Publié le 22 Jan 2014 - 19:28
FRONDE DES FEMMES LIBÉRALES

Objectif, sauver la peau des militants face au pouvoir

 

La sortie du procureur de la République contre Aïda Ndiongue a sonné l'alerte chez les femmes du Pds, initiatrices d'un «plan national de défense et de lutte pour la sauvegarde des intérêts des responsables et militants libéraux». Avec en ligne de mire Aminata Touré, le Premier ministre, accusée de vouloir liquider les héritiers de Me Wade.

 

Une Assemblée générale de feu contre le pouvoir ! C'est ce qui s'est passé hier avec les femmes du Parti démocratique sénégalais (PDS), 48 heures seulement après les échauffourées qui les ont opposées aux forces de l'ordre sur la VDN, 24 heures après l'attaque frontale des avocats de Mme Aïda Ndiongue contre le Procureur de la République et le Premier ministre.

Au final, un «décret» signé : «Un plan national de défense et de lutte pour la sauvegarde des intérêts matériels et moraux de tous les responsables et militants libéraux», dont «la dame du Walo (…), femme d'affaires depuis plus de trente ans, régulateur social et femme de vertu.»

Le ton de la déclaration ayant sanctionné la rencontre d'hier édifie sur la détermination des femmes libérales à affronter un président de la République, Macky Sall, qui «est, à la limite, orienté, guidé et contrôlé par Mme Aminata Touré».

Listant leurs «frères et sœurs» dont la «liberté» a été «confisquée», les femmes libérales ont la «conviction renforcée» que le chef du gouvernement «s'acharne, manipule et avance inéluctablement vers la liquidation politique des responsables du Pds», lit-on dans le texte parvenu à EnQuête.

«Son ambition aveugle l'amène dans des positions extrêmes et la pousse à se dresser contre tous ceux qui pourraient constituer pour elle un obstacle, fût-il le Président Macky Sall.» A cet égard, ajoutent-elles, «le procureur de la République (…) cherche lamentablement à créer un lien entre cette découverte imaginaire» de coffres-forts et d'argent «dans une banque de la place, et les responsables du Pds».

Du reste, ces propos des femmes libérales sur l'affaire Aïda Ndiongue seraient une des caractéristiques «d'un gouvernement incapable» qui aurait fait faire au Sénégal «un recul par rapport à tous les acquis démocratiques».

La «tourmente des étudiants» confrontés à une «réforme unilatérale», «l'absence de dialogue avec les syndicats d'enseignants», «l'amateurisme et le tâtonnement» dans l'audit physique et biométrique de la fonction publique», «la situation catastrophique dans le monde rural», etc., sont vus comme l'illustration de «l'incapacité» du gouvernement à répondre aux préoccupations des citoyens.

Autant de facteurs qui méritent, selon la déclaration, une «mobilisation permanente» de «tous les Sénégalais épris de paix et de justice» afin de «dire non aux dérives du régime de Macky Sall».

Aïda Mbodj mobilise à Bambey

Au même moment, la Fédération Pds de Bambey, à travers les délégués des onze communautés rurales du département et des représentants des mouvements affiliés, rendait publique une résolution générale dont l'une des recommandations essentielles est «d'intensifier la lutte contre l'application sélective de la loi sur l'enrichissement illicite dont sont victimes les responsables» du Parti démocratique sénégalais.

Néanmoins, tout en saluant «les réalisations incontestables (du) président Abdoulaye Wade» à la tête du pays, la résolution avertit contre toute «tentative de dévolution non démocratique de la direction du parti à quelque responsable que ce soit, ou à un groupe quelconque» et a «déclaré solennellement la candidature» du député-maire Aïda Mbodj à un second mandat à la tête de la municipalité de Bambey.

MOMAR DIENG

 

 

Section: