Publié le 11 Jun 2024 - 19:11
FOOT - ÉQUIPE NATIONALE  

Coup de projecteur sur la prestation des Lions

 

Frustrée par la RD Congo et victorieuse face à la Mauritanie, l’équipe du Sénégal s’est relancée dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Mais que faut-il retenir de la prestation des Lions lors de leurs deux dernières sorties avant d’aller en vacances ?

 

Edouard Mendy impérial

L’ancien portier de Chelsea a retrouvé la main, depuis son arrivée en Saudi Pro League. À l’image de sa saison sous le maillot d’Al-Ahli, Édouard Mendy a démontré qu’Aliou Cissé n’avait pas tort de lui faire toujours confiance. Sur l’ensemble des deux rencontres de cette fenêtre de juin, il a été l’une des plus grandes satisfactions. Réactif et décisif, Mendy a été impérial sur sa ligne de but. Il a permis à maintes reprises à l’équipe du Sénégal de rester debout dans des moments de faiblesse, grâce à ses sauvetages. Contre la Mauritanie, il contrarié les Mourabitounes dans leur tentative de percer le mur sénégalais, dans les quinze premières minutes de la partie. Sa copie aurait été parfaite, s’il n’avait pas pris le but contre la RDC. Cela ne serait pas arriver si la défense n’avait pas été défaillante dans son marquage.

Abdoulaye Seck, le déménageur

Il fait partie des joueurs qui ont le plus capitalisé sur ces deux dernières rencontres. Pour l’une des rares fois, Abdoulaye Seck a joué deux matchs complets d’affilée. Le moins qu’on puisse dire est que l’ancien défenseur du Casa Sports n’a pas déçu. Par son imposant gabarit et sa présence dans les airs, il a su faire le ménage dans la zone de vérité du Sénégal. Ce n’est pas Pape Ibnou Ba qui va dire le contraire. L’attaquant de la Mauritanie n’a pas eu un après-midi facile sur la pelouse du stade Cheikha Ould Boïydiya de Nouakchott, tellement il a été tamponné par le colosse sénégalais, qu’il n’a pratiquement pas eu la possibilité de se retrouver face à Mendy. Avec lui, le côté droit de la défense des Lions a été bien gardé.

Kalidou Koulibaly, encore au rendez-vous

Le capitaine des Lions n’a pas dérogé à sa réputation de leader de la défense sénégalaise. Par sa force physique et mentale, sa technique dont lui seul a le secret, Kalidou Koulibaly a répondu présent la plupart du temps, aussi bien face à la RD Congo que contre la Mauritanie. Toutefois, le champion d’Arabie saoudite avec Al-Hilal a fauté dans sa couverture sur le but de Mayele. L’attaquant congolais a réussi à se défaire de son marquage avant de fusiller Édouard Mendy. L’ancien joueur de Chelsea n’a pas non plus été nickel dans ses relances. Il a manqué de justesse dans son geste quand il a voulu toucher directement ses coéquipiers de l’attaque. Mais dans l’ensemble, capitaine Koulibaly a été au rendez-vous.

Moussa Niakhaté, le coup de mou

Pour composer sa défense à trois contre la RD Congo, Aliou Cissé a fait confiance à Moussa Niakhaté pour occuper le côté gauche. Le joueur de Nottingham Forest a essayé de tenir son rôle sur ce flanc qu’il partageait avec Ismaïla Sarr. Seulement, le défenseur de 28 ans n’a pas réussi à faire oublier sa saison compliquée en club. Il a plutôt été un peu à la traine dans ses couvertures et a perdu beaucoup de balles. À sa décharge, on peut noter qu’il n’a pas été aidé par Sarr qui n’assurait pas ses tâches défensives, en tant que piston gauche. Cette prestation pas rassurante lui a couté sa place de titulaire lors du match  contre la Mauritanie. Aliou Cissé l’a mis sur la touche au profit d’Abdou Diallo.

Abdou Diallo, retour satisfaisant

Depuis son match décrié contre la Côte d’Ivoire en huitièmes de finale de la Can-2023, Abdou Diallo a effectué son retour dans le onze de départ dimanche dernier face à la Mauritanie. Le défenseur d’Al Arabi a été préféré à Moussa Niakhaté dans le trio défensif. L’ancien Parisien a fait mieux que le défenseur de Forest. Il a mieux assuré ses tâches défensives sur le côté gauche, même s’il n’a pas été très actif dans le jeu offensif. Pour un retour, c’est plutôt satisfaisant.

Idrissa Gana Guèye, le retour en grâce

C’est sûrement l’un des cadres qui a le plus été en vue durant les deux matchs contre la RDC et la Mauritanie. Très précieux dans la récupération et assurant le statut de leader du milieu de terrain, Idrissa Gana Guèye a été remarquable. Auteur d’une fin de saison époustouflante, grand artisan du maintien d’Everton en Premier League, on ne pouvait pas attendre moins de lui. Il a même reçu les éloges du sélectionneur national à la fin du match. ‘’Gana a été exceptionnel, extraordinaire. Il a été un bon leader. C’est ce qui attend des leaders. Il a accompagné ses jeunes frères au milieu de terrain, que ce soit Lamine Camara ou Pape Matar Sarr. Il a passé son temps à les replacer. Il a vraiment fait un gros match, pas seulement sur le plan footballistique, mais aussi sur le plan mental et surtout sur les attitudes’’. On pourrait même dire qu’il a retrouvé sa place de titulaire dans l’entrejeu.

Pape Matar Sarr, la confirmation

Depuis quelque temps, il est devenu un pion essentiel dans le milieu de terrain sénégalais. Pape Matar Sarr a confirmé son ascension dans sa carrière aussi en club, auteur d’une saison remarquable à Tottenham, qu’en équipe nationale. Il a été disponible et dynamique dans l’entrejeu. Grâce à sa bonne lecture du jeu, il a donné un coup d’éclat au jeu des Lions. La preuve, c’est sur un merveilleux centre qu’il a servi Habib Diallo qui a inscrit l’unique but de la victoire face aux Mourabitounes. Il fait partie des valeurs sûres de l’avenir de la sélection nationale.

Habib Diarra, une intégration réussie

Il fait partie des derniers venus, mais Habib Diarra est déjà intégré dans le dispositif d’Aliou Cissé. En l’absence de Krépin Diatta, il a joué les deux rencontres contre la RDC et la Mauritanie comme piston droit. Le joueur de Strasbourg s’est bien accommodé de cette tâche. Il a été celui qui a essayé de donner de la profondeur au jeu des Lions, quand ces derniers ont manqué de solution face au bloc congolais. Grâce à ses replis défensifs sur le côté droit, il a rendu la tâche plus facile à Abdoulaye Seck. Malheureusement, le jeune milieu de terrain a été stoppé dans son élan par le tacle agressif d’un défenseur mauritanien qui l’a obligé à céder sa place à la mi-temps. Habib Diarra a un avenir prometteur en sélection nationale.

Ismaïla Sarr et Nicolas Jackson, un goût d’inachevé

Étant un des piliers de l’attaque, Ismaïla Sarr devait assurer en l’absence de Sadio Mané. Le sociétaire de l’Olympique de Marseille s’est employé à la tâche en étant la locomotive de l’attaque sénégalaise. Il a été décisif contre la RD Congo en ayant inscrit l’unique but des siens. Il n’a pas pu faire plus pour assurer la victoire à ses coéquipiers, cependant.

Dans l’ensemble des deux matchs, l’ancien Rennais a essayé de porter son équipe. Toutefois, plusieurs observateurs disent rester sur leur faim, car l’ex-pensionnaire de Génération Foot n’est pas parvenu, en l’absence de Mané, à incarner le leadership technique qu’il aurait pu assumer, compte tenu de son ancienneté dans la Tanière, mais aussi de son potentiel technique.

On peut en dire autant pour Nicolas Jackson. L’attaquant de Chelsea a livré une prestation mitigée face à la RD Congo. Il a eu le mérite d’être l’auteur de la passe décisive sur l’ouverture du score d’Ismaïla Sarr. L’ancien joueur du Casa a même été celui qui a le plus pesé sur la défense des Léopards. Mais il a tout gâché en manquant son duel face au portier congolais au moment où le Sénégal avait besoin d’un deuxième but pour assurer la victoire. Malheureusement, Jackson n’a pas eu la possibilité de se racheter, car ayant déclaré forfait contre la Mauritanie à cause d’une blessure.

Iliman Ndiaye, toujours en quête de repères

Son potentiel technique a rapidement conquis les Sénégalais, qui ont réclamé plus de temps de jeu en sa faveur. Seulement, Iliman Ndiaye tarde encore à confirmer ses qualités. À l’instar de sa saison mitigée à l’OM, le jeune attaquant n’arrive toujours pas à trouver ses marques en sélection nationale. Attendu pour animer le jeu offensif des Lions en l’absence de Sadio Mané, Iliman a été plutôt transparent. Malgré ses efforts, il n’a pas su tirer les marrons du feu. Son éclosion est toujours espérée par les Sénégalais.

Habib Diallo, pile à l’heure

Face à la RD Congo, Habib Diallo n’a pas été très tranchant à la pointe de l’attaque des Lions. Mais le joueur d’Al-Shabab s’est rattrapé à Nouakchott. Reconduit à ce poste, sans Nicolas Jackson blessé, Habib a su tirer son épingle du jeu. Il a mis en exergue ses qualités de renard des surfaces par son sens du but et ses appels déroutants. C’est d’ailleurs dans ce registre qu’il a été remarquablement servi par Pape Matar Sarr pour l’ouverture du score. Il a retrouvé le chemin des filets en sélection nationale, après son but contre la Côte d’Ivoire à la dernière Can.

Pour sa part, Lamine Camara, qui a suivi le premier match sur le banc, a retrouvé le milieu de terrain face à la Mauritanie. Le joueur du FC Metz a fait un match correct, même s’il n’a pas terminé la rencontre.

LOUIS GEORGES DIATTA

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