Le Real fait chialer City
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Manchester City a cru par deux fois voir le bout du tunnel. Mais par deux fois, le Real Madrid lui a remis la tête dans le seau avant de l’écarter. 2-3 après le match aller : il faudra un miracle aux hommes de Guardiola pour connaître un printemps européen, la saison préférée des Madrilènes.
Buts : Haaland (19e et 80e) pour les Skyblues // Mbappé (60e), Brahim Díaz (86e) et Bellingham (90e+2) pour les Merengues
Il y a des traditions qui ne se perdent pas. Même dans cette Ligue des champions new look, un Manchester City-Real Madrid ressemble à un vrai classique. Et pour cause, c’est la quatrième année consécutive que les deux formations se rencontrent en phase éliminatoire. Et comme à chaque fois, cette affiche a accouché d’un grand spectacle. À la nuance près que, cette saison, le squad de Pep est en fin de cycle. Si son orgueil a parlé pour mener par deux fois, il n’a pas suffi pour gommer toutes ses carences et encore moins la force de caractère de la Maison-Blanche.
City a retrouvé ses sorties
Ne vous fiez pas au tifo en papier crépon confectionné par le virage de l’Etihad Stadium : l’accueil réservé par les Mancuniens au Real Madrid et à Vinícius Júnior, en particulier, était bien salé. En souvenir de ce Ballon d’or « subtilisé » par Rodri au nez et à la morve du feu follet brésilien, ce sont des huées qui sont descendues des tribunes à chaque mauvaise passe, interception ratée, duel perdu par le 7 merengue. Et quand Clément Turpin refuse le penalty à ce dernier, fauché par Ederson, mais hors jeu avant de disputer son duel, c’est une masse unanime qui se bidonne. En général, comme au judo, les Madrilènes savent se nourrir de la force de cette adversité pour la retourner contre elle. Kylian Mbappé a eu sa chance, Ferland Mendy l’a joué trop collectif et Viní a touché la transversale, Federico Valverde a tenté : cette fois, les onze garçons sapés comme des stewards ont d’abord subi le vent de révolte parcourant les rangs skyblues.
Pour que cette saison ne soit pas cauchemardesque jusqu’au bout, les protégés de Pep Guardiola ont choisi de pratiquer exactement le football qu’aime leur coach. Ça part du côté droit, ça repasse par l’arrière, ça sollicite Ederson qui doit contrôler du bout du pied pour éviter la cagade, ça contourne tout le bloc orange comme on s’engagerait sur le périph, et ça accélère vers le but. Jack Gealish n’a plus qu’à servir Joško Gvardiol qui, après un sprint de 62 mètres, a la lucidité de remettre du torse à Erling Haaland, le Norvégien fusillant ensuite Courtois pour s’offrir son 48e but en 48 matchs de C1. Vingt-et-une passes, onze joueurs impliqués, le tout en 80 secondes… Il aura fallu environ deux fois plus de temps à la vidéo pour valider le chef-d’œuvre, mais City prend bien l’avantage (1-0, 19e). Collectivement.
Ce temps fort, ou plutôt cette renaissance, les Citizens tenteront de la rentabiliser, mais Phil Foden – lancé après la blessure de Grealish – voit sa frappe boxée par Thibaut Courtois quand la tête de Manuel Akanji sur un énième corner de De Bruyne retombe sur la barre. Blafard pendant une vingtaine de minutes, c’est pourtant le Real Madrid qui termine le mieux cette première période. Les deux frappes de KM9 manqueront de spontanéité ou de précision pour accrocher le cadre. Un signe avant-coureur de ce qui se passera après les citrons.
Une Mbappinade et une remontade pour le Real
Parce que ce City n’en est pas là par hasard et parce que ses maux sont encore loin d’être pansés, le Real Madrid insiste. Quelques coups d’accélérateur de ses « Fantastiques » prouvent qu’il en faut peut pour les faire exploser. Impression confirmée à l’heure de jeu. À la suite du coup franc repoussé par le mur de Valverde, la louche de Dani Ceballos profite au Kyks qui égalise d’un geste… étrange. Certains y verront un remake de sa reprise contre l’Argentine en finale de Coupe du monde, d’autres une cabriole conclue du tibia et avec chance. Dans tous les cas, ça fait 1-1.
Voilà le Real lancé ? Pas encore, puisque Ceballos tamponne Phil Foden à l’entrée de la surface. Penalty au bout du pied du cyborg Haaland : Courtois ne peut rien faire (2-1, 80e). Une respiration pour les Anglais vite contenue, la faute à Ederson. Le gardien brésilien se troue d’abord sur sa relance, puis au moment de repousser la frappe de Vinícius. Au bout, c’est Brahim Díaz qui en profite (2-2, 86e). Entré en jeu quelques secondes plus tôt, le joueur formé chez les Skyblues ne célèbre pas, mais n’en pense pas moins : les locaux sont dans le dur. Ce n’est pas la mauvaise relation entre Kovačić et Lewis qui le contredira, puisque ce cafouillage lance Vinícius à l’abordage, son lob pour effacer Ederson est poussé au fond des filets par Jude Bellingham. Avant le retour, le Real Madrid n’a plus qu’une chose à dire à Manchester City .
Man City (4-2-3-1) : Ederson – Akanji (Lewis, 46e), Rúben Dias, Aké, Gvardiol – Stones, Silva – Savinho (Marmoush, 84e), De Bruyne (Gündoğan, 84e), Grealish (Foden, 30e) – Haaland. Entraîneur : Pep Guardiola. Real Madrid (4-2-3-1) : Courtois – Valverde, Tchouaméni, Asencio, Mendy – Ceballos (Modrić, 81e), Camavinga – Rodrygo (Brahim Díaz, 85e), Bellingham, Vinícius – Mbappé. Entraîneur : Carlo Ancelotti. |