Les bonnes et les mauvaises performances de janvier 2025

D’après l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), en janvier 2025, les prix moyens des matières premières sur le marché mondial ont connu beaucoup de fluctuation. Le document fait aussi cas de la production industrielle, du trafic aérien, la compétitivité de l’économie sénégalaise, entre autres.
L’ANSD a publié ses repères statistiques pour le mois de janvier 2025. Selon le document, les prix moyens des matières premières sur le marché mondial montrent une baisse des cours du sucre (-6,9 %), du coton (-2,5 %) et du riz (-0,8 %) en variation mensuelle. En revanche, ceux du maïs (+8,0 %) et du pétrole brut (+7,5 %) se sont relevés durant la période.
En glissement annuel, selon la même source, les cours du sucre (-16,4 %), du coton (-15,1 %), du riz (-13,8 %), du blé (-9,4 %) et du pétrole brut (-0,9 %) fléchissent. Cependant, le cours du maïs (+5,2 %) augmente sur la période.
Pour les productions minières en valeur, au mois sous revue, elles sont marquées par une hausse de celles du sel iodé (+55,3 %) et de l’attapulgite (+17,3 %) en rythme mensuel. En revanche, celles du zircon et de l’or se dégradent respectivement de 25,0 % et de 2,5 % sur la même période.
Productions
Par rapport à janvier 2024, seule la production en valeur de l’or (+30,3 %) s’améliore au mois sous revue. Celles de l’attapulgite (-42,5 %), du zircon (-26,4 %) et du sel iodé (-18,9 %) reculent.
Dans le même temps, la production totale d’électricité régresse de 9,6 % en rythme mensuel. Cette contre-performance est liée à la baisse de la production de la Senelec (-10,6 %) ainsi qu’à ses achats auprès des autres producteurs (-9,2 %). En glissement annuel, la production totale d’électricité décroît de 2,9 % au mois sous revue.
Par contre, la production industrielle, suivie à travers l’Indice harmonisé de la production industrielle (IHPI), se relève de 29,3 % en glissement annuel. Cette croissance est portée par la production des ‘’industries extractives’’ (+61,1 %), des ‘’industries environnementales’’ (+27,2 %), des ‘’industries manufacturières’’ (+12,5 %) et de l’’’électricité, gaz et eau’’ (+2,3 %).
En janvier 2025, la production de ciment diminue de 0,7 % en variation mensuelle. Cependant, une bonne tenue des exportations (+18,2 %) et des ventes locales (+6,0 %) de ciment est notée durant la même période. Rapportées au mois de janvier 2024, les exportations (-34,1 %) et les ventes locales (-3,9 %) chutent dans la même dynamique que la production (-14,3 %) de ciment.
Échanges commerciaux
Ainsi, en janvier 2025, les prix à la production industrielle régressent de 0,6 % en rythme mensuel. Comparés à un an auparavant, ils reculent de 1,2 % au mois sous revue. Les échanges commerciaux sont marqués par une augmentation des prix à l’importation (+3,1 %) et une dégradation des prix à l’exportation (-1,1 %), par rapport au mois précédent.
Ainsi, les termes de l’échange s’amenuisent de 4,1 points de pourcentage, s’établissant à 1,06 au mois sous revue contre 1,10 au mois précédent.
Au mois de janvier 2025, l’économie sénégalaise enregistre une perte de compétitivité expliquée par la légère hausse de 0,6 % du taux de change effectif réel (TCER) en variation mensuelle. Cette hausse est imputable au différentiel d’inflation défavorable (+0,9 %) malgré la dépréciation du franc CFA, suite à une baisse de 0,4 % du taux de change effectif nominal (TCEN). Face à ses partenaires commerciaux de la zone UEMOA et de l’euro, les pertes de compétitivité sont évaluées, respectivement, à 1,7 % et 1,2 %.
Le solde commercial est évalué à -416,9 milliards F CFA contre -318,1 milliards F CFA en décembre 2024. Ce résultat s’explique par le recul des exportations (-21,5 milliards F CFA) face à une importante hausse des importations (+77,3 milliards F CFA) en janvier 2025. Le fléchissement des exportations est principalement lié au repli de celles de l’or monétaire (-36,2 milliards F CFA), des produits de la mer (-9,8 milliards F CFA), de l’acide phosphorique (-9,5 milliards F CFA), du titane (-6,5 milliards F CFA) et, dans une moindre mesure, du zirconium (-2,0 milliards F CFA) ainsi que du phosphate (-1,4 milliards F CFA).
Concernant les importations, leur accroissement est imputable à l’augmentation des achats extérieurs de produits pétroliers (+62,1 milliards F CFA), d’huile brute de pétrole (+49,7 milliards F CFA), de matières plastiques artificielles (+16,9 milliards F CFA) et d’autres produits pétroliers raffinés (+12,3 milliards F CFA).
Trafic aérien
Au mois sous revue, le trafic aérien à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) se caractérise par une baisse de la quantité de fret (-7,1 %) ainsi que des mouvements d’aéronefs (-9,2 %) en variation mensuelle. Quant au nombre total de passagers, il connaît une légère hausse de 0,9 % sur la période. Comparés à un an auparavant, la quantité de fret (-44,7 %), les mouvements d’aéronefs (-14,3 %) et le nombre total de passagers (-3,9 %) régressent au mois sous revue.
Secteur tertiaire
En janvier 2025, le secteur tertiaire est marqué par une contre-performance du chiffre d’affaires (CA) des services (-15,5 %) ainsi que celui du commerce (-6,3 %) par rapport au mois précédent. La baisse du CA des services est principalement due à la contre-performance de celui de l’’’hébergement et restauration’’ (-36,4 %), des ‘’activités financières et d'assurance’’ (-25,3 %), des ’’activités de services de soutien et de bureau’’ (-22,7 %) et du ‘’transport’’ (-17,0 %) durant cette période.
Pour le commerce, la baisse du CA est liée à celui du ‘’commerce de détail’’ (-10,7 %) et celui du ‘’commerce et réparation d'automobiles et de motocycles’’ (-5,6 %).
Cependant, elle est atténuée par la bonne dynamique du ‘’commerce de gros’’, enregistrant une hausse de 9,4 % de son chiffre d’affaires durant la même période.
Prix à la consommation
Les prix des produits à la consommation suivis par l’IHPC se rehaussent de 1,1 % au mois sous revue, relativement au mois précédent. Cette augmentation est portée essentiellement par l’inflation des prix des ‘’produits alimentaires et boissons non alcoolisées’’ (+2,0 %), des ‘’boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants’’ (+4,1 %) et de ‘’logement, eau, électricité, gaz et autres combustible’’ (+1,1 %). En glissement annuel, les prix se renchérissent de 1,8 % au mois sous revue.
Recettes de l'État et situation monétaire
En janvier 2025, les recettes totales de l’État régressent de 81,8 milliards F CFA mensuellement. Cette situation fait suite à la diminution des recettes fiscales (-66,5 milliards F CFA) et non fiscales (-15,3 milliards F CFA) durant cette période. En glissement annuel, les recettes totales de l’État augmentent de 113,1 milliards F CFA au mois sous revue, sous l’effet de la hausse de 107,9 milliards F CFA des recettes fiscales.
Par contre, l’évolution de la situation monétaire est marquée par un repli de 1,3 % de la masse monétaire M2 en rythme mensuel. Ce comportement est expliqué par l’évolution de la masse monétaire M1 (-1,8 %) durant la même période. Au niveau des contreparties, la mauvaise dynamique des actifs extérieurs nets (-3,9 %) et des passifs à caractère non monétaire (-4,1 %) explique cette situation.
Cheikh THIAM