«Mon histoire avec Beyonce, Mamadou Niang, Kolo Touré…»(première partie)
Warra Charlotte Gomis ne donne pas envie de travailler. La sexy journaliste de Canal plus est retrouvée au bord de la piscine d’un grand hôtel dakarois, allongée sur son transat, verre à la main, prête à dévorer sa salade aux crevettes. ‘’Moi, je suis en vacances’’, sourit-elle dans son deux-pièces, recouvert par un paréo transparent. Comme à l’écran, WCG semble débordante d’énergie et avide de partage. Elle parle de son métier avec passion et enthousiasme ; de son enfance, de ses origines, et de son physique, avec retenue. On la sent fière de ses multiples vies professionnelles ; licenciée en droit avant d’être journaliste (presse écrite, radio, et Tv), elle a été chargée de com', mais aussi serveuse dans les restos et boîtes de nuit. Celle qui se décrit comme «travailleuse, espiègle, et curieuse de tout», n’a peur de rien. Et surtout pas d’aller décrocher une méga star comme Beyonce, alors qu’elle n’est encore que… stagiaire.
Warra, quelle est la signification de votre prénom ?
Warra en manjak (Ndlr : langue parlée par l’ethnie du même nom vivant principalement en Casamance et en Guinée Bissau) veut dire quelqu’un de bien, quelqu’un de beau. Ou quelque chose de beau ou de bien. Warra, c’est l’un de mes quatre prénoms : Warra, Charlotte, Aïta, et… Le dernier, je vais le taire.
Pourquoi ?
(Elle sourit) Je ne sais si vous connaissez la culture manjak, mais il y a des noms dont on n’est pas particulièrement fier (rires).
Les spectateurs africains vous ont découverte lors de la dernière CAN 2012 avec une chronique décalée dans l’émission Jour de CAN. Est-ce que vous pouvez nous parler de vos origines, vous êtes manjak, née au Sénégal ?
Non, je suis née en France. Après, on peut dire que c’est une page un petit peu sombre de ma vie que je ne veux pas partager. C’est à trois mois que je suis venue au Sénégal. J’y suis restée jusqu’à l’âge de 5ans avec ma mère avant de retourner avec elle en France. Je ne suis revenue au Sénégal après, qu’à 18 ans. A partir de ce moment, je suis revenue tout le temps jusqu’en 2007. Après j’avais plus le temps avec le boulot.
Comment s’est passée votre enfance, adolescence ?
(Rires) Vous allez loin là. J’ai eu une enfance agréable.
Vous avez grandi où en France ?
J’ai grandi à Paris. Ma petite enfance, je l’ai faite dans le 1er arrondissement. Ensuite en banlieue dans le 91, à Massy-Palaiseau.
Que gardez-vous de votre identité manjak, sénégalaise ?
Je garde tout ce qui m’a été appris. Les gens pensent que je suis super fashion mais je suis une très bonne cuisinière (elle prend l’accent africain). Moi, je te fais le « thiebou dieun », le « thiebou yapp », le « soupou kandja », le « mafé », le « yassa ». Je sais tout faire, parce que j’ai reçu une éducation très stricte. Et de par ma mère, être une femme, c’est savoir gérer son foyer, savoir faire à manger et savoir s’occuper des siens. C’est la base. Ensuite, elle m’a laissé faire mes études. Elle voulait que je sois une femme complète. Donc, une femme au foyer. Ce qui n’a rien de péjoratif. Et aussi une femme active. J’ai tout d’une sénégalaise sauf peut-être l’accent ou les manières. Il y a beaucoup de gens qui méchamment te disent que tu n’es pas sénégalaise. Je leur dis si je le suis. Ils pensent peut-être que leur amour pour le Sénégal est plus fort que le mien.
Cela vous fait mal quand on vous dit que vous n’êtes pas sénégalaise ?
Oui, ça me fait mal (elle se répète). On ne peut pas reprocher à quelqu’un de ne pas être sénégalais parce qu’il n’a pas grandi au Sénégal.
Aujourd’hui comment vous vous sentez culturellement ?
Moi, je suis internationale vraiment. Je parle anglais, français, espagnol, manjak et japonais. Je pense que je suis une citoyenne du monde. Quand je vais quelque part si j’aime le pays, je l’aime vraiment. Et personne ne peut venir me pointer du doigt et me dire : ‘’ce n’est pas ton pays’’. Quand on va quelque part, si on aime la culture, la manière dont ils vivent, pourquoi ne pas dire : « ah ça c’est chez moi ». Je suis sénégalaise. Je suis guinéenne (de Bissau). Je suis internationale.
Parlez-nous de votre scoop avec Beyonce, comment avez-vous fait ?
Ce n’était pas très compliqué (sérieuse). A l’époque, j’étais au Japon pour un stage en fin de première année d’école de journalisme. Je bossais avec un journaliste du «Japan times». Je sortais beaucoup. Il y avait une boite qui s’appelait la « feria », super célèbre. Il n’y avait que des mannequins qui y entraient et des super stars. Un jour, j’y suis allée et c’était l’anniversaire de Beyonce. J’avais la chance d’être en VIP avec Beyonce. On était que deux noires en VIP. Une foncée : moi. Et une autre un peu plus claire : Beyonce. Comme j’aime beaucoup danser, je m’y suis mise. Logiquement, elle est venue vers moi et m’a dit : «hé tu danses trop bien». On a échangé et un peu parlé sur la piste de danse. Je lui ai dit que je travaillais pour le journal « Beauté black » en lui expliquant le concept et je lui ai demandé si je pouvais écrire un article et elle était d’accord. Je n’ai pas passé la journée avec elle. Il ne faut pas mentir. J’ai passé tout au plus 2h avec elle. C’est une femme qui est occupée. C’est comme ça j’ai écris un article sur elle avec sa biographie. J’ai pu avoir une approche différente des autres articles qui ont été écrits. J’ai eu des éléments plus pointus sur elle. Et voilà, cela a boosté les ventes. C’était génial.
Vous avez rencontré des stars africaines du foot quand vous travailliez pour la campagne de lutte contre le paludisme de l’Unicef. Est-ce qu’il y a quelques-unes qui vous ont impressionnées sur le côté humain ?
(Sans hésiter)Kolo Touré. C’est un être bon. Il est très ouvert sur ce qui se passe autour de lui et dans le monde. C’est quelqu’un de très sensible. J’ai beaucoup apprécié sa manière de s’impliquer dans la campagne avec d’autres comme Momo Sissoko, Copa Barry ou Cali de l’Angola. Après eux, il y a eu toute la clique de Marseille avec Souleymane Diawara, Baky Koné, Taye Taïwo, Stéphane M’Bia, Charles Kaboré, les frères Ayew, je les adore ce sont mes petits chouchous. Et puis, il y a tant d’autres, et je m’excuse, si je ne les ai pas tous cités…
…Mamadou Niang ?
‘’Mamad’’, il a été très impliqué comme les autres dans les causes africaines. Je l’adore. Je l’aime vraiment beaucoup. Souleymane (Diawara) je l’adore aussi. Il a un côté un petit peu renfrogné. Les gens le trouvent distant, mais c’est juste parce qu’il a subi trop d’attaques. C’est un être gentil, vraiment très gentil, intelligent, qui a conscience de ce qui se passe mais qui a aussi son propre caractère et qui ne veut pas se laisser imposer des choses.
La suite à 13 Heures
NDIASSÉ SAMBE
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