Manchester City Champion d'Angleterre
Chronique d'un sacre annoncé, mais longtemps retardé. Avant même le coup d'envoi, la probabilité que City faillisse au moment de couler dans le marbre un statut de leader acquis de haute lutte, paraissait infime. Le leader recevait Queens Park Rangers, le premier non relégable. Les Londoniens jouaient certes leur survie en Premier League, mais face à une équipe qui vient de remporter cinq victoire de rang, et a obtenu les trois points dix-sept fois sur dix-huit à domicile cette saison, toute la volonté de Cissé, Barton, et consorts, paraissait bien dérisoire.
Rooney fait le boulot
En cas d'exploit de QPR, encore fallait-il que MU remplisse sa part du contrat sur la pelouse de Sunderland. Si les Red Devils finissent péniblement la saison, c'est également le cas des Black Cats, incapables de l'emporter depuis la fin mars. C'était face aux Queens Park Rangers … A la 20e minute, tandis que Joey Barton se fait soigner suite à un choc avec Gareth Barry, Manchester United fait à nouveau croire ses fans à la possibilité d'un titre. Giggs, le géomètre, dessine une courbe partant de la droite du rond centrale et s'achevant à deux pas de deuxième poteau, que Rooney redresse au fond des filets. A cet instant, MU devient champion virtuel. Dans les tribunes de l'Etihad Stadium, les visages se crispent, les ongles se rongent. L'enceinte des Citizens est sans doute l'endroit où l'on croit le plus à un titre de United ... Les visages se font encore plus angoissés quand Yaya Touré, manifestement blessé, s'agenouille sur le terrain.
Comment City gérera son match le plus important depuis 44 ans privé de son joueur clé, celui qui avait tant manqué au moment de la CAN, celui qui semblait avoir inscrit les buts du titre à Newcastle ? L'Ivoirien ne se résigne toutefois pas à rejoindre la touche et reste quelques minutes supplémentaires sur la pelouse. A la 39e minute, Yaya, clairement diminué, titre sur la corde pour se projeter dans la surface, et avec ce qui lui reste de jambe, envoie un extérieur pour Zabaleta, dont la frappe passe entre les mains en mousse de Kenny, rebondit sur le poteau, et franchit la ligne. Clairement, le titre ne peut pas échapper aux hommes de Mancini. Dans la même minute, une nouvelle maintient toutefois un semblant d'espoir dans le camp des Red Devils. Mené par Stoke City dès la 13e minute, Bolton égalise. QPR se trouve repoussé au bord de l'abîme, une victoire des Wanderers les envoyant en Championship, si City conserve son avantage.
Aguero fait exploser City
A la 45e minute, c'est chose faite : Kevin Davies double la mise pour Bolton. QPR va devoir se dépouiller en seconde période pour ne pas plonger à l'étage inférieur. A peine revenu de vestiaire, les Londoniens concrétisent leurs intentions. Le crâne trapézoïdale de Lescott prolonge un ballon dans son dos, et sert accidentellement Cissé, qui fusille Joe Hart (48e). C'est justement, dans ce genre de moment dramatique, que l'absence Yaya Touré, finalement remplacé par De Jong, pourrait valoir une terrible désillusion aux Citizens. Toujours regroupé en rang serré devant sa surface, QPR résiste de mieux en mieux, et cela commence à sentir le Maracanazo pour City. C'est le moment choisi par Joey Barton pour réveiller le psychopathe qui sommeille en lui. Chatouillé par Tevez, l'ex-citizen envoie un coup de coude à l'Argentin. L'agression n'a pas échappé à l'arbitre de touche et un carton rouge envoie le capitaine de QPR aux vestiaires. Puisqu'on en se fait pas sortir deux fois dans le même match, Barton préfère rentabiliser son expulsion en envoyant un coup de genou dans l'arrière de la cuisse d'Aguero. On n'est alors pas loin de vivre le moment le plus dingue de la saison, quand Balotelli se lève du banc de touche pour en découdre avec Barton, mais des deux côtés on revient les fauves.
A dix, QPR ressemble à un condamné à mort montant sur l'échafaud. Hugues décide de clairement jouer le nul en faisant sortir Cissé, remplacé par Traoré. Un coaching à l'impact inattendu, puisque l'ex Gunner au bout d'un rush héroïque, offre le deuxième but à Zamora (66e). Dans les tribunes de l'Etihad, les larmes commencent à couler. Nasri, Silva, Aguero, Tevez ne trouvent pas l'ouverture. Dzeko rentre à la 69e minute à la place de Barry, puis Balotelli prend le relais de Tevez à l'aube du dernier quart d'heure. City continue toutefois de buter sur Kenny. Dans cet après-midi palpitante, il semble toutefois écrit qu'une dernière secousse animera la fin de match. A Sunderland, MU maintient son avantage. A l'Etihad Stadium ? 92e minute : Edin Dzeko s'élève et rabat une tête dans les filets de Kenny. Il reste trois minutes d'arrêt de jeu à jouer. Aguero signe dans la foulée un exploit individuel, et envoie City au paradis (94e). Les deux camps sont aux anges, puisque Stoke City a fini par égaliser, et sauve ainsi QPR. En tribunes, Noel Gallagher débouche le champagne ...