Fappel - Afrique de L’ouest
La Fédération des associations des professionnels de la presse et éditeurs en ligne de l’Afrique de l’Ouest (Fappel-AO) se dit ‘’préoccupée par le pillage systématique de ses contenus par des moteurs de recherche, des agrégateurs et applications des plateformes internationales. Elle s’inquiète également de l’invasion pernicieuse de son espace par les régies publicitaires liées ou non aux plateformes internationales et qui pratiquent un dumping qui menace tout aussi dangereusement la survie des entreprises de presse locale’’. De plus, ‘’les organisations faîtières des huit pays de l’UEMOA estiment que cette cannibalisation éhontée de leurs contenus constitue une sérieuse menace à leur survie, surtout dans un contexte de crise et de morosité économiques chroniques.
C’est pourquoi elles s’insurgent contre ces reprises illicites et abusives de leur travail sans contrepartie significative. La Fappel-AO réclame, dans la foulée, une revalorisation des coûts par clic et par impression (CPC et CPM) de Google qui sont très dérisoires sous nos tropiques et l’éligibilité de tous les pays de la sous-région aux programmes de monétisation de toutes les plateformes’’. Ainsi, elles ‘’interpellent respectivement chacun de nos États sur leur rôle de régulateur du secteur de la communication. Elles sollicitent l’appui de nos gouvernements respectifs, des organisations communautaires au niveau régional ainsi que tout partenaire technique et financier pouvant aider à réunir tous les acteurs des médias et en face des représentants des Gafam (Google, Amazone, Facebook, Apple et Microsoft) ainsi que les autres moteurs de recherche, agrégateurs et responsables d’applications de multinationales’’.
...Ces organisations ‘’appellent de tous leurs vœux à la création d’une grande coalition africaine ou des États d’Afrique de l’Ouest pour la mise en place de partenariats équitables avec ces géants de l’Internet. La Fappel-AO estime que la situation que les sites d’information et journaux en ligne sont en train de vivre peut conduire à la faillite de beaucoup d’entreprises de presse, et par conséquent, une perte d’emplois de milliers de jeunes à travers la zone UEMOA. Cette problématique est tout aussi saillante que celle liée à la liberté de presse’’, écrivent-elles dans leur note. ‘’Il s’agit de questions de survie de nos entreprises de presse locale.
Cela s’explique par le coût énorme de production de l’information de qualité, le recrutement de personnel qualifié et professionnel sans oublier l’obligation de se mettre à jour par rapport à la technologie de pointe dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information et les charges sociales et fiscales qui vont avec’’. Il est ajouté dans la note que ‘’depuis quelques années, les entreprises de presse en ligne de la zone font d’énormes efforts de professionnalisation. Elles appellent d’ailleurs de tous leurs vœux à une certification, une labellisation des contenus et espèrent y arriver avec l’aide des partenaires. Tous ces efforts sont pour le rayonnement de nos pays avec une bonne présence au rendez-vous du donner et du recevoir sur la toile. Si nos États, les institutions communautaires et les partenaires ne réagissent pas face à ce pillage qui a tant duré, la Fédération des associations des professionnels de la presse et éditeurs en ligne de l’Afrique de l’Ouest n’exclut pas de poursuivre en justice toutes ces plateformes qui cannibalisent leurs contenus et les tuent à petit feu’’.