L’Afrique face au défi industriel
L’Afrique exporte des matières premières et importe, en retour, des produits manufacturés. Or, avec des industries solides, le continent africain peut transformer ses propres ressources. L’industrialisation reste un grand défi que l’Afrique doit relever, a fait savoir le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne lors de l’ouverture, hier, du 5ème forum régional sur le développement industriel
L'industrie ‘’n'a jusqu'ici contribué que de manière modeste à la croissance africaine. C’est la remarque faite par le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne qui présidait hier l’ouverture du 5ème forum régional sur le développement industriel. D’après le chef du gouvernement, ‘’l'Afrique ne représente guère plus de 1,1% de la valeur ajoutée manufacturière mondiale (VAM) et des exportations manufacturières mondiales’’. Une situation qui, à son avis, ‘’résulte du fait que la plupart de nos ressources sont exportées à l’état brut à travers des contrats peu profitables pour nos économies victimes des fluctuations des termes de l’échange moins équitables’’. Or, fait-il savoir, ‘’une valorisation de ces ressources, leur bonne gouvernance et leur redistribution équitable suffiraient à éloigner le spectre du chômage pour les jeunes et celui de la précarité pour nos populations’’. Mahammed Boun Abdallah Dionne souligne, en effet, que le potentiel de l’Afrique justifie aujourd’hui toutes les attentes en matière de renouveau industriel du continent.
Ce qui est paradoxale fait remarquer le Premier ministre, est que l’Afrique est un continent extrêmement riche en ressources naturelles. ‘’Au moment où le taux de pauvreté du continent est estimé à 35,2%, l’Afrique possède environ 16,5 % des terres arables mondiales pour 16 % de la population, 97% des réserves mondiales de cuivre, 57% des réserves d’or, 20% de celles de fer et de cuivre, 23% de celles d’uranium et phosphates ; 14% de celles de pétrole’’, informe-t-il.
Fraude et contrevente
Le ministre de l’Industrie et des Mines du Sénégal, Aly Ngouille Ndiaye a informé lors de ce forum ouvert à Dakar que l’industrie sénégalaise est confrontée à tout ce qui est fraude et contrevente. Le défi qui se pose, dit-il, est de maintenir ce qui est là et attirer les autres pour faire du Sénégal une des premières destinations Ouest Africaine. C’est-à-dire, faire en sorte que l’industrie sénégalaise puisse accéder, sans beaucoup de difficultés, aux marchés régionaux mais également aller à ceux de l’export. ‘’C’est là-bas où la consommation existe. L’Afrique contribue de manière très faible à ce qu’on appelle la valeur ajoutée’’, indique-t-il. ‘’Nous savons aujourd’hui que la délocalisation des industries c’est vers l’Afrique et il faut mettre en place les infrastructures et les textes pour les accueillir’’, poursuit-il. Selon lui, le Sénégal est dans les dispositions. C’est ce qui justifie le démarrage du parc industriel de Diamniadio et le désir des entreprises d’y délocaliser leurs activités.
AIDA DIENE