu'en dépit d'exceptionnels résultats dans bien d'autres pays, la situation ne s'est pas améliorée en Afrique au même rythme que dans les autres continents. ''Une récente étude publiée par The Lancet, revue médicale de grande renommée, a montré qu'en 2008, huit des dix pays enregistrant les taux de mortalité maternelle les plus élevés se trouvent en Afrique. Les pays qui ont été frappés, avec une sévérité particulière, par l'épidémie du VIH/Sida ont vu les chiffres augmenter, plutôt que de baisser, ces dernières années'', a informé le Nigérian. Il a ajouté que ''si l'Afrique compte seulement 14 % de la population mondiale, elle regroupe nettement plus de la moitié des décès maternels dans le monde. Ces pertes représentent un coup de frein brutal pour le développement économique et social au sens le plus large''.

 

Pour M. Osotimehin, ce ne sont pas des maladies incurables qui causent ces pertes humaines, mais c'est le manque d'accès à la planification familiale, de soins élémentaires et d'une assistance qualifiée lors de l'accouchement, d'examens médicaux et de conseils durant la grossesse. Le grand nombre de naissances non assistées, en partie faute de praticien(ne)s qualifié(e)s aide à expliquer les taux élevés de mortalité maternelle.

 

''Succès''

 

Pour tenter de combler ce déficit, le Cameroun, par exemple, ouvre actuellement huit écoles de sages-femmes. ''Nous assistons à des succès analogues sur tout le continent, avec le renforcement des systèmes de santé, un financement accru et de nouveaux partenariats entre les secteurs public et privé et le bénévolat. La Sierra Leone a introduit la gratuité des services médicaux pour les femmes enceintes et leurs bébés'', a fait savoir le Secrétaire exécutif de l'UNFPA. La Campagne pour l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA) a été lancée il y a trois ans par l'Union Africaine, avec le soutien de l'UNFPA. Son objectif est de galvaniser l'action politique et de forger de nouveaux partenariats à travers des sociétés entières, afin d'identifier les raisons des décès maternels et de mettre en place les politiques et ressources nécessaires pour y remédier.

 

Viviane DIATTA

 

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