Me Ibrahima Mbodji est dans de sales draps
L'affaire est plus grave que celle qui a valu à Me Abdoulaye Babou, poursuivi pour escroquerie portant sur 33 millions, d'être suspendu par l'ordre des avocats. Elle oppose Papa Daly Ndiaye, ingénieur du Génie civil à Me Ibrahima Mbodji, avocat à la Cour. Une histoire d'escroquerie et d'abus de confiance portant sur la somme de 65 millions F Cfa.
En plus d'avoir écopé d'une suspension de 3 ans dont 2 ans ferme et un an de sursis de l'Ordre des avocats, Me Ibrahima Mbodji a déjà fait l'objet d'une inculpation, selon certaines sources qui déclarent attendre notification de la décision du juge d'instruction. L'avocat est poursuivi par Papa Daly Ndiaye, ingénieur du Génie civil, directeur général de DM. Sa, pour les délits d'escroquerie et d'abus de confiance portant sur la somme de 65 millions F Cfa.
À l'origine un projet immobilier opposant Papa Daly Ndiaye et ses partenaires espagnols aux héritiers de feu Dieynaba Guèye. En effet, Babacar Dia, Abdel Kader Dia, Amadou Guèye Dia et Yacine Diama Dia avaient le choix entre distraire 300 m3 de leur titre foncier N°6471/D6 de 771 m3 pour le compte de Mme Sylvie Dossou ou rembourser sa mise de 57 millions dans un projet immobilier. Devant ce dilemme, les investisseurs espagnols représentés par Papa Daly Ndiaye consentirent ''à sauver le terrain en entrant dans le projet''. Ils réglèrent la dette de 57 millions, à la date du 12 juin 2007. Papa Daly Ndiaye déclare : ''Me Jean Paul Sarr nous a alors délivré une attestation n°1412 du 25 juin 2007, puisque chargé par les Consorts Dia de procéder à la vente de la parcelle de 300 m3, au profit de ma Société DM. Sa, en cas de non remboursement, au plus tard le 25 novembre 2007 de la somme de 57 millions F Cfa majorée des frais financiers y afférent dont les héritiers se sont reconnus débiteurs''.
Toutefois, poursuit l'ingénieur du Génie civil, après avoir signé un procès-verbal de conciliation avec le conseil des héritiers, le 26 août 2010, l'avocat a encaissé 65 millions F Cfa, composés de la créance principale de 57 millions et de 8 millions au titre des intérêts. ''Me Ibrahima Mbodji ne m'a jamais informé ni des discussions avec l'autre partie, ni des conclusions des documents signés, ni de la saisine du notaire pour la vente du terrain, ni des perceptions du chèque de 65 millions et ce, depuis le 27 octobre 2010 jusqu'en juin 2012, soit 20 mois après'', raconte Papa Daly Ndiaye.
''Les éléments de diversion'' de l'avocat
Par contre, faisant jouer la duplicité à fond, l'avocat continua à lui faire croire que la procédure était en cours. L'ingénieur Papa Daly Ndiaye, dans un document, a listé tous ''les éléments de diversion'' de l'avocat, des mails échangés aux SMS, en passant par les correspondances. ''Jusqu'au 18 juin 2012, Me Mbodji a tenu à me faire comprendre que la procédure judiciaire était en cours, alors qu'il avait, depuis le 27 octobre 2010, perçu le chèque de 65 millions''. Dans un courrier en date du 22 mars 2012, Me Mbodji lui écrit : ''Je vous rappelle que cette affaire a été appelée à l'audience du 17 mars 2012'', alors qu'il n'en est rien. Une autre fois, l'avocat invoque la ''grève des greffiers'' et la ''paralysie de la justice''. Il poursuit sa correspondance par : ''Je comprends l'impatience de vos partenaires'' et termine par : ''Mais à l'impossible, nul n'est tenu''.
Aujourd'hui, Papa Daly Ndiaye a maintenu sa plainte et a refusé la conciliation proposée par l'avocat. Me Mbodji avait proposé d'accepter une créance de 70 millions et voulait la régler par paiement immédiat de 5 millions. 15 millions à la date du 10 septembre 2012 et le reliquat, par versements de 3 millions. Pour justifier sa démarche, Papa Daly Ndiaye déclare simplement qu'il veut mener ''un combat citoyen''. Nous n'avons pas pu entrer en contact avec Me Mbodji, malgré nos coups de fil et SMS.
Gaston COLY
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