Barth sans gants

Lors de son point de presse tenu ce lundi 21 juillet 2025 à Dakar, le leader du mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk, Barthélemy Dias, a vivement réagi, entre autres, à la récente déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko, qui dénonçait un "manque d'autorité dans le pays".
Pour une opposition soudée autour de l'essentiel, Barthélemy Dias prouve qu'il a encore de la ressource. Mais pour l'ex-maire de Dakar, c'est la dernière sortie du chef du gouvernement qu'il fallait d'abord passer à la loupe. Pour lui, les propositions du Premier ministre Ousmane Sonko traduisent une certaine maladresse ou plutôt une méconnaissance des "textes fondamentaux" régissant une République. "Le Premier ministre ne devait pas dire cela. C'est lui le chef du gouvernement. Donc, il gouverne. Il ne comprend pas le français : il voulait dire présider ou c'est le président qui préside", a-t-il lancé, avant d'interpeller directement le chef de l'État : "J'invite le président Bassirou Diomaye Faye à rappeler à son Premier ministre qu'il doit se limiter à gouverner. C'est lui le président que le peuple a choisi pour présider aux destinées du Sénégal."Barthélémy Dias est également revenu sur l'arrêté préfectoral annonçant sa révocation de la mairie de Dakar. Il estime que cette dernière est sans fondement juridique, car n'émanant pas d'un décret présidentiel, comme l'exige pourtant la loi. "Monsieur le Président, je n'ai pas encore vu de décret. Je rappelle que, sauf en cas de crime, aucun maire ne peut être révoqué de cette manière. Or, il n'y a eu ni condamnation ni procédure judiciaire pour crime", a affirmé le maire déchu, interpellant le chef de l'État, Bassirou Diomaye Faye. Il dénonce un excès de pouvoir manifeste de l'administration territoriale et l'invite à garantir le fonctionnement normal des institutions. Barthélémy Dias n'a pas manqué, lors de sa sortie, de commenter ces interdictions d'accès aux salles d'hôtel. Pour lui, "nous sommes dans le même schéma qu'hier". Dias fils a ainsi dit avoir cherché, en vain, un réceptacle mieux adapté pour tenir sa conférence de presse. Mais selon ses dires, plusieurs dirigeants de l'opposition, souhaitant tenir des rencontres politiques dans des hôtels de Dakar, se heurtent à des refus catégoriques. L'ancien maire de Dakar évoque des pressions invisibles, mais manifestes. "On leur a demandé de ne plus nous louer de salles pour tenir nos rencontres. Je ne suis pas le seul dans cette situation. Beaucoup de dirigeants politiques de l'opposition vivent la même chose", a-t-il affirmé. Il dénonce un bras de fer silencieux. entre les autorités et les établissements hôteliers. Toutefois, M. Dias souligne comprendre la position des hôteliers. Il interpelle directement le président de la République. "Je lui rappelle qu'on était ensemble et qu'on était victimes du même traitement. Il ne doit plus l'accepter. On ne doit pas nous interdire l'accès aux salles de plusieurs hôtels, simplement parce que nous sommes dans l'opposition", a ajouté le leader du mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk.Enfin, il a annoncé la mise en place prochaine d'une vaste coalition regroupant des acteurs politiques de tous bords et des membres de la société civile. Une société civile qu'il a défendue avec fermeté. "Elle n'est pas constituée de 'fumiers'. Ce sont de dignes fils de ce pays, qui ont largement contribué aux avancées démocratiques du Sénégal. Ceux qui disent le contraire font preuve d'hypocrisie", a-t-il martelé, ajoutant que certains politiques auraient même besoin d''accompagnement psychologique ou psychiatrique".
Mamadou Diop