L'ordre des architectes crie son malaise
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L'ordre des architectes a tenu une conférence hier, pour attirer l'attention des pouvoir publics sur la nécessité de les impliquer dans les grands travaux.
L'ordre des architectes n'apprécie pas son exclusion de la commande publique de l'État. Il l'a fait savoir hier lors d'une conférence portant sur les défis de la bonne gouvernance. ''Force est de constater qu’il y a une absence de concertation réelle et sincère avec la puissance publique, malgré les initiatives de la corporation'', alerte Wagui Diop, président de l'Ordre des architectes du Sénégal. Diop et compagnie en veulent pour preuve le recours à l’expertise étrangère de l’État du Sénégal pour des programmes tels que l’Aéroport de Diass, les Université de Ziguinchor, Kaolack, Thiès''.
Mieux, poursuivent-ils, l'État les a zappés récemment pour ce qui est de la construction du ''centre de conférence prévu pour le sommet de la Francophonie, ainsi que le Mémorial Gorée''. Ce qu'ils qualifient de frustrant. À cet effet, ''il est clair qu’un grand nombre de confrères sont encore exclus des grands travaux de la République'', constate les experts en travaux publics.
Toujours dans la même lancée, Diop fustige le fait que le cadre d’exercice de la profession soit également ''vicié par des questions liées à la transparence dans l’attribution et l’exécution des marchés de prestation, ou par des fractionnements volontaires des budgets d’investissement''. S’y ajoute, avance-t-il, ''l’absence de débouchés pour la grande majorité des architectes, ce qui entraîne d'autres conséquences telles que la précarité vécue par un grand nombre de confrères''.
Revenant sur l'origine du malaise avec l'État, Diop et ses confères, expliquent que depuis quelques mois, pour alerter les autorités sénégalaises sur la persistance de mauvaises pratiques ''qui ont été à la base de toute cette anarchie que nous connaissons au niveau du patrimoine bâti dans notre pays, un Mémorandum et un corpus de propositions ont été remis au chef du Gouvernement''. Mais le fruit des réflexions de l’Ordre n’a ''jamais été suivi de réponses concrètes, encore moins de réaction volontaire pour leur mise en œuvre'', se désolent les bâtisseurs.
Or pendant ce temps, l’État ''n’a eu de cesse d’annoncer des projets de construction de logements, cela sans tenir compte de notre savoir-faire et de notre expertise, mais surtout de notre demande pour une concertation plus large'', estiment-ils. D'ailleurs, de l'avis de Wagui Diop, l’État foule au pied la réglementation. Car la sensibilisation des citoyens à la qualité du cadre de vie et à l’Architecture reste quasiment inexistante. ''Le mal est qu’au mépris de toute forme de prudence, l’on se met à construire partout et n’importe comment'', s'insurge-t-il.
Évoquant les sites déclarés non ''aedificandi'' , il relève les zones d’inondations, celles situées tout autour de l’aéroport, les zones humides aux environs des Niayes, dans d’anciens ''Tanns'' au niveau de la banlieue de Dakar, à Thiaroye, dans les grandes villes comme Pikine et Guédiawaye et tout autour de la nouvelle autoroute à péage entre autres. Cela crée, conclue-t-il, ''un paysage affligeant de laideur au niveau des quartiers, avec des lotissements sans âme, sans verdure, sans espaces paysagers''
PIERRE BIRAME DIOH
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