À 100 jours, où en est le Brésil ?
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FOOTBALL - La Coupe du monde commence maintenant ou presque. Dans un peu plus de trois mois, tout le gratin du foot planétaire sera réuni dans ce pays gigantesque. Sécurité, social, infrastructures, entre optimisme de rigueur et inquiétudes légitimes, metronews fait le point.
Cent jours. Le Brésil est dans la dernière ligne droite qui mène à la Coupe du monde. Sauf que d'ici le 12 juin, le pays doit y aller au pas de charge, au sprint même pour espérer être à l'heure à un des plus grands moments de son histoire récente. Point par point, metronews dresse un état des lieux.
SECURITÉ - Un million de personnes ont été tuées au Brésil entre 1980 et 2011. "En France, on a un peu plus d'un homicide pour 100 000 habitants. Là-bas, c'est de l'ordre de 25", rappelle Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
En plus de tenter de pacifier les favelas, les autorités doivent donc s'atteler à assurer la sécurité des 600 000 visiteurs étrangers attendus lors du Mondial. 170 000 policiers et militaires vont être déployés dans les 12 villes hôtes. "Le problème a été éloigné des zones considérées comme touristiquement les plus sensibles, mais il y aura immanquablement des soucis, de par les inégalités vécues par les minorités les plus pauvres", tempère Jean-Jacques Kourliandsky.
AGITATION SOCIALE - En juin 2013, en marge de la Coupe des confédérations, des manifestations massives ont essaimé tout le pays. Avec leur lot de débordements, la faute aux Black Blocs, des petits groupes anarchistes. "Les mouvements sociaux sont la rançon du succès des politiques sociales des dix dernières années", décrypte Jean-Jacques Kourliandsky.
"Cinquante millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Désormais, ils attendent de l'Etat qu'il améliore les services collectifs comme les transports." Reste que les mouvements contestataires ont faibli et qu'"aujourd'hui, il n'y a plus de grandes manifestations comme il y en a eu en mai, juin et juillet." Résignés, 80% des Brésiliens ont assuré qu’ils ne manifesteront pas pendant le Mondial.
INFRASTRUCTURES - On avait frôlé l'incident diplomatique quand, il y a deux ans, Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fédération internationale de football (Fifa) avait invité le Brésil à se mettre "un coup de pied aux fesses". En cause : le retard pris dans la construction des stades. Les douze enceintes devaient être livrées au plus tard le 31 décembre 2013... mais à peine à plus de trois mois, cinq ne sont pas encore prêts.
Celui de Sao Paulo, par exemple, doit accueillir le premier match de la compétition, mais ne sera pas opérationnel avant le 15 mai prochain. Au-delà des stades, c'est l'ensemble des infrastructures du pays qui posent question. "Il ne faut pas attendre de miracle du point de vue des infrastructures de transport", prévient le chercheur de l'Iris. "Ça ira peut-être mieux pour les Jeux olympiques de 2016.
Les aéroports sont déjà à la limite de leur capacité en période normale, mais des travaux sont en cours. Est-ce que ce sera terminé dans les délais ? Personne n'est aujourd'hui en mesure de le dire." Ce que l'on sait d'ores et déjà, c'est qu'à Fortaleza, un terminal provisoire sera improvisé sous une tente gigantesque.
(metronews)